L'apprentissage des petits aliens (2/11)

Publié le par Aurélia LEDOUX

L'apprentissage des petits aliens (2/11)

Message du Professeur Zolmirel

 

Notre planète comportait très peu de jeunes. D'une part parce que la population vivait très longuement, d'autre part parce que le corps des nôtres possède très peu de périodes, où il peut se reproduire. Les populations sont très étroitement contrôlées, en particulier en raison de la parthénogénèse.

 

Celle-ci est la reproduction d'un être à l'identique. C'est à dire la naissance d'une réplique, un double parfait, comme il arrive quelquefois pour les populations hermaphrodites. Bien sûr, les miens ont une certaine fascination pour ce qu'ils considèrent comme une sorte de magie de la vie. Chacune de ces naissances est considérée comme une sorte de miracle, elle est entourée d'un important mysticisme, d'une grande ferveur religieuse. Le petit alien qui naît de la sorte n'a qu'un seul parent, il possède absolument le même codage génétique que lui, ses traits sont identiques, sa taille aussi, et un lien télépathique parfait existe entre eux. Bien sûr, un amour très grand les relie. Il s'agit, si vous le préférez, d'une sorte de jumeau. Le lien se renforce lorsqu'il grandit, par la suite, il est fréquent que ces deux êtres demeurent toujours ensemble. Lorsque le père ou la mère a un conjoint, ce dernier veille avec dévouement sur le petit alien, comme s'il s'agissait de son enfant.

 

Les naissances sont autrement presque identiques à ce qui se déroule sur votre monde. Elles sont aisées, car la plupart des nôtres pondent des œufs. Les soigneurs sont autrement habiles à résoudre toute forme d'obstruction, ou de pathologies natales. Lorsque l’œuf ne se présente pas bien ou que le petit alien est affaibli, ils agissent avec un art consommé, avec beaucoup de dévouement pour que tout se passe bien.

 

Les nôtres attachent de l'importance à l'ascendance, mais peuvent aussi parfaitement prendre soin d'un jeune qui ne provient pas de leur famille. Amoni en était l'exemple parfait.

 

Notre semaine se déroula très agréablement, malgré l'absence des enfants qui nous peinait, nous éprouvions aussi une certaine satisfaction, à l'idée qu'ils parviendraient à réaliser leurs rêves.

 

Le lendemain du départ des enfants, Amoni parvint à recommencer à s'exprimer à peu près normalement. Orel et Dorian nous avaient rejoints sur le chantier de fouilles. Ils devisaient avec Erazel et notre ami Thomas, sur le lien passé entre notre monde et la planète Terre.

 

J'étais occupé à nettoyer une fresque superbe représentant une jeune humanoïde de grande taille parée d'une sorte de tunique brodée finement avec un art extrême, garnie de fines perles multicolores. L'un des nôtres marchait à ses côtés, et juste derrière, venaient de fort beaux jeunes hommes, vêtus eux aussi de robes éclatantes de couleurs.

 

  • Ces gens sont parés de manière admirable, dit Thomas. Mais là n'est point la taille de mon peuple d'ordinaire.

  • Il y eut des guerres émit Dorian avec bonté. En effet, au temps de l'Atlantide et surtout de la Lémurie, les hommes de la Terre étaient de haute taille, plus de deux mètres, parfois plus. Ensuite, en votre époque, puis au Moyen âge, la taille des êtres est redescendues à 1 m 50. Lorsque vous avez été recueilli puis soigné, votre taille s'est mise naturellement à augmenter. Vous faites maintenant vingt centimètres de plus, s'amusa Dorian, parce que votre corps a été entièrement réénergisé, chacune de ses cellules a rajeuni et s'est développée avec des nutriments plus riches. Cela aussi explique la taille d'un peuple.

  • C'est une vérité bien agréable, que de songer à ces échanges étroits de notre monde avec les autres civilisations stellaires ! s'extasia Thomas.

  • Votre tâche d'émissaire est très importante. En parcourant la galaxie comme vous l'avez fait et en offrant des images de votre monde aux autres peuples, vous avez changé leur regard sur la Terre. Croyez-moi, cela a une grande importance pour les années qui viennent, dit Dorian.

 

Nous sommes revenus par le vaisseau en notre petite tour. Dorian me trouva affairé en bibliothèque et assez pensif dois-je dire. Je m'inquiétais bien évidemment de ce que pouvaient avoir vécu les enfants. Dans la cuisine, un Amoni très silencieux mélangeait des ingrédients pour faire des remèdes. Quant à Zilmis, je percevais sa pensée posée tout à fait joyeuse, puisqu'il assemblait avec brio les parements de notre vaisseau.

 

Dorian s'assied à mes côtés alors que je lisais un ouvrage sur la réparation des réacteurs spatiaux.

Il s'agissait de ce genre de livres, où l'on peut rester plongé des heures sans se rendre compte du temps qui passe.

Il prit ma petite main dans la sienne et je frémis agréablement. Quel fluide intense ! Ma vision vacilla un moment puis se stabilisa. Pourquoi mon ami me réservait-il pareil honneur ?

Il m'invita à poser mon livre et à fermer les yeux. Confiant, j'apaisais le cours de ma pensée.

 

Ce qui suivit me prit totalement au dépourvu, bien sûr.

 

 

Un couloir bleu nuit, puis turquoise, fascinant, s'ouvrait devant moi, le plafond en était arrondi. On percevait en cet endroit les notes psychiques plaisantes, laissées par des milliers d'êtres joyeux. Une sorte de transe, de féerie m'habita. Quelle joie intense ! Un petit alien courait à toute allure dans le couloir. Un autre petit clone Denakh !

 

Je vis nettement Nerti et Zilner le rejoindre. Le tout jeune petit être était très avenant. Les trois petits explorateurs parcoururent le couloir de l'immense bâtisse, puis se penchèrent par dessus la rampe pour scruter la trentaine d'étages en contrebas, qui se prolongeaient en un boyau obscur dans les souterrains. Une gigantesque machine grondait et tournait juste en dessous de leur position, elle comportait des tubulures de deux à trois mètres de diamètre.

 

  • Les recycleurs et le chauffage des bains, de notre édifice tout entier, fit un alien de grande taille en se plaçant à leurs côtés. Nous irons visiter la salle des machines prochainement. Je suis le professeur Zablinsk, fit la créature avec un sourire.

  • Tu es toi aussi un Denakh, observa le petit Zilner avec candeur.

  • Oui, émit l'être d'un ton amusé, sans s'offusquer le moins du monde. Nous avons beaucoup d'heureuses conversations en perspective, je le vois bien !

     

Nerti et Zilner entrèrent dans une salle qui ressemblait à un mélange entre un salon et une bibliothèque douillette. D'autres jeunes clones tout intimidés étaient là également, tous des Denakhs visiblement. Il y avait deux ou trois petits Ilstirr. En tout, une dizaine d'enfants se trouvaient réunis en cercle, chacun installé dans un petit fauteuil à sa taille. D'autres fauteuils étaient conçus pour que deux ou trois enfants puissent y tenir à l'aise. Le professeur était lui aussi assis dans le cercle, il contempla les enfants avec une joie très vive. Le cours commença. L'être abaissa sa main et la pénombre gagna la pièce.

 

Il émit plusieurs ondes télépathiques de bienvenue destinées aux jeunes enfants. Tout autour d'eux, je percevais des énergies très plaisantes, très douces, chaque enfant était entouré d'un halo lumineux de teintes délicates, bleu, vert, or, pourpre, safran ou violine. Cela rappelait tellement certains panaches stellaires que je demeurais sans voix.

 

C'était bien sûr l'émanation énergétique de leurs corps. Tous ces jeunes êtres se laissèrent bientôt absorber par l'image qui trônait au centre de la pièce.

 

« Tout commence avec Elle, dit le professeur avec une immense bonté. Voici notre Belle oubliée, la planète Thamnoth. Cette planète n'est pas située dans notre quadrant, elle orbite dans une autre galaxie, à plus de 700 millions d'années lumières. »

 

L'image d'une belle de nuit sépulcrale habita ma pensée. Ce monde était d'une beauté sans nom, même si une nuit éternelle la recouvrait. Thamnoth dressait fièrement de hautes montagnes couronnées de fins nuages évanescents. Sous les gouffres de nuit, couraient des fontaines de lave millénaire pétrifiées par le temps, et rutilantes devant le lever et le coucher de son astre. A cette occasion, ses vallons se paraient d'or, le sol miroitait comme une pierre précieuse, de rubis et d'opale. Tout cela était un spectacle confondant de beauté, malgré les cratères nombreux, les guyots couronnés de givre et les ruines effritées de citadelles orgueilleuses figées au milieu de plaines uniformes.

 

Le professeur montra bien d'autres images de leur planète aux enfants. Autant qu'il pouvait.

« Il est essentiel, dit-il, que vous voyez ce monde, votre monde, celui d'où vos lointains ancêtres sont partis lors de la grande Transgression qui a divisé tout l'univers.  »

 

A nouveau, une autre image jaillit, celle de la guerre, vue de loin, pour ne pas indisposer les jeunes êtres, des milliers de très vastes croiseurs cuivrés s'élançaient dans l'infini de l'espace. Thamnoth était très ancienne, très endommagée par les tirs de barrage, les explosions qui avaient soufflé son atmosphère dans le vide. Nombre d'aliens héroïques s'étaient élancés dans l'espace, formant une très vaste flotte de plusieurs millions de croiseurs géants de 2 à 500 kilomètres de long. Puis, un temps infini avait passé, les êtres stoppant leur course pour trouver une nouvelle planète. La technologie aidant, les Denakhs et tous les membres de la cour impériale avaient décidé la construction d'un gigantesque palais-vaisseau, arrimé près d'astéroïdes.

 

« Sur la planète mère, il n'en a rien été, rien n'a changé, fit le professeur. » 

 

Une image fascinante suivit, comme celle que peut offrir une perspective filmée par un lézard volant. Une vue d'un canyon étroit, de plus en plus encaissé s'offrit à nos regards, puis, la vue plongea dans un défilé couronné de l'éclat hésitant de milliers d'étoiles vacillantes. Au loin, l'éclat du petit soleil Khanitra, créait un panache doré protecteur. Les ombres s'étiraient de plus en plus, le vol accéléra, et ce fut à cette occasion qu'un minuscule point rosé ressurgit au loin. Il grossit et révéla le foyer ardent d'un édifice blanc éclatant.

«  Voici un grand concentrateur de lumière, émit le professeur, il capte la lueur de l'étoile, il est constitué de milliers de miroirs paraboliques. » 

 

L'image de hautes tourelles encadrant une surface éclatante parfaitement polie, nous laissa tous sans voix. Des dizaines de petits êtres fluets évoluaient sur des cordages pour poser les miroirs d'une autre installation voisine.

 

« Ce monde abrite à présent de nombreuses activités très variées. Mais l'essentiel est caché à notre regard, fit le professeur. Nous tentons de prendre attache avec les habitants, sans succès. Même si certaines perspectives sont encourageantes. »

 

La pensée du sage revint vers le canyon, elle survola un gouffre assez large et plongea en son centre avec une vitesse effarante. Une succession de grottes immenses parvint à notre esprit en un étagement de hautes salles surmontées de chandelles et garnies d'une eau dormante noirâtre. Au plafond des grottes, couraient des câbles énormes, sertis dans des conduites de métal à toute épreuve. Une autre grotte apparut, dont la voûte fantastique avoisinait les 100 mètres de haut. Une autre, enfin, dont la voûte, si haute, était à peine visible. Le sol en était lisse, très plan et éclairé de grands réflecteurs blancs et bleus, dont la lumière jaillissait des milliers de hauts édifices entrecoupés d'élévateurs, de parapets, et de voies de communication. Des vaisseaux très nombreux sillonnaient les plus gros bâtiments. A l'intérieur d'une coursive, des silhouettes claires évoluaient. Des petits aliens malingres aux grands yeux sombres cernés, trottinaient d'un air pressé dans les couloirs. Certains étaient réunis dans de grands laboratoires en discutant avec animation, par l'esprit, visiblement.

 

« Ce sont des Gzokis, nos très lointains ancêtres, fit le sage. Il s'agit d'un peuple de chercheurs ».

 

Une autre image suivit. Les Gzokis étaient affairés autour de vastes bacs, où croissaient des plantes luxuriantes. Ils semblaient très fiers de leurs résultats. Plus loin, d'autres bacs garnis d'eau montraient des algues en cours de maturation, puis des sortes de lentilles d'eau, des nénuphars, et une sorte de mousse, qui croit à la surface des marais. L'un des chercheurs, très heureux, présenta un plant de ce qui manifestement allait donner le jour à un jeune arbuste. Il montra à ses collègues la couleur plus sombre du tronc, très caractéristique d'une plante de haute taille, et riche en lignine.

 

Il marcha ensuite près d'un autre bac, où cette fois, des champignons en pleine santé, et qui avaient l'air au passage succulents, s'épanouissaient. Il montra de même une variété de champignon de grande taille au tronc robuste.

 

Ensuite, le jeune être s’approcha d'une haie chargée de fruits mûrs à point. Un Gzoki cuisinier fut mandé et il cueillit les spécimens les plus prometteurs. L'alien les pela et les disposa sur un plateau. Il tendit celui-ci avec déférence à un groupe de neuf êtres fort âgés qui les goûtèrent. Certains de ces aliens semblaient avoir singulièrement mauvais caractère, leur teint approchait de celui de certains champignons vénéneux. Mais une transformation heureuse habita leurs visages secs, signe que les fruits étaient très prometteurs.

Un débat animé suivit, entrecoupé de piaillements et de grincements. Les anciens de ce monde ne semblaient guère d'accord. Enfin, une vieille alien fit un geste de la main et désigna des bacs vides en montrant ensuite la haie. Elle s'inclina raidement, et le jeune Gzoki fit de même avec quelque effroi.

D'autres Gzokis, cachés sous des tables émergèrent alors, une fois que le groupe fut parti. Il s'agissait de très jeunes enfants. Le botaniste vint vers eux et leur montra les bacs vides. Ils y déversèrent de la terre, de l’engrais, puis connectèrent un système d'arrosage, et des aspirateurs-souffleurs de pollen. Ces installations servent à assurer la pollinisation des cultures en l'absence d'insectes et de papillons. Ensuite, les petits êtres prirent chacun dans leurs mains frêles une jeune plantule et l'enfouirent dans la terre. C'était le moment que je préférais, car les enfants font cela très bien. Et ceux de ce monde perdu avaient toute ma sympathie.

 

« Je vais tenter de m'approcher, fit le professeur ».

 

Il s'avança au plus près des cultures, se positionnant sous le brumisateur.

 

D'abord, il ne se passa rien, puis les jeunes enfants montrèrent du doigt le reflet du professeur Zablinsk qu'ils percevaient avec effroi. Le sage alien s'inclina, ce qui sembla rassurer un peu les Gzokis, mais beaucoup s'étaient agenouillés en murmurant des prières. Percevoir un esprit est toujours un choc, bien sûr, pour ceux qui n'y sont point habitués.

 

Intérieurement, j'étais admiratif de la capacité psychique immense de ce si sage professeur. Je n'aurai pas songé qu'il fut possible, si loin, de transporter notre esprit.

 

Un Gzoki plus courageux, le jeune botaniste, s'approcha du reflet présent dans l'eau. Il fixa le regard du sage.

 

Et alors, l'impossible se fit jour. Le Gzoki voyait notre petite assemblée. Il voyait le professeur, avec tous les enfants réunis à ses côtés dans la bibliothèque. Il contempla chaque jeune être avec une joie incrédule. Il vit plus loin les parents reliés par l'esprit aux enfants, puis inévitablement, il nous vit, Dorian et moi, assis dans la bibliothèque, concentrés sur cette communication éblouissante. Il contempla Amoni, assis à méditer au salon. Il vit la forêt, les marais qui s'étendaient à perte de vue. Il aperçut plusieurs anciens occupés à deviser en une clairière. Les anciens s'interrompirent et s'inclinèrent pour lui souhaiter la bienvenue.

 

Alors, je perçus ces mots.

 

« C'est tout un monde ami qui s'offre à nous, murmura t-il émerveillé. Comment le dire aux autres ?».

Un dialogue heureux, tout à fait hors normes s'ensuivit.

  • Il n'est point nécessaire de les troubler, si cette direction ne sied point à leur esprit. Nous sommes vos amis, en effet, et voici nos enfants, vos très lointains descendants. Je suis l'un des vôtres, je me nomme Zablinsk, fit le professeur avec bonté.

  • Je le vois bien, émit le Gzoki avec fascination. Vous êtes un valet ! Je suis le professeur Mildorel et très heureux que notre peuple ait pu traverser l'espace et survivre.

  • Nous serons très bientôt réunis, émit le sage. Dans un premier temps par l'esprit, puis, ensuite, d'une manière directe. Je suis très ému d'avoir pu deviser avec vous, à une aussi longue distance. Il sera fait quelque chose en haut lieu pour venir en aide à vos semblables. Les anciens de notre monde ont de très grandes aptitudes.

 

Le Gzoki très ému s'inclina et le couloir psychique se replia. Nous revînmes à notre point de départ, c'est à dire, la bibliothèque, où le professeur devisait avec les petits clones.

 

Le sage Zablinsk me fixa, de même que Dorian avec un sourire empli de bonté, il se tourna également vers les familles, heureuses d'avoir pu suivre cet échange intergalactique. Notre lien s'étira légèrement, puis se replia à son tour.

 

J'émergeais d'une transe bienheureuse, très soulagé à présent, et certain que les enfants allaient accomplir là de très grandes choses. Je ne cessais de songer au sage Mildorel de la si lointaine Thamnoth, un alien botaniste, tout comme moi. Il avait vu la verdure sur mon monde. Il avait contemplé le ciel empli de nuages nacrés, lui ne connaissait que la grisaille de cette caverne. Et pourtant, il avait réussi à reproduire avec brio un écosystème tout entier !

 

  • C'est très noble ce que vous avez fait, émit Dorian

  • Je n'ai rien fait, m'étonnais-je. Tout le mérite vous revient, d'avoir la force d'établir ce lien si fantastique !

  • C'est vous qui avez ouvert votre cœur à ce botaniste, vous lui avez révélé de multiples connexions, vous lui avez montré la manière dont s’ordonnançait la vie végétale à votre niveau. Cela est un grand bien pour lui, cette vision va beaucoup l'aider dans ses travaux, assura Dorian.

 

J'éprouvais une incrédulité polie face à de tels propos. Nous avons rejoint Amoni au salon, qui avait assisté de même à cet entretien télépathique par delà les mondes.

  • De telles possibilités dépassent l'entendement, émit-il. Pouvez-vous nous en dire plus sur Thamnoth ? s'enquit-il.

  • Il s'agit d'une des planètes que nous surveillons, exposa Orel, en confectionnant des beignets pour le repas du soir. Son peuple, les Gzokis, n'a pas une très bonne réputation dans le quadrant qu'ils occupent. Ce sont des généticiens, et ils éprouvent, pour une bonne partie d'entre eux, peu d'états d'âme, dirons-nous. Mais l'être auprès duquel vous vous êtes approchés, offre une personnalité tout à fait incroyable. Il est notre meilleur espoir. Celui à partir duquel tous les autres pourront changer.

  • Et comment cela ? questionna Amoni.

  • En mangeant des fruits, cela est un très bon début. Les faire goûter ainsi aux nobles anciens était une très bonne idée aussi, assura Dorian

 

Notre repas se déroula dans une bonne humeur retrouvée. Zilmis vint nous retrouver, heureux lui aussi de ses travaux sur le vaisseau. Nous l'avons informé de tout ce qui était advenu. Il rit de bonheur, positivement ravi.

  • Quand allons-nous inviter le professeur Mildorel ? questionna t-il en me fixant. C'est un botaniste !

Je souris, tout à fait grisé par la perspective de deviser avec un être aussi instruit, de ce qui pouvait se trouver en cette galaxie si éloignée, totalement inconnue des nôtres.

 

La soif de connaissances, pour nous, était une mer qui nous happait entièrement dès le plus jeune âge. Lorsque cette mer nous avait pris, elle devenait un océan de bonheur quotidien, qui transformait nos journées en des moments passionnants. Les jours de pluie étaient l'occasion de travaux de microscopie poussés.

 

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