Le grand temple de verdure

Publié le par Aurélia LEDOUX

Le grand temple de verdure

Message du Guérisseur Lestrys

 

 

Chers amis de lumière, merci à vous et bienvenue en cette nouvelle année. Nous sommes extrêmement heureux de sentir la connexion se faire de manière de plus en plus intense, de plus en plus naturelle également, entre nos deux mondes.

 

De mon côté du miroir, j'officie principalement à guérir des blessés, ou à faire des recherches sur de nouveaux remèdes.

 

Nous étions avec ma compagne Célia, Darsimen, Erastu, ainsi que bien sûr Stency et Lokhaïl, à nous occuper de quatre très jeunes blessés qu'il fallait mener vers un lieu nouveau pour eux.

 

Ce lieu l'était également pour nous. C'est le genre d'endroit que l'on songe à être chanceux de pouvoir visiter au moins une fois en notre vie.

 

Nous avions repris notre route, quittant la cité millénaire de nos amis lézards qui nous avaient fait si bon accueil. Notre avancée nous menant hors du désert brûlant, en une contrée montagneuse plus humide.

 

Nous nous trouvions en basse altitude, notre petit vaisseau planant avec majesté entre de hauts sommets couverts de verdure émeraude.

 

C'était Stency qui pilotait notre vaisseau, avec l'aide du sage Darsimen. Il s'en tirait de mieux en mieux, prenant de l'assurance à chaque rebond antigravitationnel.

 

Notre engin utilisait la gravité pour l'inverser, et rebondissait avec aisance lorsqu'il se rapprochait du fond d'une vallée. C'était un vol grisant et magnifique. Stency négociait souplement chaque virage, anticipant les creux dans la falaise, que les instruments de télémétrie lui révélaient. Eratsu s'occupait de modifier la trajectoire du vaisseau lorsque survenait la présence d'un animal, comme des nuées d'oiseaux.

 

Nous volions à une altitude suffisante pour ne point troubler la tranquillité de la jungle.

 

Bientôt, Eratsu et Darsimen convinrent d'un commun accord qu'il fallait ralentir la vitesse du navire et entrer sous les arbres pour trouver notre route.

 

Je sentais en effet comme une sorte de passage dimensionnel qui se tenait là. Une énergie très intense nous environnait de toutes parts.

 

Notre vaisseau a plongé sous la canopée, et aussitôt, les petits blessés se sont mis à respirer avec peine, oppressés par cette énergie très vive pour eux. Nous avons immobilisés notre transport en bordure d'un petit chemin, avec une falaise humide sur notre droite et une sorte d'arcade majestueuse.

 

  • Je m'occupe des enfants, exposais-je en tentant de faire prendre un peu de breuvage apaisant aux blessés. Il se trouve une source non loin de là. Pouvez-vous ramener un peu de cette eau ? Elle semble très particulière.

  • C'est d'accord, fit Eratsu.

 

Ils se dirigèrent courageusement vers une sorte de pierrier instable. Il fallait le poids d'un enfant pour pouvoir atteindre la cascade, qui se perdait en des eaux sombres gagnant les profondeurs.

 

Darsimen étendit son fluide vers Stency, qui avança d'un pas tremblant sur les roches glissantes. Mon cher petit réussit à remplir un vase, puis deux, puis trois. Ensuite, il revint, les genoux flageolants. Ce fut le petit Lokhaïl qui prit le relais, pendant qu'Eratsu faisait le guet. Il s'avança vaillamment et réussit à remplir d'autres vases. Tout naturellement, Stency rapporta les vases vers notre vaisseau. Je me figeais, percevant soudain un danger.

 

Je bondis hors du navire, laissant là le bandage que j'étais occupé à refaire sur l'un des enfants.

 

Stency avançait vers moi, et la scène se figea, comme au ralenti. Un animal venait de bondir du haut des arbres et allait atteindre mon petit. Je projetais mon fluide vers Stency, qui fut aussitôt soulevé en hauteur, et atterrit dans mes bras.

 

Quant à l'animal, il s'agissait d'une sorte de panthère au pelage marbré en mauvais état.

Alors qu'il allait bientôt toucher le sol, Célia et Eratsu agirent ensemble, l'éjectant au loin avec vigueur. Il tomba sur la pente glissante, dérapa, et atterrit dans une mare boueuse, où il fit connaissance avec un reptile affamé au long cou et à la mâchoire garnie de dents.

 

Des feulements et des bruits d'éclaboussures retentirent, puis plus rien.

 

  • Tout à fait charmant, cet endroit, commenta Darsimen. Ne restons pas là mes chéris, montez tous à bord, nous fit-il, alors que nous étions figés par la stupeur.

 

Chacun s'empressa de grimper, les enfants un peu secoués par l'incident. Eratsu fit décoller notre esquif en vitesse. Je berçais Stency près de moi, il s'en était fallu de peu.

 

Je goûtais l'eau que nous avions recueillie, elle était délicieuse, et très revigorante.

 

  • Vos réflexes sont stupéfiants, dis-je à Célia et Eratsu.

  • Les vôtres le sont tout autant, assura mon ami si sensible.

  • Et Stency est très bien protégé, exposa Célia en l'embrassant.

 

Ils s'approchèrent des blessés, et leur firent prendre un peu d'eau que nous venions de récolter.

Je continuais à rassurer Stency, le sage Darsimen réconfortant le petit Lokhaïl, moins éprouvé.

 

  • Je croyais que ce lieu était dépourvu d'animaux menaçants, exposais-je à Darsimen, alors que mon petit s'était endormi.

  • Oui, c'est le cas, fit Darsimen, ces animaux dépérissent et meurent ici. Il en existe très peu, mais quelques un parviennent à venir jusqu'ici, par accident ou par chance. Ils se mangent souvent entre eux, car leur férocité est très grande. Le mal qui les ronge les attire naturellement vers leurs semblables. Comme aucun mal ne peut subsister longtemps en cette contrée, ces animaux doivent apprendre à changer, ou périr. Les êtres de lumière et les esprits protecteurs de la jungle veillent que ce lieu reste un lieu de pureté. Ils parviennent à apaiser de nombreux animaux emplis d'instincts de prédation. La plupart de ces prédateurs parviennent à se départir de leurs instincts inférieurs de domination, ils se mettent à brouter l'herbe.

  • Lorsque nous nous déplaçons dans la jungle, exposa Célia, nous apprenons à ressentir notre environnement dès notre plus jeune âge.

 

Elle prit Stency endormi dans ses bras, et alla l'étendre sans l'éveiller.

 

 

Je m'occupais des blessés et contrôlais leur fluides vitaux. Leur respiration s'était bien apaisée, maintenant, ils dormaient d'un sommeil très profond. Leurs plaies avaient guéri de manière remarquable, grâce à nos soins constants.

 

Vous pouvez reproduire ce texte et en donner copie aux conditions suivantes : 

 

Publié dans Messages

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article