Visite d’un centre de guérison
Message du Professeur Zolmirel
« A nouveau je me tiens devant vous. C’est moi votre ami, de nouveau, le professeur Zolmirel.
Aujourd’hui, nous avons recueilli de jeunes enfants aliens, qui tentaient d’escalader, ou plutôt de descendre, une falaise de plusieurs centaines de mètres.
Cette falaise était située au bout d’un puits de mine, jaillissant d’une cité obscure.
Il vous faut savoir que la plupart de ces cités ne sont plus que des amas de pierres. Les cités obscures servaient à perpétrer d’effroyables expériences génétiques entre autres, sur les vôtres, des animaux, mais aussi de jeunes aliens. Tout cela a été arrêté. Les petits clones se trouvaient au plus bas de la hiérarchie. Généralement ce sont les tâches les plus pénibles qui leur étaient confiées, comme l’entretien des couloirs et des nombreuses salles, le remisage des vaisseaux, au sol, (ou pire, en plein vol), et la collecte des déchets.
Oui, ces enfants, voyant que leur cité était tombée, ont réussi à s’extraire des décombres. Ils étaient trois et leur ancien maître a fui en les abandonnant, comme pour beaucoup de ces esclaves.
Bien sûr, ayant subi le conditionnement, ils étaient complètement désemparés. Parfois, certains de ces jeunes ne résistent pas. Ils errent pendant des jours dans des galeries. Ceux là ont pu survivre, car ils étaient trois. Il leur a fallu descendre ceci : »
Il me montre une paroi presque lisse et abrupte, je dirai à vue d’œil qu’elle fait entre deux cent et trois cent mètres de haut.
La roche est beige avec des zones ocre rouge, et l’humidité qui suinte des parois la rend gris sombre. Cela fait aussi une escalade très périlleuse. Je vois des petits êtres graciles qui descendent le long de cette paroi, avec une extrême agilité.
L’un des clones tombe et les deux autres poussent des cris désespérés.
Ils le retrouvent au bout de plusieurs heures et tentent de le ranimer, mais le jeune être ne bouge plus, il est entré en stase et a perdu beaucoup de fluides internes.
Les deux jeunes aliens sont désespérés, ils ne peuvent le porter, mais ne veulent surtout pas l’abandonner en ce lieu.
Les petits êtres se cachent, car une nef brillante apparaît bientôt et survole le petit blessé.
Un homme jeune et inquiet s’approche. Il repère le clone étendu au sol et l’emporte bien vite à bord. La nef prend de la hauteur et se pose un peu plus haut, sur le côté de la falaise.
Les vaillants petits êtres décident de remonter la falaise pour retrouver leur ami.
Ils s’approchent lentement avec d’immenses précautions. Une porte de la belle nef est ouverte, révélant son intérieur très vivement éclairé.
On voit une salle toute blanche, le petit blessé est étendu sur un lit confortable. Ses lésions ont été colmatées rapidement. Ses paramètres vitaux sont très faibles, mais stables. Des écrans de suivi médical montrent son corps en une succession de taches colorées. Au centre de l’image, on voit une structure délicate très harmonieuse, qui fait penser aux racines d’un arbre. C’est le circuit vital du jeune alien, qui distribue l’énergie à tous ses organes. Les deux petits clones entrent dans la pièce avec effroi, ils s’approchent et une porte se referme vivement derrière eux.
Ils veulent fuir mais ne le peuvent plus à présent. Les jeunes clones tremblent de peur et de fatigue.
Un alien souriant s’approche, nul autre que le professeur, avec deux petits biologistes aimables et Ylmyn, un jeune clone. Les deux petits êtres reculent, ils sont terrifiés et nulle parole ne peut les apaiser. Puis, un homme souriant s’approche et la scène se modifie aussitôt. Ils sont intrigués, et même fascinés par ce Terrien, qui ressemble pourtant parfaitement à un homme ordinaire.
Ils ne comprennent pas les mots du Terrien, mais réalisent qu’ici, ils se trouvent en sécurité et que leur petit compagnon est entre de bonnes mains. Ils ressentent cela grâce à ses émotions, leur méfiance disparaît et ils acceptent d’entrer dans une salle de réénergisation. On leur sert un bon repas, puis les soigneurs les aident à s’étendre. Ensuite, ils tombent dans un profond sommeil régénérateur.
Le professeur reprend.
« Oui, c’est ainsi que nous faisons parfois, car ces jeunes sont très farouches. Ici, la chute d’un seul nous a heureusement permis, d’en recueillir trois, au final. Ils ont eu bien de la chance. Mais d’autres fois, il nous faut déployer des trésors de patience pour les approcher. C’est comme d’approcher un petit animal effrayé, un écureuil, ou un chat craintif, dit-il en riant.
Comme nous aimons ces petits ! Chacun d’eux est un vrai trésor, songez qu’ils ont les pensées les plus pures, les plus douces qui soient. Bien que ces êtres aient été brutalisés et rabroués en permanence, ils ont conservé intacte cette grandeur en eux. Cette faculté de se réjouir, de s’émerveiller aussi, rend leur guérison très possible, même si elle est lente. Nous leur fournissons tout ce dont ils ont envie. De la lecture, des friandises, des travaux de mécanique relativement peu fatigants, le temps qu’ils se remettent. Les clones adorent œuvrer à la réparation de tout ce qui est miniaturisé et délicat. Ils sont très patients, très minutieux. Beaucoup d’entre eux sont très qualifiés pour l’horlogerie, l’électronique et aussi la restauration de vaisseaux, de mobilier, et même de peintures.
Nous les laissons aussi se reposer bien sûr, mais leur esprit qui est très vif, a besoin de ces séances d’activité pour ne point s’ennuyer. »
Il s’approche d’un lit confortable.
On voit une minuscule petite créature à la peau blanche légèrement rosée. Son teint est très pâle par rapport au notre, avec en plus cette teinte rosée, qui en fait une alien très belle au regard. Son visage possède un teint nacré agréablement uni. Elle parle avec la voix d’une fillette. La petite alien a environ 5 années, ses yeux bleu pur sont une merveille de bleu vif, d’outremer, et de blanc. Ils brillent intensément.
« C’est une petite hybride, explique le professeur. Il est rare qu’il y ait des jeunes filles, car les généticiens ne le souhaitent point, mais cela arrive toujours. Ces créatures sont assez résistantes. Leur ossature est plus souple et en même temps plus fibreuse que la vôtre. Le corps est composé d’organes plus simples. La digestion est facilitée, mais ces êtres ne peuvent boire que des plats liquides ou semi-liquides, comme de la crème, de la sauce tomate, du miel par exemple. Les poumons sont les organes les plus grands, avec bien sûr le cerveau, qui peut avoir quatre ou six hémisphères. »
Il montre un écran.
« Ici, on voit bien la circulation énergétique de cette enfant. Le rachis cérébral est plus développé que pour vous, il se prolonge dans les vertèbres cervicales. Le système nerveux est très efficace, très puissant. C’est un être fait pour les déplacements rapides, mais non pour le travail physique demandant de porter des objets lourds. Les petits laborantins sont tous ainsi. Mais nous réprouvons bien sûr cela.
Comment peut-on ainsi priver de jeunes êtres de toute leur enfance, au profit d’une prétendue science aveugle ?
La plupart de ces clones souffrent de fractures multiples et d’épanchements internes. Nous les stabilisons en leur injectant du plasma, une substance qui active la cicatrisation et agit un peu comme une sorte d’engrais pour le système cellulaire. Nous utilisons beaucoup de résine de sclérose épidermique et de l’épiderme naturel, absolument transparent.
Évidemment, s’agissant d’enfants, toutes les opérations sont absolument indolores. Même si ces petits ont appris à repousser la douleur comme tous les aliens, nous veillons à agir avec beaucoup de respect.
Le corps des aliens contient une plus grande part de silicium et d’eau que le vôtre, ce sont également des êtres plus énergétiques. Ils sont très légers et aiment la découverte. Lorsque nous effectuons des vols spatiaux, ils arrivent très bien à résister à la pression, à « passer » au-delà des frontières de la troisième coordonnée. »
Il entre dans une autre salle. Le plafond est gris clair et luminescent, une partie donne sur l’extérieur, où se trouve un vaste parc. Le sol est recouvert d’une matière amortissante, et plus loin, d’herbe.
Là, on voit des petits aliens joyeux, qui s’entrainent à effectuer des mouvements de gymnastiques incroyables, avec des sauts, et des bonds invraisemblables.
Une femme souriante guide leurs mouvements.
« Cela est très facile pour eux, explique le professeur.
Nous veillons à ce qu’ils s’amusent autant que nous. D’autres petits blessés sont emmenés en excursion. Nous leur faisons visiter des fermes avec de nombreux animaux convalescents. Nous recueillons les espèces qui sont le plus déconsidérées, et qui se trouvent aussi désireuses de suivre un autre chemin. »
A l’extérieur, on voit un vaste enclos avec un magnifique taureau au poil roux, qu’un soigneur mène paisiblement. L’animal a le regard serein et se laisse approcher par de jeunes êtres convalescents. C’est un spectacle charmant.
On voit ensuite des crocodiles, des serpents, des fauves et des chats, installés dans le même enclos, avec à chaque fois des soigneurs qui s’occupent d’eux.
Chacun des animaux est parfaitement paisible, l’enclos est planté de nombreuses fleurs multicolores. Il existe aussi des loups, des antilopes, des éléphants et d’autres espèces d’animaux de grande taille avec de la fourrure, que je ne connais point.
« Tous ces animaux, qu’ils aient été autrefois carnivores ou herbivores, vivent en bonne harmonie. Comme vous pouvez le constater, les enclos sont de simples barrières, qu’ils peuvent ouvrir à volonté s’ils souhaitent changer de lieu.
Nous faisons juste ainsi, pour leur éviter de se promener dans tout le vaisseau, car cela serait assez déstabilisant pour eux. Ils sont encore en phase de convalescence.
Nous communiquons directement par l’esprit avec chacun d’entre eux. Ils sont ici de leur plein gré et ne manquent de rien. Certains de ces animaux boivent le nectar des fleurs, d’autres broutent, d’autres ne se contentent que de l’eau qui jaillit des cascades. Tous sont en parfaite condition physique. Il en est même parmi eux, qui ne se nourrissent que de l’énergie contenue dans l’air, ou provenant du rayonnement primaire de notre cristal maître. Ce cristal imite parfaitement l’éclat et les longueurs d’ondes dispensées par le soleil, avec en plus, une énergie de guérison. »
Le professeur retourne près des petits blessés, il leur distribue du miellat, et des reconstituants. Il aide certains d’entre eux à se redresser. D’autres enfants aliens circulent parmi les soigneurs et distribuent aussi des boissons, des mots de réconfort. Certains apportent des livres et des présents aux petits aliens.
On voit de nouveau la minuscule clone au teint rosé. Deux petits êtres très émus se tiennent à son chevet. Elle resplendit de joie. Ce sont les mêmes petits êtres que ceux qui escaladaient la falaise. Ils se tiennent sous une véranda ouverte avec des motifs arrondis et des châssis de couleur blanche. Derrière eux, la verdure du parc offre un écrin très attirant pour le regard. Il émane de ce lieu une immense énergie de guérison. C’est un endroit vraiment très plaisant, où il est agréable de se promener.
« La boucle est bouclée, fait le professeur, et ceux là sont assurément ravis de se retrouver ! Nous allons bientôt les emmener en excursion, une fois que cette enfant pourra se lever.
Cela m’a fait très plaisir de vous faire visiter cet endroit, je vous dis à très bientôt. »
Le professeur Zolmirel
Vous pouvez reproduire ce texte et en donner copie aux conditions suivantes :
- qu'il ne soit pas coupé
- qu'il n'y ait aucune modification de contenu
- que vous fassiez référence à notre blog http://www.unepetitelumierepourchacun.com