Les planètes amies (1/5)

Publié le par Aurélia LEDOUX

Les planètes amies (1/5)

Message du Professeur Zolmirel

 

 

 

Je reviens vers vous, mes chers amis, en ces temps précieux de renouveau, d'introspection, également.

 

Je vous avais conté alors combien les événements s'étaient précipités sur mon monde.

 

Nos amis, les êtres de Lumière, avaient pu approcher la surface de notre sphère, alors en pleine évolution énergétique.

 

Zilmis avait été pris de fièvres subites, tout comme le sage Amoni et moi-même. Puis, le grand vaisseau des êtres de Lumière s'était posé, et nous avions été invités à y prendre place.

 

Orel et Dorian, ainsi que tous leurs compagnons nous avaient emportés vers les cieux !!!

 

 

A bord du grand vaisseau lumière, je ne cessais de m'extasier de tout. Le temps s'était magnifiquement incurvé et ma vue de petit alien curieux n'avait jamais été si nette. Il me prenait l'envie de tout détailler, les parements admirables des colonnes, la décoration plaisante de chaque coursive, et même le sol bleuté sur lequel nous marchions, qui semblait comme vivant.

 

Nous avions été pris mes compagnons et moi-même de vertiges et d'une étrange somnolence. De tels faits surviennent tout naturellement en présence d'un milieu énergétique plus élevé.

 

Après une très longue nuit de sommeil, nous étions stupéfaits à notre réveil de découvrir une vue spectaculaire de notre monde, depuis le ciel. Nous étions précisément en train de survoler la grande barrière interdite, ce lieu où les miens ne peuvent se rendre en raison du climat très aride qui y règne.

 

Pourtant, ce privilège m'avait été offert et j'avais ainsi pu découvrir comment la vie végétale se développe en un milieu aussi desséchant. Notre petit voyage avait aussi permis de faire refleurir une union lointaine avec les lézards paisibles, mais fiers qui peuplaient ces contrées. C'était Erazel elle-même qui avait déployé toute son habileté, afin que nous invitions à notre tour un habitant du désert à visiter nos provinces si vertes.

 

Je laissais mon esprit s'évader devant le panorama infini, de plus en plus doré, qui s'offrait à mon regard. Je fus surpris de constater que ma vue était bien plus fine, et que je pouvais bien davantage zoomer sur de petits détails du paysage, comme un buisson inconnu, ou une crevasse par exemple.

 

Chacun de nous se rendit vers une sorte de réfectoire garni des mets les plus raffinés. Une senteur merveilleuse embaumait l'air, et ce lieu de vie aérien était installé sous une vaste pergola fleurie.

 

Des petits groupes d'êtres de lumière, famille ou amis, discutaient sans nul doute par l'esprit en prenant des breuvages.

 

  • Nous aimons bien nous installer ici de bon matin, expliqua Orel, pour y échanger sur les songes de la nuit. Souvent, des êtres des royaumes subtils nous apparaissent et nous parlent.

  • N'en faites-vous donc pas déjà partie ? m'étonnais-je.

  • Nous sommes juste d'humbles exécutants de la volonté des mondes et du souhait des hiérarchies cosmiques, exposa Dorian.

  • Je me demande bien pourquoi vous nous aviez conviés à votre bord, s'interrogea le sage Amoni.

  • Vous le saurez bien assez tôt, exposa Dorian.

 

Très heureux, quelques instants plus tard, nous étions occupés à déambuler dans les coursives chatoyantes du navire, dont les murs changeaient de couleur. Il y avait des décors floraux, des motifs rappelant le marbre ou l'écume, mais aussi des visions de milieux stellaires qui me fascinaient.

 

Les artistes des êtres de lumière les avaient mêlés étroitement à des plantes, des algues colorées, ou à des vues microscopiques de certaines espèces de plancton, signifiant ainsi que toute forme, petite ou grandiose, se rejoignait dans le grand Tout.

 

Nous avions été laissés libres de déambuler à notre guise dans le vaste navire. Nous pouvions nous rendre absolument partout, nous avaient expliqué nos amis, à l'exception des lieux de repos ou de prière, pour des raisons évidentes. Nous réalisions peu à peu combien ce navire était vaste.

 

Ce fut Zilmis qui découvrit une belle arcade avec à l'entrée, un cristal immense, entouré d'un vif éclat blanc scintillant.

 

Juste derrière, se trouvait l'entrée d'un parc magnifique, un vert petit paradis qui nous laissa muets de stupeur.

 

Nous avons marché longuement en ce lieu splendide, proche d'une belle vallée escarpée de nos montagnes. Nous étions environnés de senteurs champêtres et autour de nous, de belles assemblées d'humanoïdes et d'aliens phosphorescents gambadaient d'un air ravi.

 

Nous nous sentions habités d'un profond sentiment de gratitude envers nos amis et envers tous ceux que nous pouvions apercevoir. L'amour avait pu croître en nous à un point tel que je ne l'aurai pas cru possible.

 

Ma vie de savant plongé en l'étude de la vie végétale et des insectes m'apparaissait quelque peu étroite, face à tant de beauté manifeste. Bien sûr, j'avais eu la joie de découvrir nombre de mondes habités, mais mes heures avaient été peuplées par l'étude en ma jeunesse, avec cette curiosité dévorante pour les champignons et la vie première que je partageais avec Amoni.

 

Zilmis, puis la paisible alien à l'esprit endormi qui nous avait rejoints quelque temps, avaient transformé ma vue sur le monde, sur les êtres aussi. Devant tant de richesse végétale, face à tant de formes de vie inconnues, je me sentis soudain très humble. Il y avait quelque chose en ce lieu, dans le sol, qui faisait pousser les arbres, mais aussi les champignons, à une hauteur phénoménale.

 

  • Exact, fit une voix plaisante. Ce sont des uranides que nos amis les lézards bleus ont implanté avec soin pour nous, et pour guérir nombre de plantes en souffrance !

 

Orel avait surgi près de nous avec une désinvolture merveilleuse. Tout près de lui se tenait un petit alien au teint bleu turquoise des plus agréables, qui me faisait un peu penser aux enfants. Les yeux du jeune alien étaient une fontaine bleu ciel à couper le souffle. Il émit une pensée amicale et s'éloigna.

 

  • Voici un alien des plus remarquables, exposa Zilmis avec ébahissement.

  • Oui, c'est un petit alien de nuit, expliqua Dorian. Il a pris une forme quasiment énergétique, et travaille au centre de soins.

 

Nous étions fascinés également par les humanoïdes luminescents qui nous entouraient, mais il y en avait très peu sur mon monde. Le petit alien nous avait frappés, en raison de son âge si jeune. Je savais que les aliens de nuit étaient très répandus sur plusieurs mondes amis et qu'ils vivaient la plupart du temps dans des grottes. Leur vue était d'ailleurs ainsi faite pour qu'ils puissent se promener parfaitement à l'aise dans l'obscurité. Ils craignaient la lumière du jour, qui était pour eux extrêmement déroutante au départ. Ensuite, comme pour toute forme de vie, leurs yeux s'adaptaient.

 

  • Vous avez bien raison, ami, de penser ainsi, fit Dorian. Les aliens de nuit vivent en de fort jolies cités souterraines, et donc, tout naturellement, ils sont au plus près des lieux de convergence tellurique. Comme ils sont souvent attirés par certaines énergies très intenses, ils en viennent à s'approcher des lieux de résidence des nôtres au cœur des mondes.

 

Nous étions assis sous les arbres, sur le versant de la montagne. Très étonné de ce décor grandiose qui n'avait rien à voir avec la taille réelle du navire, je ne cessais de m'émerveiller. Je songeais que les êtres de lumière étaient capables de nombre de prodiges pour rendre un site reconstitué plus vrai que nature. Ravis de vivre de telles heures précieuses, nous reprenions notre souffle après notre ascension.

 

Orel et Dorian agirent de concert pour faire apparaître une nappe avec nombre de mets succulents. Chacun de nous s'extasia. Ils assurèrent en riant que tout ceci n'était que très ordinaire pour les leurs.

 

Le soleil de ce décor mystérieux en vint à chauffer davantage et alors, avec une prévenance extrême, nos amis agirent pour nous protéger de l'exposition. Les amphibiens tels que les nôtres sont très incommodés par un excès de chaleur. Notre peau n'est pas humide, mais notre souffle, nos yeux se dessèchent très vite. En peu de temps une brise fraîche souffla, répandant sur nous des gouttelettes d'eau de la cascade voisine.

 

Amoni n'était pas aussi sensible que nous aux températures. Les Kolals comme lui peuvent faire varier à volonté leur température interne pour s'adapter, au soleil, à la pluie, au vent, ou même à la glace.

 

 

Un peu abasourdis, nous sommes passés sous un arbre fort ordinaire, puis, nous nous sommes retrouvés en un couloir émeraude moucheté de pourpre fort plaisant. Nous étions de retour dans les coursives du navire. Ce décor me rappelait un peu des fruits mûrs à point sur un arbre. D'ailleurs, une odeur de confiture presque prête montait d'une pièce voisine.

 

Il y eut soudain une légère vibration, puis un son sourd. Orel et Dorian nous menèrent vers une vaste baie vitrée. Chacun de nous réprima un cri.

 

Nous nous trouvions en la contrée des neiges et des glaces ! Je me figeais de stupeur. Aucun de nous n'avais jamais mis le pied en un tel lieu, à part peut-être Zilmis, dont certains parents vivaient très haut vers le Nord.

 

  • C'est à vous, murmura religieusement Dorian en nous tendant des vêtements polaires.

  • A nous ? Mais enfin, nous ne tiendrons pas cinq minutes en cette zone, exposais-je avec quelque effroi.

  • Bien sûr que si, assura Dorian. Voici un déflecteur contre les bourrasques et la neige, assura t-il en tendant une sorte de bâton élégant à Amoni. Et vos habits chauffent, naturellement.

  • Mais que devons-nous faire, exactement ? s'enquit Zilmis.

  • Vous le saurez très vite, nous allons vous guider par l'esprit, assura Dorian. Nous sommes avec vous, évidemment. Il faut juste que vos réflexions s'endorment.

 

Autrefois, j'aurai trouvé tout ceci fort déroutant, et j'aurai sans nul doute protesté avec la dernière énergie. Mais j'avais grandi, en foi et en prescience, je pressentais de grandes choses, et je choisis donc de faire confiance à nos amis.

 

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