Le petit Kolal (4/4)

Publié le 23 décembre 2024 par Aurélia LEDOUX

Message du Professeur Zolmirel (suite et fin)

Notre soirée s'acheva dans le bonheur. Chacun berça à tour de rôle le petit alien, qui fut amené en sa chambre pour se reposer.

Je suis vraiment stupéfait, assura Amoni. Il ressemble maintenant à un nouveau-né d'environ une semaine. Les senseurs révèlent que ses poumons sont bien mieux constitués. Les soigneurs vont retirer sa voie digestive demain. Il ne subsistera nulle lésion.
Tu es vraiment sûr ? demanda Nerti, surprenant notre discussion.
Eh bien, juste un point rosé au début, admit Amoni avec embarras. Et ensuite, cela ne se verra plus du tout. Nous disposons de la résine sur l'épiderme pour le refermer sans traces.
Ce n'est pas bien de faire cela à un petit alien, émit-il avec une sorte de contrariété envers son père. Dois-tu agir souvent de la sorte ?
Oui, exposa Amoni. À contrecœur. Nous savons que ce sont des petits êtres très purs. C'est le seul moyen que nous ayons pour maintenir en vie des clones trop faibles pour s'alimenter. Ensuite, quand ils vont mieux, on retire la voie. Puis, les soigneurs veillent à refermer la plaie parfaitement. Les clones et les Kolals cicatrisent très bien.
Pourquoi n'avez-vous pas agi ? demanda Nerti à Orel et Dorian qui étaient venus nous retrouver ce soir là. Vous auriez pu faire quelque chose pour soigner cet enfant.
Si nous avions agi, expliqua Dorian, la science du peuple des montagnes n'aurait point jailli avec autant d'éclat.
C'est ce que nous voulions, fit Orel, en sirotant un breuvage fruité. Il est temps que ce qu'il y a de bon chez le peuple des montagnes soit reconnu de manière faste. Nous sommes heureux que cela ait fonctionné. Il est important que tous les habitants de votre monde puissent s'entraider de manière bénéfique.
Je comprends mieux, admit Nerti. Seulement, j'ai eu très peur. Nous nous sommes déjà attachés à lui...

Malgré son intelligence vive pour son jeune âge, Nerti essuya ses yeux. Son père le prit dans ses bras pour le bercer. Ces derniers jours avaient été riches en émotions.

Rassurés, nous avons finalement été nous coucher, soulagés de l'issue heureuse des événements.

Nous sommes restés encore deux jours. Puis, un matin, Zilmis apprêta notre vaisseau. Il était temps de revenir chez nous.

Le petit Kolal devrait encore passer un peu de temps alité. Ensuite, il porterait un arceau spécial, pour que sa tête n'endommage pas son cou minuscule. Au fil du temps, l'arceau deviendrait de plus en plus mince, afin de permettre à ses muscles de se développer.

Le matin de notre départ, il nous a souri largement. Il était très fier de pouvoir tenir sa cuiller tout seul. Son père lui tendait son bol de miellat, et les grands parents d'Amoni prenaient quantité de photos.

Aglo ikta komis, fit-il en nous voyant.
Il vous remercie tous, et moi aussi, fit Lestidda d'un air radieux. Votre aide a été précieuse.

Le petit alien dévisagea Nerti avec intensité, puis releva son pull pour lui montrer son ventre. Un seul point rosé était visible, attestant des soins qu'il avait eu. Il aurait très bientôt disparu.

Izik tanim, assura l'enfant à un Nerti abasourdi.
Il n'a pas eu mal, émit son père d'un air ému. Vous êtes très bons de nous avoir soutenus ainsi. J'espère que nous nous reverrons bientôt.

La famille d'Amoni nous embrassa tout en terminant par les enfants. Ils étaient un peu larmoyants de devoir quitter leur nouveau « cousin », auquel ils s'étaient très vite attaché.

Vous recevrez des photos, dès qu'il aura choisi son prénom, lança Lestidda en souriant.

Chacun de nous s'en fut alors, montant à bord du vaisseau piloté par Erazel.

Amoni se tourna vers Nerti.

Alors, es-tu satisfait ? demanda-t-il avec quelque amusement.
Oui, très satisfait, répondit le petit alien ému. Tu es un grand guérisseur, je suis vraiment fier de toi.
J'espère que tu vas rester avec nous, lança Zilner en fixant Limmel. Tu ne retournes pas dans la région des montagnes au moins ?
C'est la première fois que je suis aussi heureuse, assura Limmel, les yeux brillants. Je n'ai pas du tout envie d'y retourner pour faire le ménage, je serai vraiment ravie de rester avec vous.
Vous faites partie de la famille, exposa Amoni. C'était déjà le cas avant, votre action méritante a permis de sauver ce petit.
Et s'ils ne savent toujours pas le faire, nous apprendrons aux mâles des montagnes à tenir un balai, assura Nerti d'un air amusé.

Chacun de nous rit de cette déclaration, notre navire s'élevant avec aisance parmi les courants ascendants du matin.

Je me dis que c'était décidément une très bonne chose que Limmel nous ait rejoints. Elle devait réserver encore bien des surprises. Et cela ne faisait que commencer.

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