Le Voyage 9

Publié le par Aurélia LEDOUX

Le Voyage 9

Message du Guérisseur Lestrys 

 

Je suis là, pour poursuivre ce récit où il s’était arrêté.

 

Je reviens vers vous, c’est votre ami, le guérisseur Lestrys. Nous sommes attachés à vous conter la vie à l’intérieur de votre monde.

 

Lors de mon arrivée, je me trouvais avec plusieurs aliens et deux Terriens très attachants, Paul et Laïev. Nous avions aussi en notre compagnie deux enfants, le petit Stency et le tout jeune Lokhaïl.

 

Peu après notre arrivée, on nous mena en un lieu de guérison où nous avons dormi deux jours entiers. A mon réveil, j’ai été frappé de constater combien mon reflet avait rajeuni dans le miroir.

 

Les êtres de Lumière nous logèrent en une petite tour rosée aménagée spécialement pour nous, près d’une cascade. Comme ce lieu était ravissant ! Il nous plut aussitôt !

 

Je vous ai déjà conté notre exploration du jardin, du verger et de cette région montagneuse. Nous y étions sept compagnons au départ, Paul, Laïev, Eratsu, Issaltir, Stency, Lokhaïl et moi-même. Puis vinrent nous rejoindre le lendemain le sage Darsimen qui avait reçu des soins de rajeunissement, le petit Nimlin, et Lekti, un tout jeune alien très frêle qui avaient été guéris psychiquement. Ensuite vint la radieuse Valani, qui considérait Darsimen avec beaucoup d’affection, tous deux se connaissant depuis de nombreuses années. Valani qui était une alien jeune au caractère parfois assez vif, avait elle aussi été guérie de ses mémoires anciennes. Elle arborait à présent une expression sereine.

 

Nous avons par la suite retrouvé tous nos compagnons.

 

Plus bas, en effet, se tenait une demeure en cours d’achèvement, une villa de style normand que les êtres de la surface avaient amenée là pour y être restaurée.

 

Les agents de terrassement font souvent ainsi, lorsqu’un édifice est victime d’un incendie par exemple. Il leur est possible de le transmuter ailleurs ou de le répliquer à l’identique. Il en est fait de la sorte, car les êtres du monde intérieur aiment les belles choses et surtout les belles demeures.

 

Avec mes amis, nous avons aperçu cet édifice en cours d’achèvement et comme cela était amusant à voir !

 

Les chantiers sur ce plan n’ont rien à voir avec ce que vous pouvez connaître.

 

Ici, on voyait des dizaines de petits aliens graciles courir joyeusement sur le toit pour y placer de nombreuses antennes, des instruments d’optique et pour remplacer des tuiles.

Comme ce travail était léger et plaisant ! Vu de loin, il s’en dégageait une expression de joyeux accomplissement.

 

Nous nous sommes approchés et avons réalisé avec bonheur que tous nos compagnons habitaient cette maison, notamment le premier Panresu et sa bien aimée, la ravissante alien au teint mauve qui se nommait Étilda.

 

Le caractère de notre ami s’était grandement amélioré, depuis, il n’était plus victime de ces sautes d’humeur incessantes. Il manifestait une joie sereine et écoutait patiemment lorsque l’on lui parlait.

 

Cette jolie villa était aussi entourée d’un vaste verger. Nous avons suivi Panresu pour l’aider à récolter certains fruits perchés en haut des arbres. Lui-même avait rajeuni de manière spectaculaire et c’était donc un bonheur de le voir grimper comme un jeune à ces arbres sans peine aucune.

 

Le petit Stency était tout absorbé par la contemplation des plus hauts sommets parés de neige.

 

De retour le soir venu, alors que l’éclat du soleil diminuait, notre demeure fut enveloppée de voiles mauve. Le ciel était mauve sombre, joliment paré d’orange ou de fuchsia, mais la nuit ne tombait jamais complètement, comme cela se fait aux pôles. Notre sommeil était bref, léger et très reposant.

 

Un matin, peu avant l’aube, le petit Stency me désigna un fier sommet. Avec mes compagnons, nous avons décidé de nous y rendre d’un commun accord. Nous étions curieux d’étudier des échantillons de neige, en particulier pour y trouver des formes de vie. Bien sûr, il devait faire assez froid en ce lieu, nous avons donc préparé tout notre équipement.

 

Vous devez songer que les aliens sont très curieux, et il en est bien ainsi. Notre quête de nouvelles découvertes, fait que notre vie est riche de très grands moments de bonheur qui laissent peu de place à la routine ou à l’ennui.

 

Mes amis Issaltir, Darsimen et bien sûr Lokhaïl et Eratsu étaient du voyage. Les autres, qui éprouvaient moins d’intérêt que nous pour l’étude de la glace, avaient prévu de rester, mais de nous cuisiner un savoureux repas à notre retour le soir venu.

 

Les êtres de l’intérieur avaient mis à notre disposition le petit vaisseau que les enfants avaient réussi à réparer avec tant de vaillance. Et le jeune Lokhaïl bégaya de joie lorsqu’il reconnut l’engin qu’il pilotait de main de maître ! Il semblait à présent flambant neuf grâce aux bons soins de nos hôtes. Nous avons chargé les bagages, puis sommes montés à bord.

 

Le petit alien précautionneux déploya une verrière autour de l’habitacle pour nous protéger du froid. En ce lieu d’altitude, il peut pleuvoir et même neiger. Les bourrasques sont très vives pour un alien.

 

L’habile petit gris mit le vaisseau en route et il s’éleva avec aisance, atteignant rapidement une vitesse exceptionnelle. Nous avons tous ri de joie. Notre petit compagnon était tout paré de taches lumineuses et son teint argenté s’épanouissait de jour en jour. Nous étions ravis d’une telle transformation.

 

Le petit esquif ricocha contre des bourrasques et il augmenta donc la déflection du navire. La déflection permet de repousser les molécules d’air, le vent, les insectes aussi. En habile pilote, il parvint à entrer en un flot de masses d’air ascendantes qui longeaient le massif. Nous voguions au dessus d’une immense forêt, avec à nos pieds de hautes cascades et de la verdure en parfaite santé. Ce lieu était bordé d’une très grande forêt de pins centenaires et d’arbres encore plus grands qui inspiraient le respect, dignes des araucarias des temps anciens. Tout à fait ravis de contempler pareils géants, nous avons décidé de nous poser.

 

Nous avons gagné une petite zone plane sur le versant d’un sommet, et avec mes amis, nous avons récolté des pollens en ce lieu riche. Eratsu s’est approché d’un arbre géant, un seigneur des temps anciens, il a posé son oreille contre son tronc. Oreille n’est qu’un mot, car nous n’en possédons pas comme les vôtres, notre oreille est essentiellement interne. Mais lui voulait écouter le chant intérieur de l’arbre. Il fut enchanté et ressentit aussitôt toute sa pureté, il perçut à travers lui les racines de tous les arbres reliés les uns aux autres, en résonance parfaite avec le cœur de la Terre, avec les informations contenues dans sa structure cristalline. Lorsqu’ils poussaient, puis mouraient, au fil des siècles, des millénaires, les arbres déversaient leur mémoire dans la terre, la mettant à disposition de leurs descendants directs ou indirects. Les racines étaient le moyen d’échanger toutes ces informations de manière connexe. Le feuillage permettait d’échanger d’autres informations, avec d’autres arbres, très éloignés, et avec le monde subtil.

 

J’en bégayais de joie et vint auprès de mon ami, puis les enfants nous ont imité. Nous formions un bien étrange spectacle, tous réunis contre un arbre, intrigués et ravis.

 

Nous avons continué ensuite à marcher en ce lieu, balayé de bourrasques assez vives par instants. Nous avons récolté des cônes bien sûr, et tous les fruits d’arbres que l’on pouvait trouver en ce lieu.

 

Puis un grain assez léger commença à tomber. Nous avons donc du regagner rapidement notre vaisseau. Chacun s’essuya le visage et le petit Lokhaïl fit décoller notre appareil.

Un lieu souriant nous appelait et nous étions bien décidés à nous y rendre. Bravant la pluie, le petit alien fit grimper le vaisseau le long des pentes, nous allions de plus en plus haut !!!

 

Soudain les bourrasques cessèrent, les masses d’air en ce lieu étaient très rares, car la couche atmosphérique y est beaucoup plus mince. Les plantes se firent moins nombreuses, les arbres plus petits. Puis nous sommes parvenus en un lieu très minéral, à cette hauteur ne subsistaient que de faibles mousses, des fougères chétives et des sortes d’ajoncs. Ensuite, le sol devint parfaitement découvert et … les premières neiges sont apparues.

 

Lokhaïl poussa un cri joyeux, et certain que nous ne pourrions aller plus haut, car la cabine n’était pas pressurisée, il posa le vaisseau en un petit replat tout près du sommet.

 

Là, nous avons pu mettre le pied dehors, mais il faisait si froid que seuls Eratsu et moi-même avons osé nous risquer pour aller faire un prélèvement d’échantillon de neige. L’atmosphère était assez raréfiée. L’air avait cédé la place à l’éther, bien plus énergétique pour les nôtres.

 

Nous sommes revenus bien vite à bord du vaisseau et ce dernier a aussitôt bondi vers le bas, jusqu’à la vallée.

 

Là, un lac paisible et bien ensoleillé nous attendait. Nous nous sommes posés au bord, et nous sommes empressés de sortir une petite table et des chaises. Je disposais des mets sur la table et chacun se servit.

 

Peu après ce délicieux repas, Eratsu sortit un télescope, et nous avons regardé avec les enfants les chèvres sauvages et les jeunes cabris gambader sur les hauteurs. Puis nous avons observé, émerveillés, des cordées d’alpinistes au loin !

Comme il était agréable de voir ce spectacle. D’autant plus qu’en ce lieu, les êtres disposaient d’une maîtrise parfaite de la gravité pour la plupart.

 

Notre paisible escapade se poursuivit, jusqu’à une rivière, où là aussi, il nous a été donné d’inventorier des formes de vie nouvelles comme des algues et des organismes biominéraux, proches du corail, mais qui vivent sur la terre ferme. Certains spécimens étaient turquoise, pourpres ou grenat. Nous étions ravis de telles découvertes, car les êtres biominéraux nous fascinent.

 

Vint le soir et en alien averti, Eratsu nous invita à rentrer, car un gros nuage gris sombre se faisait jour. Il en fut donc décidé ainsi.

 

Peu désireux d’être mouillés, nous avons gagné le vaisseau en remballant tout notre matériel.

Chacun a pris place et l’astronef a décollé. En quelques dizaines de minutes, nous étions de retour, tant la vitesse de ce véhicule était élevée.

 

Le petit Lokhaïl parvint près de notre tour sous un début de pluie. L’habitacle du hangar s’ouvrit, et notre vaisseau se posa au sec. Ce hangar était invisible vu de l’extérieur, car il était composé d’un parement végétalisé et d’une rocaille.

 

Nous nous sommes souri mutuellement et avons émergé du vaisseau, ravis, en tenant nos échantillons.

 

Nos compagnons nous firent bon accueil. Comme promis, ils avaient préparé pour nous le plus délicieux des repas. Nous avons mangé, tous réunis, en contemplant l’orage qui arrivait.

 

Il y eut de vifs éclairs et une pluie battante qui suivit presque aussitôt.

- Pourquoi est-il des orages en ce lieu paradisiaque ? demanda le petit Stency un peu effrayé

- Il en est ainsi, émit le sage Darsimen, parce que cela est nécessaire. L’orage est le moyen que la terre a de réharmoniser ses énergies, et grâce à lui, il y a plus de richesse dans l’eau. Il s’y déverse plus d’azote et d’énergie qui fait pousser les plantes. L’orage, la pluie, permettent à la Terre de se fertiliser, de s’apaiser, de secouer ce qui l’embarrasse. Oui, il en est très bien ainsi.

- Vraiment ? s’étonna le petit alien

- Brave petit cœur ! Nous irons cueillir des fruits demain et tu verras que la nature a bien poussé ! Ici les orages sont assez rares, mais la pluie est indispensable à la croissance végétale.

 

Nous avons longuement contemplé les nuages d’encre et les éclairs, les enfants s’apaisant peu à peu. Tout cela était, je dois le dire, d’une beauté majestueuse. Ensuite, vint la nuit. Nous avons tiré tous les rideaux et je me suis rendu dans la chambre des enfants pour leur conter une histoire.

 

Chez nous il en est toujours ainsi, et l’art de raconter des histoires aux plus jeunes est très développé. Comme parfois j’oubliais des détails, Eratsu venait à mon aide. D’autres jours, c’était Darsimen qui contait une histoire rien qu’aux enfants ou à nous tous réunis, et il le faisait très bien.

 

Il était en sa mémoire immense nombre de récits stellaires passionnants dans la quête de nouveaux mondes, où il se plaisait à nous transporter.

 

J’ai été très heureux et ravi de vous exposer ce récit, soyez remerciés amis de la Terre du dessus, que la Grâce soit vôtre en ces temps de réunification des savoirs,

 

Vous pouvez reproduire ce texte et en donner copie aux conditions suivantes :

 

 

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