La renaissance (3/3)

Publié le par Aurélia LEDOUX

La renaissance (3/3)

Message du Professeur Zolmirel (suite)

 

 

Quelques jours après ces événements bienvenus, Erazel vint chercher les enfants avec son vaisseau ultrarapide, lequel devait au passage déposer une importante cargaison d'engrais près des serres.

 

  • Qui est donc la grande exploratrice des mondes ? demanda Nerti sans ambages à l'ancienne. Et qui a ainsi enterré cette statue sous la glaise, pour qu'elle soit préservée durant des milliers d'années ?

  • Une jeune fille humaine ? Elle t'intrigue, s'amuse Erazel en faisant léviter d'énormes fûts par l'esprit d'un air détaché.

  • Notre père explique bien souvent que les humains sont peu enclins à laisser les jeunes filles voyager à leur guise.

  • Il faut aller au delà de nos préjugés, mon cher petit. Nombre des pilotes qui enseignent le vol sont des humaines ou des hybrides, et elles ont commencé à voler très jeunes, explique Erazel avec bonté. De cette manière, leur prescience s'est épanouie, et elles sont devenues de grandes navigatrices stellaires. Ton père connaît des dissidents aliens qui, trop souvent, vivent dans des mondes où ils doivent lutter contre la coercition des femelles. Nous intensifions notre influence dans ces mondes, celui des Denakhs, celui des clones, où nous tentons de libérer le plus grand nombre possible d'aliens et d'êtres humains de toute forme d'esclavage. Enseigner à une jeune fille qu'elle est un sous être, et en particulier qu'elle est incapable de piloter un croiseur, fait partie de la forme d'esclavage la plus perfide. Il en est de même pour les petits clones, qui sont assujettis à une vie où ils doivent sans cesse nettoyer.

 

Nerti cligne des yeux d'un air parfaitement d'accord.

 

  • Autrefois, tu étais un petit alien craintif, et à présent, tu aspires à voler vers les étoiles ! Tu n'as même pas peur de l'eau, ce qui pour ton espèce est quelque chose d'impensable ! Tu as su t'élever au delà de ta propre limite. Vois-tu, pour oser aller dans l'espace, il faut accepter l'idée de sa propre mort comme celle d'une continuité. Il faut être conscient que nous passons sans cesse de monde en monde, de vie en vie.

  • Tu veux dire que tu te souviens de qui tu étais autrefois, des lieux où tu as vécu ? demande éperdument Nerti.

  • Oui, oui, assure Erazel, en s'installant dans la cabine du pilote. Et je crois qu'il en est de même pour notre amie, lance-t-elle d'un air complice en songeant à Minel.

 

Un jeune alien fluet un peu craintif prend la place du navigateur, et se sangle précipitamment sur son siège. Alors, Erazel fait décoller la nef presque à la verticale. Le jeune navigateur terrifié, devient livide, alors que le petit Nerti éclate de rire.

 

Le vaisseau arrive à bon port très rapidement et Erazel décharge les stocks d'engrais en un tournemain. Chacun descend du navire. Le petit Zilner, toujours très serviable, aide le jeune alien en état de choc à marcher droit.

 

 

Les enfants se dirigent vers un petit chemin champêtre empli de fleurs épanouies. Ils ont une surprise. Une grande silhouette aérienne court à leur rencontre !

 

Nerti et Zilner se précipitent vers leur mère qui les étreint à tour de rôle. Elle chantonne d'un air évanescent, et ils se dirigent vers notre jolie demeure.

 

Je viens à leur rencontre à mon tour, fou de joie, alors qu'Amoni et Zilmis ont rivalisé de talent pour élaborer un menu savoureux.

 

Notre repas du soir se révèle délectable, les enfants ravis de nous conter par le menu détail leurs étonnantes aventures.

 

  • Alors ? demande un Nerti empli de curiosité. S'agit-il d'une grande exploratrice des Pleïades ? questionne-t-il en se tournant vers Dorian.

 

Dorian, lequel a vu la vidéo et les reportages qui abondent sur le sujet, est ravi de cette découverte.

 

  • C'est une réalisation admirable. Les proportions sont merveilleuses, même si elles ne caractérisent pas les nôtres. Je ne pense pas qu'elle vienne directement de notre quadrant, mais d'un monde ami, bien certainement. Un monde qui était ami avec le vôtre, voici un âge très ancien.

  • Je pense à Mistra, expose Amoni, qui aime à lire nombre de légendes des hors monde. Les Mistréens sont des explorateurs intrépides, les hommes comme les femmes, et ils aiment à découvrir de nouvelles terres. Ils sont, tout comme nous, fascinés par la vie première et travaillent avec les Créateurs de Mondes, peu après que les sphères aient été conscientisées, puis semées. Ils sont experts en ce qui est nommé la vie animale et pensante. C'est là une de leurs tâches sacrées, que de couvrir un monde d'insectes, d'oiseaux et d'amphibiens. Ils connaissent également nombre d'animaux à fourrure, nombre de formes de vie parfaites biominérales ou issues des profondeurs, qu'ils conçoivent avec en leur cœur l'amour le plus parfait.

  • As-tu déjà été sur Mistra ? demande Zilner à son père.

  • Oui, c'est un très beau monde, un peu comme le nôtre. La planète n'est pas très grande. Une des faces est un lieu désertique formé de canyons, car les deux soleils y cognent en permanence et l'autre, un lieu humide de verdure comme ici, mais plus chaud, et plus humide. Les habitants ont édifié des palais sur les hauts plateaux, où ils vivent en parfaite harmonie avec la nature. Ils sont très habiles en sculpture, en réfection d'édifices anciens, et en musique, surtout les gracieux et les gracieuses, qui sont des androgynes. La part non mutée de la population est un peu fière, mais elle a bon cœur. Ils ont développé les convertisseurs delta, un moyen d'épurer les planètes de tout polluant et de retraiter les éléments impurs. Le peuple de Mistra est très talentueux pour faire croître toutes sortes de cristaux. Tout comme nous, ils maîtrisent l'antigravité, la prescience, la guérison et le vol spatial, entre autres.

 

Je me réjouis à la vue de vastes citadelles de pierre claires, emplies de plantes agréables. C'était une vision que peu de mots pouvaient décrire et je me laissais absorber par la beauté des lieux.

 

Je reste avec vous en pensée et vous souhaite de reprendre contact rapidement avec qui vous êtes, avec vos origines stellaires ancestrales, de la meilleure manière qui soit.

 

Recevez toute ma gratitude pour votre intérêt croissant et votre lecture.

 

Vous pouvez reproduire ce texte et en donner copie aux conditions suivantes : 

 

 

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