Les premiers pas du petit alien (3/3)
Message du Professeur Zolmirel
J'envisageais avec bonheur une promenade au jardin en compagnie de l'enfant, ainsi qu'avec Minel. Tout joyeux, le petit Xalol gambada dans l'herbe. Il faisait grimper les insectes sur ses petites mains, les regardant s'envoler avec émerveillement. J'étais stupéfait que ses longues jambes grêles soient en mesure de le porter. Elles étaient très longues par rapport à son corps menu. Sa tête énorme le gênait dans ses mouvements, heureusement, l'enfant s'équilibrait de mieux en mieux.
Occupé à dessiner, je laissais Minel l'instruire sur le nom des fleurs, les plantations. À présent, elle maîtrisait bien mieux la langue. Le petit Xalol m'apporta plusieurs pommes de pin, des feuilles, il déposa même un scarabée sur la table, l'observant marcher de ses grands yeux émerveillés.
J'éclatais de rire. Très curieux, l'enfant prit mes dessins de plantes pour les contempler.
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Oooh shablu al it ! lança-t-il en découvrant une grande araignée rose dans sa toile.
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Oui. Très beau spécimen, les araignées boivent la rosée, le nectar des plantes sur notre monde.
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Aussi scarabées ? demanda le petit Kolal très curieux.
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Les scarabées, pour la plupart, se nourrissent des feuilles, des branches qui tombent des arbres.
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Nous pouvoir manger aussi ? questionna l'enfant en montrant une brindille sèche.
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Nous le pourrions, mais ce ne serait pas très bon, expliqua Minel. Fruits meilleurs.
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Comment scarabées faire pour manger cela ? Eux mettre condiments ? questionna le petit être avec candeur.
Nous nous sommes mis à rire. Le petit Xalol nous imita, c'était vraiment un enfant plein de vie.
Mais il était important de répondre à sa curiosité.
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Les experts en insectes, en animaux à fourrure, estiment que chaque animal perçoit ce qui lui est bon comme un délicieux repas.
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Il y a les animaux qui nagent, qui volent, qui marchent et ceux qui grimpent aux arbres, récita l'enfant.
Encore une fois, j'étais abasourdi de sa capacité d'apprentissage. Bien sûr, ses yeux ne voyaient pas encore très bien de loin. Mais il percevait nettement l'herbe, les différentes plantations du jardin. Il était important qu'il sorte de plus en plus, afin que ses yeux s'habituent peu à peu à l'éclat du jour.
Amoni nous avait recommandé de ne pas trop l'exposer au début. En soiré, les yeux de Xalol se mirent à larmoyer. Alors, nous sommes revenus à l'intérieur.
Minel fit un jeu calme avec lui, en empilant des pièces de bois pour construire une maison. Je passais en cuisine préparer le repas.
Ce soir là, il y avait une heureuse surprise. Les enfants parurent, avec Amoni et Zilmis. Ils étaient fous de joie de revoir leur petit cousin. Xalol poussa de grands cris joyeux en les apercevant. Ils s'étreignirent tendrement.
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Tu peux marcher ! lança Nerti avec bonheur.
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Moi grand alien maintenant, émit le petit Xalol fièrement.
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Nous avons fait cela pour toi, lança Zilner en lui offrant une peluche représentant un jeune faon duveteux.
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Ooh kwali simit ! lança le petit alien ravi en l'embrassant.
Les enfants improvisèrent une joyeuse farandole dans le salon, s'amusant à se poursuivre. Puis, ils s'apaisèrent, revenant au jeu de construction. Xalol était ravi de la compagnie de ses deux cousins.
Cependant, son regard perçant réalisait peu à peu qu'ils étaient de deux espèces distinctes. Il montra ses dents qui commençaient à peine à pousser.
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Mitzoba, déclara-t-il, face à Nerti, dont le teint bleuté et rosé était moins uniforme que celui d'un Kolal.
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Doucement, fit Amoni en s'interposant. Les différences de teint ne sont pas importantes, expliqua-t-il. Sur cette planète, il existe beaucoup de peuples. Ce qui est important, c'est ce qu'on fait ensemble.
J'étais surpris. Les petits Kolals avaient pour habitude de mordiller leur entourage, surtout leurs parents. Ils pouvaient pincer assez fort. Il n'était pas conseillé de laisser traîner ses doigts. C'était avant tout lié à une marque d'affection, également à leurs anciens instincts de prédation, qui disparaissaient par la suite.
Un peu craintif, mais informé de cette pratique, Nerti tendit son bras. Xalol examina sa peau rosée et bleutée avec curiosité. Il mordilla légèrement son poignet et parut satisfait.
Il se tourna vers un Zilner très craintif.
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Pourquoi veut-il me mordre ? s'inquiéta celui-ci.
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Il ne te fera pas mal, expliqua son père. Tu es nouveau pour lui. Ce ne sera qu'une fois, c'est une manière de te marquer, de te considérer comme sa famille.
Zilner tendit son bras d'un air anxieux. Le petit Xalol compara son teint avec celui de Nerti, puis lécha son poignet.
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Iktoma, déclara t-il en souriant largement. (tu es comme moi maintenant)
Encore une fois, nous nous sommes épongés les yeux. Le petit Xalol continua de jouer sagement avec ses cousins plus rassurés. Une fois cette étape délicate franchie, nous étions sûrs qu'ils puissent demeurer ensemble sans soucis.
Les petits Kolals étaient de très bons télépathes, ils commençaient très tôt à agir de la sorte.
Un peu déçu de ne point sentir le canal psychique de Nerti et Zilner, Xalol s'approcha et promena ses doigts filiformes sur leurs visages ou leur cou.
Plus âgé et plus habile, Nerti le fixa de ses grands yeux noirs brillants. Il modula subtilement sa pensée, réussissant à émettre quelques ondes psychiques affectueuses. Le petit Xalol éclata de rire face à la vision de nombreux petits vaisseaux colorés qui bondissaient en l'air au milieu du séjour.
Réunis en notre salon pendant que le repas cuisait, nous devisions des épisodes de la journée.
Une pensée soucieuse se manifesta, celle de Lestidda, qui désirait savoir si tout s'était bien passé. Amoni lui montra les enfants occupés à jouer au salon. Les yeux de la grande alien et de son époux se mirent à luire de gratitude.
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Merci à vous pour ces très précieux instants, exposa Amoni. Je suis comblé de connaître mieux un petit si attachant.
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L'âge tendre des nôtres passe en quelques années. Xalol sera pratiquement un grand Kolal lorsqu'il aura 8 ans. Il est important que le lien se mette en place très tôt. Et puis, il a besoin de compagnons de jeux.
Notre soirée se déroula de la manière la plus agréable. Lorsque vint l'heure du soir, je fus un peu inquiet. Le petit Xalol avait-il peur de la nuit ? demanda Zilmis en précédant ma pensée.
Mais cette question ne se posa pas. L'enfant se mit à sommeiller d'un coup. Amoni l'embrassa, puis alla l'étendre en son lit. Il revint ensuite auprès de nous.
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Les petits Kolals n'ont pas peur de la nuit. Ils ressentent les pensées affectueuses de leurs parents qui les bercent, même à longue distance. Nous serons à côté de lui s'il s'éveille, émit Amoni. Nous percevrons son signal psychique. Alors, vous n'avez pas à vous en faire. Il est très débrouillard, je lui ai préparé un breuvage sirupeux, il pourra boire s'il a soif.
Chacun de nous s'inquiéta de le laisser seul, même Nerti et Zilner. Mais Amoni nous rassura.
Les petits Kolals dormaient longtemps et très profondément. Ils n'étaient pas beaucoup susceptibles de s'éveiller. Prévenants quant au sommeil de leur famille, ils appelaient seulement s'ils avaient besoin d'aide.
Encore une fois, j'étais émerveillé de la maturité de cet enfant. En notre monde de lumière, les relations familiales étaient teintées d'une grande harmonie.
Nous sommes entrés sans bruit en la chambre du petit alien. Nous l'avons contemplé avec émoi, puis, rassuré, chacun partit se coucher.
Zilmis loua nos progrès ce jour là, quant à la réfection de la cuisine. Il était ravi de voir que la maison commençait à ressembler à un logis douillet.
Nous avons étreint Limmel, puis, nous sommes entrés en notre jolie chambre.
J'avais passé là une journée mémorable en compagnie du petit Xalol. C'était un enfant si attachant, qu'une joie infinie m'habitait. Il s'intéressait beaucoup à la nature. Aussi, j'étais impatient de lui faire découvrir les merveilles de la forêt.
Bien qu'il soit d'une autre espèce, de même que pour Nerti et Zilner, peu à peu, j'en étais venu à le considérer tout comme mon propre enfant. Un amour très fort me saisissait, rien qu'en croisant son regard si pur.
Chers amis de la Terre bleue, soyez remerciés pour votre intérêt brillant !
De tels instants n'ont pas de prix, alors je vous souhaite à tous de vivre une telle félicité !
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