L'apprentissage des enfants (1/3)
Message du Professeur Zolmirel
Nous sommes là, nous les petits êtres qui veillent vos pas. Nous aimerions donner un message d'amour à toute l'humanité.
Oui, nous sommes très présents en vos légendes, en vos récits de l'ancien temps.
Je suis le professeur Zolmirel et il me plaît de vous parler de ma famille.
Dans mon dernier message j'éprouvais un vif plaisir à m'exprimer sur l'éducation des enfants sur notre planète.
Bien qu'étant avec Zilmis et demeurant en un lieu de hautes dimension de notre monde, séparé du reste de ma famille, je percevais parfaitement ce qui leur était advenu en ce temps là.
Nerti et Zilner étaient encore bien jeunes, extrêmement curieux, ils ne cessaient d'explorer tous les couloirs du centre de hautes connaissances, dans l'espoir d'en apprendre toujours plus. Ils s'étaient fait un ami, un petit alien au teint mauve, tout aussi espiègle qu'eux.
Nerti avait effectué sa première séance de vol sur simulateur avec brio. Il était prodigieusement doué déjà, et d'une très grande application. Les professeurs avaient du trouver un siège suffisamment petit, pour qu'il puisse s'asseoir dans le simulateur. Il raconta avec une grande joie à ses amis ses premières émotions de pilote.
Le petit Zilner, bien plus timide, avait vécu de très précieux instants en entrant dans le grand observatoire. Un alien vénérable lui avait détaillé le fonctionnement des différents instruments. Le deuxième jour, Zilner revint, il fut autorisé à prendre nombre de clichés par le sage.
Il aperçut de nombreuses cartes accrochées au mur et le bombarda de questions.
La première de ces cartes montrait une représentation de plusieurs couloirs galactiques, ce que nous appelons les ponts de matière, ou les arches stellaires.
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Professeur, quel est donc cet endroit ? Comment êtes-vous parvenus à représenter un couloir galactique ? D'ordinaire, les nefs vont trop vite pour modéliser un quadrant tout entier si nettement.
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Cette carte, exposa le sage, a été constituée à partir des observations croisées de plusieurs stations de capture du champ. Le champ est ce rayonnement fondamental qui jaillit dans l'espace, il jaillit de toute vie. Il est en nous et autour de nous et sert à visualiser l'intérieur du corps. Il est également utilisé pour modéliser les différents états de densité de la matière dans une bulle cosmique, une alvéole, si tu préfères.
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Je suis impressionné, fit le petit alien. C'est si grand. Il y a plus de matière sombre, de vides, que de matière lumineuse.
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En effet mon enfant, mais là n'est qu'apparence. L'espace ressemble un peu à des alvéoles, c'est vrai, à des bulles de savon, en se déplaçant à l'intérieur des couloirs, de ces membranes, les galaxies tirent sur la trame spatiale. Elles étirent, dilatent, ou rétractent ces zones illuminées par leur passage. Lorsqu'il y a plus de galaxies, les couloirs s'écartent, lorsqu'ils se rejoignent, les ponts de matière sont plus vastes, nous les appelons les arches stellaires. La matière lumineuse peut paraître moins importante, mais ce n'est qu'apparence. Les plus sages des nôtres ont appris que l'espace était formé d'une immense quantité de vide, et que toute matière-énergie qui jaillissait du néant, aspirait à devenir pure lumière. Les galaxies sont là pour ce faire. En attirant à elles les gaz les plus diffus, les chaînons de matière les plus lointains, elles les illuminent et les propulsent dans la dimension suivante, celle des étoiles et des planètes, de la conscientisation. Cette conscientisation de la matière inerte est à l'origine de toute vie.
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Les planètes naissent ainsi ? demanda le petit alien.
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Oui, une planète jeune n'est rien d'autre au départ qu'un roc, ou un minuscule astéroïde. L'astéroïde grossit, puis il acquiert une taille bien plus massive, ensuite, il devient assez gros pour entrer en fusion. C'est alors que s'opère sa différenciation. Le sol refroidit peu à peu, pour lui donner la forme d'une sphère bien lisse. Ensuite, au fil du temps, il se constitue autour de lui une atmosphère, puis un champ gravitationnel de plus en plus vaste. Une fois que la planète a suffisamment refroidi, elle peut être peuplée de formes de vie, plus ou moins éthériques, plus ou moins énergétiques, suivant ses aspirations, ou plus matérielles. Nous sommes la forme de vie qui interagit avec la conscience de ces jeunes planètes. Nous sommes là pour réaliser leur vœu, les doter d'un certain type de végétation, de formations biominérales. Voilà pourquoi nous devons les détecter. Nos instruments nous servent à cela ! Je vais te montrer quelque chose.
Le professeur s'éloigna, afin de parler à ses collègues avenants. Il revint avec une série de clichés, qu'il montra au petit Zilner, lequel ouvrit de grands yeux.
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Ce n'est pas toujours ainsi que les choses adviennent, fit le sage.
Il posa un cliché sur la table et le petit alien découvrit un monde aride, légèrement saumon, avec des traînées verdâtres et brunâtres.
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Voici une planète originelle, fit-il. Cela, vois-tu, prend beaucoup plus de temps. Ici, la vie est venue d'elle-même, mais a du mal à se maintenir sur ce jeune monde, nous devons juste l'y encourager.
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Ensuite, qu'arrive t-il aux planètes ? Elles deviennent des géantes ?
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Cela dépend de leur caractère, de leurs vibrations intérieures, cela est leur choix. Les experts parlent aussi d'un processus alchimique. Disons qu'après un temps relativement long, il se créée bien davantage de vie, la planète enfle. Au fil des éons, elle grossit, et son cœur s'illumine graduellement. Alors, sa surface devient de plus en plus énergétique, obligeant toute la vie qu'elle abrite à muter ou à disparaître. C'est précisément ce qui est en train d'avenir sur notre monde. Notre planète a atteint les limites de son évolution matérielle. C'est un seuil, un passage subtil qui s'ouvre dans le cosmos, de façon naturelle, à la fois en elle et autour d'elle. Alors, nous nous engouffrons joyeusement dans ces possibles.
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Et qu'en est-il des êtres de Lumière ?
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Tu es très instruit mon enfant. Les êtres de Lumière savent tout de nous, ils vont et viennent sur notre planète pour nous aider. Lorsqu'une planète est sur le point de faire le grand saut, toute une population d'êtres de Lumière vient systématiquement pour aider ses habitants. Voilà pourquoi, il ne faut pas craindre ces changements, mais y aspirer joyeusement.
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Et les planètes gazeuses ?
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Cher petit, ce sont d'anciennes sœurs, d'anciennes filles matérielles de notre étoile. Si l'on plonge à leur surface, il faut prendre des équipements protecteurs, autrement, on est dissout par la radiance et l'on ne peut pas s'y maintenir très longtemps.
Il montre un autre cliché au petit alien, d'un monde au ciel beige pâle et à l'atmosphère très tourmentée. Une ville est en ruines, il s'agit de la vaste planète Ortedda, leur voisine.
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Il reste seulement quelques îlots de vie matérielle, expose le sage. Ensuite, ces lieux tombent en poussière. La planète les réutilise pour générer d'autres de ses œuvres. Un immense océan brûlant va venir recouvrir toute cette zone, puis la surface de ce monde sera cerclée par une atmosphère très agitée, emplie d'animalcules phosphorescents, de grandes formes de vie énergétiques, qui circuleront joyeusement entre ses méandres. Pour ce qui est de l'intérieur, tes pères en ont eu un aperçu joyeux ! s'amuse le sage en riant.
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C'est vrai, fit le petit Zilner, et j'aurai bien aimé les accompagner. Ils m'ont parlé de tout un monde pur, de cristal, très doux, très brillant de couleurs et peuplé de fleurs, de formes de vie admirables.
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Oui, repend gravement le sage. L'intérieur d'un monde évolue très différemment de sa surface. Cette zone tourmentée, est en réalité une barrière subtile, que plus aucun vaisseau matériel ne peut franchir. Il en est fait ainsi pour que les destructeurs de mondes se perdent et se fourvoient.
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Y en a t-il donc beaucoup ? demande le petit alien un peu effrayé.
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Enfant si agréable, ne sois point inquiet. Les destructeurs de mondes officient à des tâches qui sont de poursuivre la guerre, et de la créer, là où elle n'est point. Il ne faut aucunement les redouter, la grande intelligence cosmique n'approuve point leurs actions. Ici, les prescients savent tout de leurs visées sombres. Ils agissent de manière parfaite pour les fourvoyer en permanence à un très haut niveau et avec un art admirable. Une fois qu'un monde a franchi le stade vibratoire suivant, il devient absolument indétectable pour tout vaisseau mal intentionné. Notre monde est donc très bien protégé, les sages et les anciens agissent de la sorte sur notre sphère et sur toutes celles de tous nos mondes alliés. Il leur est aisé et très amusant d'agir ainsi. Les êtres belliqueux ne trouvent souvent que des mondes stériles, des cailloux inhabitables, ou des lieux d'anciennes batailles.
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Et qu'en est-il des mondes … sépulcraux ?
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C'est une triste fin, en effet, mais tant qu'une sphère reste en place dans l'espace, intacte, malgré les ravages qu'elle a subi, il reste toujours la possibilité d'y faire refleurir quelque chose. Les sphères sont sensibles à l'amour. La plupart des mondes sont habités par les êtres de l'intérieur, qui veillent au bien être d'une planète. Lorsqu'un déséquilibre très grand existe entre un peuple habitant la surface d'un monde et les esprits les plus purs, qui se tiennent au bord de son soleil intérieur, les êtres de Lumière interviennent. La surface de ce monde est irradiée de lumière, pacifiée, jusqu'à ce que les habitants entrent en un état de grâce divin, quasi permanent. Alors, ils alignent leurs vibrations avec celles du haut peuple de l'intérieur et les deux peuples peuvent fusionner. C'est ce qui s'est produit sur la vaste Ortedda. Tous les habitants ont voyagé à l'intérieur de cette sphère, puis y sont restés. C'est ainsi qu'existe le mystère des sphères. La clé est aussi en notre intérieur.
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Pourrais-je avoir la chance de gagner les rivages intérieurs de notre monde ? demanda le petit Zilner.
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Oui, je le crois mon enfant, tu as le cœur pur. Alors, les portes peuvent s'ouvrir pour les êtres tels que toi. Tu as déjà participé à des missions stellaires, où tu as pu voir à quoi ressemblaient ces hauts niveaux énergétiques.
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Oui, c'est vrai, répond Zilner. Cela faisait comme un très beau rêve, mais je ne dormais pas.
Le sage a un long rire joyeux. Ensemble, ils passent encore un très long temps à discourir des mystères du cosmos. Puis, le vénérable alien sert un breuvage à Zilner, et l'invite à le suivre sur la terrasse. Là, ils déambulent sur la grande esplanade qui borde le complexe en surplombant toute la vallée alentours. C'est un bien fabuleux spectacle, car loin sous eux, le sol est à environ 400 mètres de profondeur. Des arbres en pleine santé bordent le haut édifice, et des aliens discutent dans de petits jardins aménagés sur les terrasses.
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