Les Hautes cavernes de lumière (3/3)

Publié le par Aurélia LEDOUX

Les Hautes cavernes de lumière (3/3)

Message du Guérisseur Lestrys (suite et fin)

 

 

Nous sommes remontés à bord du vaisseau argenté, tous ensemble. Célia s'amusa que les réparations aient duré si peu de temps. Nos amis lézards s'émerveillèrent en arrivant devant les portes de la cité. Des piliers de pierre, gravés de nombreux motifs entrelacés, formaient un superbe décor. Je ne connaissais pas cette porte, inhabituelle pour entrer au niveau du monde intérieur. En principe, nous devions passer par le boulevard de la Rédemption. Cependant, en voyant mes compagnons exténués et vacillants sur leurs jambes, je compris que les lézards, pas plus que les gris et les clones nouveaux-nés n'en auraient eu la force. De plus, ces lézards semblaient avoir été désertés de longue date par tout sentiment de fierté et cette sourde colère qui habite les généticiens les plus grincheux.

 

Leurs visages posés aux regards brillants exprimaient la surprise en même temps que la fascination.

 

Les petits transports de notre convoi s'alignèrent et avec un bel ensemble, franchirent une sorte de passage suspendu en l'air. Alors, nous avons émergé en un superbe couloir scintillant, comme formé de cristal vivant.

 

Nous sommes descendus, et je sentis que le moment des au revoir était venu.

 

  • Merci, un grand merci, voyageur Lestrys, de nous avoir trouvés et de nous avoir ramenés. La prescience qui est la vôtre m'est inconnue, mais vous nous avez défendus contre maints périls, et je vous suis reconnaissant, exposa Oktos en serrant mes mains.

  • Merci de nous avoir permis de vous suivre, lança Henri, pareillement reconnaissant.

  • Vous allez être menés en un lieu de guérison, avec vos trois petits, exposais-je. Les êtres de lumière vont veiller à vous stabiliser et la translation se fera en douceur.

 

Les enfants serrèrent nos mains de même et se mirent à gémir. Stency embrassa leurs visages à présent couverts de marques lumineuses. Des êtres de lumière les firent monter à bord d'une sorte de train à répulsion bleu vif, exactement le même que nous avions pris voici des années.

 

Ils devaient agir vite pour stabiliser les trois gris, car le niveau de radiance de la Terre intérieure est tel, qu'ils pouvaient être dissous en peu de temps.

 

  • Vous allez guérir, exposa Lokhaïl, qui désirait leur parler depuis longtemps. Vous allez renaître de nouveau, comme moi. Cela n'est pas très agréable au début, mais vous verrez que ce sera de plus en plus facile. Je suis sûr que vous allez y arriver, et ensuite nous nous retrouverons.

 

Célia et moi même avons étreint notre cher petit. Comme il était devenu autre, dépassant nos plus grandes espérances. Je sentis que ses paroles déterminantes avaient profondément impressionné nos trois amis, et leur avaient redonné foi en leur guérison. Les portes du train à répulsion se fermèrent et il fusa à toute allure vers un couloir ascendant inondé de lumière.

 

  • C'est très bien d'avoir parlé ainsi que tu viens de le faire, mon cher enfant, exposa Darsimen.

  • Autrefois, je me sentais impur, je n'avais pas du tout confiance en ma guérison. Je craignais de me désagréger en un instant, exposa-t-il. Ce lieu était si beau, que je me sentais indigne de m'y promener. Ils ne croient pas qu'ils pourront guérir, ils ne doivent pas. Ils doivent croire que tout est possible.

  • Toi, tu crois en eux. C'est une très belle chose de leur avoir communiqué ce sentiment. La foi en ceux que nous aimons ouvre en eux de nouvelles possibilités, qui ne s'y trouvaient pas un instant auparavant. Un petit rien peut tout changer ! s'amusa le sage.

 

Deux passeurs nous firent signe d'aller vers la droite, et nous sommes remontés en notre transport argenté. Il franchit un nouveau portail de lumière, et nous sommes revenus chez nous aussitôt !

 

Notre petite tour rosée et douillette nous attendait. Je songeais avec bonheur en d'heureux travaux de laboratoire, en plantations et à la confection de nouveaux remèdes qui m'attendaient, sans parler de la lecture. Célia me lança un long regard ardent, et je compris qu'elle éprouvait pour moi un amour encore plus grand qu'autrefois. Il en était de même pour moi, notre séparation avait avivé la flamme qui m'habitait. Lorsque vint l'heure du soir, je réalisais alors à quel point elle m'avait manqué, de même que toute ma famille.

 

Nous nous étions réunis pour un petit dîner de fête, et le fait de retrouver Célia un peu plus tard, fut le couronnement de cette merveilleuse journée.

 

Le matin, je m'éveillais un peu tard, mais parfaitement remis de mes émotions. Durant les jours qui suivirent, je passais le plus clair de mes journées au jardin, et en confection de breuvages. Célia, qui entretenait un lien télépathique très puissant avec ses parents travaillant au centre de soins, me rassura sur nos amis.

 

Tous allaient fort bien, et le petit clone nouveau né, qui souffrait de croissance anarchique, recevrait très bientôt un redressement génomique. Frappés par la gravité de son cas, les plus grands chercheurs s'étaient réunis pour modéliser une correction d'ADN appropriée. Nos amis gris avaient été placés dans des sortes d'incubateurs, afin de pouvoir renaître lentement, de même qu'il en avait été du petit Lokhaïl.

 

Ils allaient donc tous se reposer, et une grande fête serait ensuite donnée en l'honneur de leur guérison. Cela augurait de très précieux instants d'émotion et de joie, nous avions tous hâte d'y participer.

 

Je vous salue, chers amis de la surface, je suis très heureux d'avoir pu m'exprimer ainsi. Cela m'enchante que vous puissiez vous intéresser à notre niveau, au cœur de votre monde. Je reviendrais vers vous avec bonheur. En vous souhaitant de très belles expériences à vivre, recevez toute ma gratitude.

 

Vous pouvez reproduire ce texte et en donner copie aux conditions suivantes : 

 

Publié dans Messages

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