Les Hautes cavernes de Lumière (1/3)
Message du Guérisseur Lestrys
Les êtres subtils donnent toujours les messages en une suite, sur le même fil de pensée. Ce message est donc la suite de celui-ci où le sage Lestrys explore les cavernes de notre monde pour recueillir des blessés :
Je suis très heureux de vous retrouver et espère que la nouvelle année vous apportera beaucoup de joies et de beaux instants.
Je reviens vous conter la suite de nos aventures dans les galeries du monde intérieur. Nous nous trouvions avec le sage Oktos, quatre petits clones, dont Stency et Henri, un « habitant de la surface », comme nous vous appelons. Il était de conversation très agréable, et fort curieux concernant notre monde.
Henri me conta par le menu détail ses pérégrinations dans la cité des lézards méfiants et m'indiqua qu'il avait également visité plusieurs cités obscures.
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Beaucoup de lézards voulaient fuir la cité, ils avaient entrevu que d'autres niveaux étaient habités. Hélas, nous n'avons pu découvrir que des cités de généticiens-chercheurs.
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Nous aurions pu nous rencontrer alors, dis-je en riant. Le rayon vert était un dispositif de coercition qui empêchait les nôtres de s'échapper, et des visiteurs d'entrer. Mais beaucoup de dissidents ont pu découvrir des brèches.
Sa déclaration me fit grandement rire, et éclaira mon esprit d'un seul coup. Nous avions eu idée de fuir presque à la même époque, semble-t-il.
Nous nous trouvions en un passage avec une arcade régulière, une ancienne coulée de lave, et Oktos qui dormait d'un œil, s'agita subitement. L’aîné des enfants pilotait notre petit transport depuis des heures sans montrer aucun signe de fatigue. La résistance de ces petits m'impressionnait beaucoup. Le sage le pria de s'arrêter pour prendre la relève. Ce faisant, nous avons aperçu la main de cet enfant qui semblait se désagréger au niveau de la peau. En dessous, une vive lueur argentée était visible.
Je lui tendis aussitôt un flacon d'eau mystérieuse, et il me sembla qu'il était assoiffé, de même que chacun d'entre nous. Nous avons refait nos provisions près d'une fissure, où une eau tiède et laiteuse s'écoulait. Ce liquide avait la vertu de nous contenter parfaitement, en plus de nous procurer un bien être absolu. Il ressemblait à quelque nectar de fruits précieux.
Stency me montra des empreintes de lézards des cavernes, avec à côté de minuscules pieds griffus. Pas de doute, ceux que nous poursuivions ainsi, avaient eu la même idée que nous. Habités par une sorte d'impatience, nous nous sommes empressés de repartir, et bien nous en prit.
Un grondement sourd monta de l'une des cavernes adjacentes, et bientôt, une fine rivière de lave jaillit d'un couloir, tel un fleuve d'or pur. C'était un fabuleux spectacle, bien sûr, mais il commença à faire une chaleur suffocante. Notre petit transport gémit et malgré l'habitacle qui était fermé pour nous protéger de la réverbération, ce fut une épreuve. Oktos tourbillonnait près du plafond, pour ménager notre transport, et échapper au brasier. Hélas, le fleuve de lave grossit et devint une petite rivière. Il rejoignit un gigantesque lac, d'où s'échappaient des geysers de feu subits. Pilotant de vaisseau avec une prescience admirable, il slalomait précisément, échappant aux zones dangereuses. Stency était terrifié et se mit à gémir près de moi.
Malgré la crainte qui nous habitait, nous étions émerveillés de ce spectacle. Henri ne quittait pas des yeux la fenêtre, me tendant des linges humides pour nous éponger le visage, ainsi que celui des enfants.
Malgré la possibilité pour nous de disparaître d'un instant à l'autre, il se montrait d'une bravoure inouïe.
Cet instant sembla arriver, hélas, et le petit transport perdit peu à peu de l'altitude. Anticipant un rebond périlleux contre une arête rocheuse, je projetais mon fluide, aussi vivement que possible. Notre petit vaisseau échappa à la fournaise, et sembla glisser étrangement, sur un faisceau énergétique bleuté d'origine inconnue. Il rejoignit une sorte de plage couverte de cendres, et Oktos le mena en une petite caverne suffisamment éloignée.
Nous sommes descendus du véhicule, les jambes flageolantes.
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Ne touchez pas les parois, nous recommanda Oktos, le vaisseau est encore brûlant.
Chacun de nous s'est étendu contre la pierre fraîche, à demi évanescent. Je titubais dans la cendre volcanique, pendant qu'Oktos inspectait notre transport.
Nous étions si fatigués, que nous nous sommes tous endormis.
Il me sembla percevoir en un rêve douillet, une silhouette longiligne élégante. Un être de lumière effleurait nos fronts en murmurant de douces paroles de guérison. Il s'approchait des deux petits gris et leur prodiguait son fluide bienfaisant.
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