Nous avons été tout comme vous un jour (2/2)
Message d'Ulphéniel (suite)
Nous sommes restés environ une semaine dans le centre de guérison, puis, on nous mena par voie de l'air en une province plus sauvage. Il existait en ces vallées humides une prolifération d'arbres fleuris et de plantes colorées qui formait des paysages à couper le souffle. Je pris tant de plaisir à les contempler, que le long voyage parut ne durer qu'un instant.
Nous sommes parvenus en une petite maison adossée à la montagne, elle ressemblait à un lieu de vacances, avec tout le confort.
Chacun fut ébloui de découvrir des habits à sa taille, des livres, mais aussi du matériel de soins, en ce qui me concerne. D'autres maisons semblables, quelques unes, étaient bâties non loin de la nôtre. Je fus comblé de retrouver mes plus proches parents et amis.
Il existait alentours, de nombreux vergers, des champs, mais les plantes ici, avaient besoin de bien moins de soins pour prospérer. Chacun avait bien plus de temps libre, pour profiter de la vie, se détendre, ou faire des sorties en pleine nature.
Notre vie se remit progressivement en place. Nous avions survécu à un grand péril, et nous estimions être chanceux de nous trouver encore en vie. Chacun de nous avait besoin de repos, pour panser ses plaies intérieures.
De mon côté, j'étais émerveillé de constater à quel point mes talents pour guérir autrui avaient progressé. Je pouvais refermer la plupart des plaies par ma volonté agissante, en dispensant mon énergie aux blessés. Il en était de même pour l'ossature, les articulations, et tout ce qui a trait aux maux de ventre, bien plus rares en cette contrée. Chacun de nous était en bien meilleure santé.
Notre vie se déroula le plus sereinement du monde. Au bout de plusieurs années, nos bienfaiteurs décidèrent ne nous en faire découvrir plus.
Ils nous menèrent vers le cœur de leurs cités. Là, je découvris plusieurs villes florissantes accolées les unes aux autres, avec toujours autour, beaucoup de zones boisées. Une émotion puissante m'habita à la vue du complexe spatial.
Plusieurs vaisseaux moyen courrier étaient arrimés à un édifice de haute taille, en parfaite sustentation magnétique. J'exprimais le vœu de visiter le hangar spatial, et cela me fut accordé.
On aperçoit effectivement une très haute tour de verre bleuté. En fait il en existe plusieurs, une dizaine, qui forment un cercle parfait. Au centre, il existe un très vaste espace, avec un puits de décollage, deux couloirs de propulsion, et plusieurs zones de dégravitation, tout autour.
Cette installation, de très grande taille, fait environ 5 km de diamètre, mais cela est difficile à dire. Tout semble fait de métal argenté, presque blanc, avec des formes très arrondies, d'une très grande beauté. Il existe plusieurs parcs arborés sur les zones de débarquement, et des massifs fleuris. Les voyageurs peuvent se promener sous les arbres, ou aller se restaurer, avant de monter à bord.
Ulphéniel rit, il se tient devant moi, et je vois plus nettement le beau parc.
- Nous revoici de nos jours, dit-il, je savais que cet endroit te plairait ! Il est toujours le même, mais il a été embelli, bien sûr.
Il existe tout autour de nous de jolies allées ombragées avec de petits arbres, et juste derrière, un dôme géant, qui est en fait une sorte de tour de contrôle. Nous nous approchons d'un balcon, et je vois tout en bas, un vide vertigineux.
Autour de nous, des édifices immenses, d'une taille à peine concevable, semble monter jusqu'au ciel. Il existe des sortes de couloirs, qui font penser à du verre et semblent monter jusqu'au ciel. On dirait des ascenseurs géants.
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Ce sont des couloirs de décélération atmosphérique. Même si la gravité est moins importante que sur ton monde, cela est nécessaire pour aider les esquifs à se poser plus facilement et ne toute sécurité.
En effet, dans ces couloirs, il existe des petits transports en forme d'hémisphère ou de bulle qui décélèrent et se posent sur le tarmac situé juste à côté. Des extraterrestres de teints et de tailles très variée en descendent, avec beaucoup de Vénusiens. Il existe des humanoïdes aux cheveux et aux teints d'une très grande beauté, vert printemps, jaune d'or, ou même bleutés. Il en existe également, parfaitement identiques aux habitants de notre monde, Africains, Asiatiques, Européens, Amérindiens, qui pourraient tous passer inaperçus chez nous. Seuls leurs habits sont différents, ils portent des combinaisons spatiales, et des bagages futuristes qui flottent au dessus du sol sur des chariots à répulsion. Les voyageurs semblent joyeux et paisibles. Je suis amusée, car aucun d'eux ne semble pressé.
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C'est une image qui me rend vraiment très fier, très heureux, assure Ulphéniel. Nous pouvons à présent accueillir beaucoup de hors mondes, et leur montrer ce que notre monde a de mieux à offrir. Cela nous permet de tisser des liens avec de nouvelles planètes amies. Nous avons réussi à dépasser les antagonismes séculaires qui existaient voici des milliers d'années. Certains de ces voyageurs ont vécu et font partie de votre monde. Ils y retournent régulièrement. Ils peuvent y distiller de hautes pensées de lumière, pour aider votre planète à voguer vers la paix. C'est à vous de jouer maintenant.
Il reprend plus gravement.
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S'ils se révélaient à vous, demandez-vous si vous leur feriez bon accueil ? Seriez vous prêts à vivre dans un monde de paix, plus éthéré, plus serein ? Accepteriez-vous de regarder les habitants de votre monde qui sont différents avec plus de mansuétude, sans jugement ? Les êtres humains sont-ils prêts à accepter ceux qui ont un physique inhabituel ? Sont-ils prêts à aller au delà de l'image, et à voir la bonté du cœur chez autrui ? Il existe des différences de taille importantes chez les vôtres, certains visages sont meurtris, certains humains doivent vivre avec un ou plusieurs membres en moins. Certains ont d'autres langues, d'autres croyances, des idéologies différentes. Il est important de faire un pont entre ces différents peuples. Cela se fera, c'est juste une question de temps. En votre passé médiéval, il eut été impensable qu'un mariage existe entre des Anglais et des Français, pour des raisons politiques et religieuses. Maintenant, c'est une chose très ordinaire.
Je lui réponds que j'espère sincèrement que notre monde pourra suivre une voie de plus en plus lumineuse, car la plupart des habitants aspirent à vivre dans la paix. D'un autre côté, je suis un peu triste de le quitter, ces connexions sont toujours très intenses.
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Je suis heureux d'avoir pu délivrer ce message, répond Ulphéniel.
Il apparaît, rayonnant en ce lieu de verdure et se retourne lentement. Derrière lui, se tiennent une vingtaine d'êtres très différents, dont les yeux luisent de bonté. Il existe trois ou quatre Vénusiens, de belle taille, aux cheveux brun roux, et aux yeux bleus brillants très purs. Juste à côté d'eux, se tiennent des aliens au teint bleuté luminescents, leurs yeux noirs sont très brillants. Ils sont très émus et ne s'avancent pas, pour ne pas déstabiliser la connexion. Juste à côté, existe un être très grand et large qui ressemble à un être incroyable. Son teint est vert forêt, et il semble recouvert d'une toison crépue très serrée. Il possède quatre membres, comme nous, et des bras imposants, mais c'est un être très bon. Il rit doucement. Juste à côté, je vois un autre extraterrestre, aux jambes d'une finesse incroyable, et au teint blanc bleuté. Il est très grand et très fin, son visage également est étiré vers le haut. Il arbore de grands yeux noirs en amande, je ressens un grand raffinement chez cet être. Juste à côté de lui, se trouve un lézard aux beaux yeux jaunes, qui marche sur ses pattes arrière. Il possède des bras avec de longues griffes. Il ressemble pour ainsi dire à un dinosaure, mais discute allègrement avec le petit groupe de Vénusiens. Juste devant, se trouvent de jeunes enfants de ces différents peuples. Ils font des signes de la main.
J'entends une voix, qui vient d'eux tous, leurs yeux luisent de bonté.
« Nous sommes la délégation pour la paix. Entendez notre appel. Nous sommes prêts à redonner toute l'aide que notre monde a déjà eu la chance de recevoir ».
Les êtres sourient, et la scène s'éloigne. C'est une scène très émouvante.
« A très bientôt, dit Ulphéniel, nous reviendrons. Nous sommes tous avec vous. »
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