Les passages vers le monde intérieur (1/4)

Publié le par Aurélia LEDOUX

Les passages vers le monde intérieur (1/4)

Message du Guérisseur Lestrys

 

 

Je me tiens devant vous, de nouveau, pour vous relater la suite de mon aventure.

 

Nous étions dans la vaste caverne, avec mon cher petit Stency, le vénérable Oktos, et trois jeunes aliens en mauvaise posture. Deux d'entre eux étaient des petits gris, et le plus jeune, un petit clone Denakh à la jambe meurtrie. Cette blessure l'avait fait puiser dans ses dernières réserves, il était entré en stase et il se remettait lentement.

 

Le petit Stency pilotait notre frêle esquif et le sage Oktos se trouvait bien aise de la compagnie des enfants.

 

  • Nous sommes vraiment chanceux de la présence de ces chers petits. Que ferions-nous sans eux ? déclara-t-il. Ils sont si courageux !

 

Je souris avec reconnaissance.

 

  • C'est bien vrai, assurais-je. Stency a fait preuve d'un grand courage en manœuvrant le vaisseau au delà de ses barrières mentales, et vous êtes tous les quatre de vaillants rescapés.

 

Vaillant était le mot qui convenait, car nous entrions alors dans une région de mines anciennes, et des galeries grisâtres peu amènes, sans le moindre éclairage, se faisaient jour. Stency avait fortement ralenti et échangea sa place de bonne grâce avec le plus âgé des enfants.

 

Durant cette manœuvre, notre plate forme se trouvait à l'arrêt, et je déployais mes sens d'alien autour de l'engin, certain d'être observé.

 

  • Avez-vous perçu une présence ? me demanda Oktos par l'esprit, pour ne pas inquiéter les enfants.

  • Oui, peut-être un animal. Il n'est point avisé de demeurer longuement en ce lieu, répondis-je en prenant Stency près de moi pour le rassurer.

 

Mon cher petit avait senti lui aussi la présence, sans nul doute, mais il n'en souffla mot, expliquant les commandes à notre petit compagnon gris, si à l'aise dans la pénombre.

 

L'enfant émit un son sifflant agréable pour indiquer qu'il avait compris. Il régla en finesse les phares de notre esquif, diminuant la largeur du faisceau, mais augmentant sa portée. Il démarra le vaisseau, et celui-ci rebondit légèrement au dessus du sol à quatre reprises, puis se stabilisa.

 

La pression se relâcha aussitôt. J'échangeais un long regard pénétrant avec Oktos. L'animal mystérieux qui se trouvait en hauteur dans la falaise tentait de nous suivre, mais n'y parvenait pas.

 

Alors, notre voyage reprit, se poursuivant longuement. Le jeune alien qui dirigeait notre vaisseau prit de l'assurance, il négociait chaque virage avec un soin extrême. Je lui indiquais la route à suivre, à chaque carrefour que nous rencontrions.

 

  • Elil, comment connais-tu cet endroit ? Es-tu déjà venu ici ? demanda Stency en toute innocence.

  • Non, mon enfant. Je sens juste la route à suivre. Je vois au travers de la nuit de cette endroit, comment faire pour regagner les cités de lumière. Il est possible pour les nôtres de faire des projections, et tu y parviendras très bientôt.

 

Stency parut rassuré, et ne tarda pas à s'endormir. J'aurais aimé l'imiter, mais je sentais une menace grandissante. Je me redressais sur mon siège. Nous approchions d'une sorte d'arche qui passait juste au dessus de notre position. Nous nous trouvions dans le lit d'une immense vallée asséchée, l'endroit idéal pour une embuscade. Je croisais le regard d'Oktos et nous avons convenu par l'esprit d'une stratégie.

 

Les phares du petit vaisseau éclairèrent une élégante arcade d'environ 30 mètres de haut, bordée de plusieurs parapets étagés en contrebas. Ce pont immense nous permit d'estimer la largeur du vallon à environ 200 mètres. Je perçus une présence redoutable sur une saillie. Quelque chose jaillit de l'obscurité, éclairé de plein fouet par les phares blancs de notre transport. Je vis surtout deux yeux furieux et une immense rangée de dents acérées.

 

Je projetais aussitôt mon fluide avec force, éjectant le féroce animal vers l'un des piliers de ce vaste pont, sur lequel il se reçut rudement. Le petit clone qui dirigeait notre vaisseau poussa un glapissement d'effroi. Hélas, il y en avait d'autres.

 

Une meute de lézards affamés se jeta sur notre vaisseau. Avec une grande virtuosité, Oktos réussit de son côté à faire bondir notre navire vers l'avant et les prédateurs s'écrasèrent au sol les uns sur les autres. Ce type de lézard mesurait environ deux mètres de long, et était très rapide à la course. Les plus hardis nous donnèrent la chasse. Je les fis chuter en quelques ondes antigravité bien ajustées. Je me retournais aussitôt et avisais un rocher, du haut duquel deux autres lézards au dos rayé de blanc attendaient notre arrivée. Oktos déporta la trajectoire du navire vers le haut et je projetais de nouveau mon fluide.

 

Le premier lézard bondit, et son saut parut durer un temps infiniment long. Réveillé par tout ce remue ménage, les cris de fureur des sauriens et les embardées du navire, Stency fixa de ses yeux évanescents le lézard qui semblait figé avec grâce en plein vol et qui tomba d'un coup dans la poussière. Son second collègue, plus ventru, subit le même sort, et s'écrasa sur lui. Cela donna lieu à une discussion plutôt animée entre les deux reptiles.

 

 

  • Tu es beaucoup plus doué qu'avant, elil, me félicita Stency, ses grands yeux débordants d'admiration.

  • On dirait qu'ils vont faire connaissance s'amusa Oktos.

     

 

Chacun rit de bon cœur. Hélas, le petit clone qui pilotait le navire n'en menait pas large. Nous avons continué à protéger le navire, moi en repoussant les intrus et Oktos en faisant louvoyer le vaisseau en des trajectoires erratiques imprévues.

 

Ceci dura un bon moment, commençant à nous fatiguer. Alors, Oktos décida de faire grimper notre bâtiment jusqu'à une falaise plus élevée, où s'ouvrait une sorte de raidillon très abrupt, juste assez large pour permettre au vaisseau de se sustenter. Il avisa une petite grotte qui s'ouvrait au milieu de plafond et nous nous sommes posés à l'intérieur pour nous ressourcer.

 

Il était peu probable que des lézards acrobates grimpent jusque ici, à moins d'être munis de cordes.

 

Oktos et moi-même avons contrôlé la solidité du sol de la caverne, et avons convenu que l'endroit nous permettrait d'être en sécurité.

 

Alors, le petit alien qui pilotait fondit en larmes, terrifié par ce qu'il venait de traverser.

Oktos le berça près de lui pour le rassurer et je m'employais à agir de même, serrant ses mains dans les miennes pour lui insuffler mon fluide.

 

Stency n'avait pas assisté aux scènes les plus redoutables, et demeurait heureusement calme. Nous avons décidé de prendre du repos dans cette grotte, serrés les uns près des autres pour échapper à la froidure de la pierre. Je m'employais à aller chercher de l'eau, mais celle que je découvris n'était pas potable. Il nous restait heureusement des provisions d'eau mystérieuse en abondance, qui raviva toutes nos forces.

 

J'éteignis les phares du petit vaisseau et chacun s'endormit. Nous avons convenu, avec Oktos, de surveiller les alentours, et chacun de nous laissa ses sens déployés autour du lieu obscur. Si quelque chose approchait, nous le sentirions et cela nous réveillerait aussitôt.

 

Je m'éveillais peu avant les autres et je sentis, effectivement, une présence en contrebas. La caverne avait beaucoup changé au niveau du sol, et j'aperçus une silhouette évanescente portant une lanterne. C'était un passeur !

 

Les passeurs étaient ceux qui officiaient, afin de faire transiter les troupeaux d'animaux vers les tréfonds du monde intérieur. Pour commencer, apparurent des troupeaux d'animaux rapides, comme des gazelles, puis des antilopes, des cerfs, mais également, des gnous et des zèbres. Les enfants s'étaient éveillés et nous les contemplions tous avec un grand bonheur. Des nuées d'oiseaux, d'insectes et de chauve-souris suivirent. Puis, vinrent de grands animaux, des vaches, des girafes, des rhinocéros, et bien sûr des éléphants. Tous ces animaux balayèrent avec aisance les meutes de lézards féroces qui cherchaient à les attaquer. En plus de cela, ils étaient aidés dans leur voyage par des panthères, des lions et des guépards, qui protégeaient les troupeaux d'herbivores. Stency me montra une petite gazelle près de sa mère, escortée par un loup au pelage presque blanc.

 

Des hérons et des oiseaux de proie planaient, avertissant chacun de la présence de gouffres ou de fosses emplies d'eau.

 

Nous avons longuement contemplé les animaux, certains d'être parvenus au niveau des différents portails subtils menant vers la Terre intérieure.

 

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