Le peuple des montagnes (1/7)

Publié le par Aurélia LEDOUX

Le peuple des montagnes (1/7)

Message du Professeur Zolmirel

 

 

 

Je reviens vers vous, chers amis de la Terre bleue ! Voici la suite de nos aventures.

 

Notre séjour se prolongeait dans la famille d'Amoni, et nous goûtions les moments les plus parfaits.

Et pour cause, puisque la sœur d'Amoni allait bientôt donner le jour à un petit alien !

 

C'était une très heureuse nouvelle. Comme la taille de l’œuf était avancée, un petit groupe de soigneurs vint lui rendre visite à bord d'un vaisseau médical. Il se trouvait parmi eux plusieurs jeunes étudiants.

 

Elle monta à bord du navire et en ressortit environ vingt minutes plus tard, rassurée.

 

  • L'enfant se développe bien, exposa-t-elle à Amoni. Il naîtra d'ici environ trois mois. Je souhaiterai que tu sois là pour la naissance et que tu assistes à l'éclosion.

  • Je suis très heureux pour toi. Cela est un grand honneur, mais je ne suis pas expert en naissances, hésita Amoni.

  • S'il te plaît, le pria sa jeune sœur, je serai plus tranquille avec toi à mes côtés.

 

Amoni finit par accepter, soucieux de ménager sa sœur en pareil instant.

 

Les naissances des Kolals étaient un moment plaisant, mais spectaculaire. Comme il s'agissait de grands aliens au crâne énorme, les futures mères en venaient à avoir un ventre très imposant. Elles devaient rester allongées à la fin de cette période délicate. La peau de leur ventre s'étirait et s'affinait peu à peu, jusqu'à former un voile très mince. Ensuite, le moment venu, l’œuf sortait aisément et sans aucune douleur. J'ignorais comment, mais je savais qu'il en était toujours ainsi.

 

Les habitants de ma planète avaient tous une tête très grande et un bassin étroit.

Notre peuple avait donc évolué vers cette solution commode pour les mères et les enfants. Les généticiens avaient aussi contribué à cette amélioration.

 

D'autres peuples aliens ne connaissaient pas cette possibilité. Pour éviter de redoutables obstructions dues à la taille du crâne, les œufs étaient extraits avant terme, ou les enfants étaient abrités dans des couveuses.

 

La sœur d'Amoni était rayonnante, nous étions tous ravis pour elle. Chacun émit des bénédictions pour la venue du petit alien.

 

Le soir venu, il y avait une surprise. Une nef se posa dans la cour, près du hangar principal qui abritait des vaisseaux agricoles. Nerti et Zilner en jaillirent et Amoni souleva ses enfants dans ses bras.

 

Nos retrouvailles furent aussi très chaleureuses avec Erazel, qui nous embrassa en riant.

 

  • Je n'allais pas venir sans ces deux invités de marque ! lança-t-elle en s'esclaffant.

 

Un peu intimidés, les enfants s'avancèrent vers les parents et les grands parents d'Amoni, tous des aliens d'âge immense. Il n'existait pas de lignage direct entre eux, mais ils leur firent bon accueil, les fixant avec tendresse de leurs grands yeux brillants.

  • Je suis très heureuse de votre venue, fit la grand-mère d'Amoni. Votre père dit que vous êtes deux enfants très vaillants. Il m'a expliqué que vous aviez participé à plusieurs missions de semis dans l'espace.

  • Oh oui, assura Nerti. Et nous avons hâte d'y retourner !

 

Chacun rit de cette belle assurance. Les enfants aidèrent à mettre la table. Notre repas fut très réussi. Ils remportèrent un vif succès en contant par le menu détail les travaux qui étaient engagés sur le vaisseau millénaire du Grand institut. Notre repas terminé, les enfants voulurent nous montrer des projections.

 

  • Notre autre grand-père a servi sur ce vaisseau comme ingénieur, expliqua Nerti. Il nous a relaté tous ses voyages pour découvrir de la vie première sur des astéroïdes. Il nous a montré beaucoup d'images et nous a donné ceci. Regardez !

 

Chacun s'extasia, car Nerti avait activé un boîtier. Des images d'astéroïdes superbes défilèrent. J'entrais dans une heureuse songerie, Nerti et Erazel se faisant un plaisir de commenter chaque cliché.

 

On y voyait des centres de réfection de vaisseaux, des cités minières, des reliefs entourés de cratères, et un nombre infini de croiseurs stellaires tout scintillants.

 

La journée ayant été consacrée aux travaux des champs, j'avais aidé la famille d'Amoni à rentrer les récoltes. L'antigravité était d'un grand secours pour ramasser le foin en peu de temps, mais cela m'avait fatigué. Je m'assoupis, bercé par la voix de mes proches.

 

Je suppose que la famille d'Amoni, très prévenante et comprenant fort bien tout cela, dut aller m'étendre en mon lit.

 

Au matin venu, je m'éveillais, parfaitement reposé. Il était fort tôt, et je descendis un peu plus tard d'un pas hésitant les marches de la grande demeure.

 

À peine entré dans la cuisine, une Erazel énergique m'aborda.

 

  • Vous êtes le premier ce matin ! me fit-elle avec un petit rire. Avez-vous bien récupéré ?

  • Oui, tout à fait, je suis confus pour cette somnolence subite, cela n'est pas très gentil pour la famille d'Amoni qui m'a si bien accueilli.

  • Ce n'est rien, ils ne vous en veulent pas du tout. Hier, vous avez durement œuvré à empiler tout ce foin de trois champs alentours, exposa Erazel.

     

Elle bondit joyeusement, entassant d'un geste précis quelques malles d'un poids certain dans sa nef.

 

  • Vous allez quelque part ? demandais-je.

  • Et comment ! fit Erazel. Nous allons « attaquer » la région des montagnes. Depuis le temps que j'attends ce moment !

  • Vraiment ? demandais-je, à la fois réjoui et inquiet, en avisant une bibliothèque. Songez-vous à les bombarder de livres et de produits nettoyants ?

  • Certes oui, affirma notre exubérante ancêtre. Il est là nombre de lieux incultes avec des masures sinistres, où même un crapaud des marais ne songerait à entrer. Cet endroit est devenu d'une malpropreté absolue ! C'est une attaque des idées, uniquement, assura-t-elle, nous ne voulons blesser personne. Les grands anciens ont perçu en ce lieu bien trop de pensées de souffrance, cela ne peut plus durer.

  • Je souhaite venir avec vous ! assurais-je. Quand partons-nous ?

  • Tout de suite ! Je savais que je pouvais compter sur vous, fit Erazel. Nous partons d'ici quelques minutes.

  • Qui veillera sur les enfants ? m'inquiétais-je.

  • Ils seront très bien avec leurs grands parents, et leurs cousins, émit-elle. Esvar et Minel ont prévu de venir aussi, déclara Erazel. Tout est arrangé.

 

Vous pouvez reproduire ce texte et en donner copie aux conditions suivantes : 

 

 

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