Le croiseur héroïque (2/4)

Publié le par Aurélia LEDOUX

Le croiseur héroïque (2/4)

Message du Professeur Zolmirel (suite)

 

 

 

Nous avons accompagné Erazel, qui descendit au moins quatre niveaux. Nous nous trouvions alors en un couloir métallique avec des éclairages orangés rasant le sol. Cela était pour détecter la moindre fuite. Erazel commença son inspection par la méthanerie, une zone critique. Elle ouvrit une petite porte métallique. Un escalier raide, mais impeccablement propre apparut.

 

En dessous, se trouvait le début de la machinerie antique qui permettait au navire de continuer à voguer dans l'espace, tant bien que mal.

 

Zilmis et moi-même nous sommes extasiés sur d'imposants tuyaux en cuivre d'environ un mètre de diamètre, posés avec un art certain. Il en existait une cinquantaine, et ils couraient jusqu'au plafond d'environ 40 mètres de haut. Cela était si régulier, que chacun de nous s'extasia sur la beauté de cet endroit.

 

Des androïdes se trouvaient là, de même que deux petits mécaniciens farouches. Ils nous fixèrent avec stupeur, puis détalèrent à notre approche.

 

Erazel sortit un senseur de sa poche et vérifia chaque tubulure d'admission d'hydrogène, chaque tuyau d'eau sous pression.

 

Tout était parfait. Les aliens avaient mis en place une barrière vitrée dans la zone dangereuse réservée au chauffage de l'eau des bains et de tout le navire. Erazel ne put y entrer, mais contrôla tout à distance.

 

Je vis plusieurs tuyaux légèrement tordus se redresser avec un grincement.

 

  • Tout m'a l'air bon de ce côté, émit Erazel. Il n'y a pas grand chose à faire.

  • Comment avez-vous donc fait cela ? demanda une voix d'enfant émerveillée.

 

Un petit clone se tenait devant nous, son habit blanc défraîchi d'une propreté satisfaisante, malgré ce lieu. Ses grands yeux brillants luisants d'intelligence, nous fixaient avec désarroi. Il ressemblait beaucoup au petit Zilner. J'avais envie de le serrer dans mes bras, comme nous tous.

 

  • Pardonnez-moi, se reprit-il. Je me nomme Astort, je suis responsable de la surveillance de la machine à cette heure, nous dit-il fièrement. Nous avons rarement des passagers, et je suis heureux de vous connaître.

  • Je le suis pareillement, fit Erazel, en nous présentant, et en disant son nom. Vois-tu mon enfant, sur notre planète, nous avons appris à développer les compétences de l'esprit. Ton père qui est le capitaine a accepté de nous transporter gracieusement, moyennant quelques petits services. Vous êtes des êtres si attachants, qu'il nous devient aisé d'agir ainsi.

  • Alors, vous pouvez vraiment réparer tout le vaisseau ? demanda intensément le petit clone. C'est exceptionnel !

  • Nous ne sommes que d'humbles voyageurs, émit Erazel avec bonté. Ton aide serait précieuse. Et si tu nous aidais à déceler les zones qui ont besoin de soins ?

 

Tout à fait ravi, l'enfant bondit vers un couloir. Nous sommes descendus au niveau inférieur, heureux d'échapper à la chaleur étouffante de cet endroit. Un couloir fort ancien menait au cœur du navire, là où se trouvait la salle de collusion des réacteurs.

 

Encore une fois, c'était un lieu très propre, et cette fois mieux éclairé.

 

  • Personne ne vient jamais ici, fit l'enfant, mais j'aime bien m'y trouver.

 

Il ouvrit une porte menant à une salle semi circulaire, en hauteur. Un pupitre éclairé de milliers de petites lumières brillait.

 

Certaines clignotaient, de manière spasmodique, je sentais une vie, une force prodigieuse. C'était la conscience du vaisseau qui se manifestait. On percevait un grondement régulier, avec juste en dessous, le bruit des turbines, des pompes.

 

  • Il n'y a rien à faire ici, émit le petit alien. Mais cela permet de ressentir la conscience-mère du vaisseau.

 

Erazel le remercia et sourit, d'un air mystérieux. Nous sommes descendus un peu plus bas, jusqu'au premier réacteur. Une paroi de métal épais était surmontée d'un vitrage avec une lumière. Celle-ci était jaune pâle, tirant sur le blanc, mais elle tressautait, vacillant par instants.

 

  • Le vaisseau a du mal à conserver sa puissance, émit le petit clone. C'est très difficile pour lui. Heureusement, nous voguons à allure réduite, pour ne pas fatiguer les réacteurs.

  • Nous allons aller visiter cette galerie, fit Erazel en montrant un couloir étroit, bordé de tuyaux plus modestes d'environ 15 cm de diamètre.

 

Elle passa devant, et Astort nous laissa entrer en premier. Je sentais chez lui comme une sorte de gêne. Pourtant, cet enfant n'était pas responsable de l'état de délabrement avancé du vaisseau.

 

Erazel découvrit plusieurs conduites rouillées. Elle se concentra, les fixant longuement. Peu à peu, la corrosion fit place à un vernis noir brillant. Le petit clone ravi poussa un long murmure admiratif.

 

Il se précipita, et montra le plafond à Erazel, là où une poutrelle tordue vibrait fortement. Elle fit agir son fluide, la redressant de manière impeccable.

 

Le petit clone joyeux, nous précéda en gambadant dans tout le navire. Ce fut une agréable et paisible randonnée. Erazel redressa une trentaine de rails métalliques.

 

  • Tu es vraiment très douée, émit le petit clone. Ce navire est bien plus silencieux maintenant.

 

Nous avions sans nous en rendre compte fait tout le tout du bâtiment. Il fallait passer par des portes minuscules, monter des niveaux, en descendre d'autres, emprunter des coursives étroites, des passerelles et examiner la coque avec attention.

 

Zilmis montra à Erazel deux failles préoccupantes cachées dans le métal, à l'aide d'un senseur.

 

Je vis de mes yeux éblouis, le métal se rapprocher lentement. Puis, Erazel inspecta une dernière poutrelle massive. Le vaisseau avait joué au cours des éons, et elle était trop courte pour pouvoir s'ajuster parfaitement avec celle qui la jouxtait.

 

Elle la contempla longuement. Puis, lentement, la poutre se mit à « pousser » d'environ cinq centimètres, pour combler le vide béant.

 

  • Voici là une réparation plus que parfaite ! s'extasia le petit clone.

 

Nous avons achevé là cette agréable inspection. Le vaisseau était sur le point d'apponter. Nous sommes revenus à nos appartements, Erazel invita le petit alien à nous suivre.

 

  • Tout de même, ce n'est pas un endroit pour un enfant, émit-elle avec bonté. Ne te sens-tu pas trop isolé en pareil endroit ?

  • Nous passer beaucoup de temps à jouer avec mes frères et ma jeune sœur, assura-t-il d'un air allègre.

 

Il ouvrit une porte donnant sur une série d’épais tapis moelleux. C'était là un jeu de balle très agréable, et il nous plaisait d'y jouer également.

 

 

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