Nous avons été tout comme vous un jour (1/2)
Message des Vénusiens
Voici que résonne la pensée d'Ulphéniel, qui se manifeste pleinement.
Je viens à vous en ce jour gris pour vous redonner plus d'espoir, plus de foi en la vie, en ses couleurs.
Autrefois, il existait nombre de tribulations sur Vénus, nous n'étions alors pas certains que le soleil se lèverait un jour. Nous avons dû faire face à des guerres affreuses, tout comme pour votre monde.
Puis, des navires sont apparus, fugaces points de lumière. Des messagers se présentèrent alors à nos prescients par la voie de l'esprit. Mais tout ceci était si ténu, si fugace, que nous avions peine à le réaliser pleinement. Tout comme pour votre monde, le doute envahissait alors les esprits.
Nos cités étaient ravagées, il existait une brume omniprésente qui envahissait tout. Notre monde était très affaibli au niveau de sa radiance originelle. La planète ne tournait plus convenablement par rapport aux autres. L'orbite était très perturbée, et s'approchait dangereusement du soleil.
Nos savants tentaient par tous les moyens de la stabiliser, mais les combats qui régnaient encore avaient détruit nombre d'installations. Beaucoup de scientifiques périrent tout en essayant de stabiliser l'orbite de notre monde.
Nous songions alors que tout était fini pour nous. Certains se battaient encore malgré tout, chose totalement insensée.
Les êtres de lumière se manifestèrent encore une fois, avec bien plus d'éclat. Ils étaient prêts à nous aider, non seulement ils pouvaient stabiliser l'orbite de notre planète, mais aussi nous aider à soigner les blessés, et nous apporter une aide spirituelle. Nous pensions alors ne pas la mériter.
- Vous êtes arrivés au bout, nous dirent-ils, au bout de tout ce que vous pouviez faire par vous-mêmes, c'est à nous de prendre le relais maintenant.
La plupart des nôtres étions à bout de forces et totalement démoralisés. Nous étions tous d'accord pour vivre en paix pour la plupart, faire preuve de mansuétude, tolérer d'autres croyances, d'autres directions de la pensée, ce que vous nommez opinions.
Mais certains n'étaient pas d'accord, un petit nombre, ils prônaient la meilleure idéologie, la meilleure croyance selon eux, et pensaient que les autres devaient plier ou disparaître. La province de ces habitants était ravagée, plus rien ne poussait, il n'existait plus que quelques abris souterrains avec des conditions de survie épouvantables. Malgré tout, ils étaient si farouchement opposés à la moindre diplomatie, qu'ils refusèrent obstinément de déposer les armes.
Les êtres de lumière vinrent à eux, sous forme énergétique, pour leur proposer de l'aide, des demeures confortables et des soins pour les blessés. Un petit nombre accepta, mais une majorité rejeta leur aide, les prenant pour des spectres malavisés.
Nous étions très chagrins de cela. Une peur sourde nous habitait à cette époque. Nous tentions de survivre en sauvant ce que nous pouvions, de petits bouts de jardin, où les plantations étaient à peine intactes. La poussière avait tout envahi. Une grande partie des nôtres se réfugiait dans la prière ou la méditation, pour nous détacher du quotidien. Malgré notre effroi, une partie de nous-mêmes demeurait vaillante, toujours droite. Nous sentions un petit espoir fragile croître en nous de jour en jour. Nous nous retrouvions avec nos familles et nos amis, pour passer de joyeux moments. A cette époque, j'étais en charge de dispenser des soins aux blessés. C'était une tâche difficile, j'avais besoin de me changer les idées.
Le temps passa, puis, notre planète modifia sa course. Nous étions plongés en une sorte de tourbillon lumineux, tandis que les deux provinces hostiles étaient recouvertes d'une nuit permanente. Leurs chefs déraisonnables avaient perdu l'esprit. Ils étaient prêts à utiliser l'arme ultime, condamnant toute notre planète à une fin certaine. Des pourparlers s'ensuivirent, mais il fut impossible de les ramener à la raison. Ils voulaient guerroyer, un point c'est tout. Les combats s'intensifièrent, ils furent épouvantables. Les deux nations rivales s'affrontèrent avec une violence infinie. L'avantage, c'est que cela fut assez rapide. Il n'en resta rien.
Tout disparut, leur langue, leur religion, leurs croyances, mais aussi leur art, leur musique, tout leur savoir-faire, il n'en resta que des bribes.
Nous étions très chagrins de cela. D'un autre côté, nous étions aussi soulagés. Il n'existait plus de menace au-dessus de nos têtes. La paix advint. Nous pensions que les êtres de lumière avaient précipité les choses. Mais l'hostilité des habitants, enfermés en leur méfiance infinie, s'en était chargée.
Il fallut du temps pour nettoyer ces régions, enterrer les malheureux. Nous avons organisé des cérémonies pour leur rendre hommage, dégager les ruines. Quelques familles revinrent en cette province meurtrie, puis, tout changea.
Nous étions enfin libres ! Tout notre monde pouvait refleurir. Nous étions désireux que les êtres de lumière viennent déverser sur nous leur savoir. Nous souhaitions une société comme la leur, paisible, harmonieuse et sincère.
Mais ils nous indiquèrent que c'était à nous de rebâtir ce nouveau monde. Nous devions faire preuve de bonté les uns envers les autres, partager, être à l'écoute, offrir notre aide, surtout cela. Le reste, rebâtir les maisons, les fermes, ce n'était pas très important nous dirent-ils, ce qui compte, c'est ce que vous avez dans le cœur.
Notre vie se réorganisa alors, de manière bien plus sereine. Nous prenions le temps, de discuter, nous réunir, nous retrouver. Bien sûr, il y avait le travail, mais nous étions passés à une toute autre dimension. Les êtres de lumière avaient pu stabiliser notre planète, grâce à toute la fureur qui s'en était allée. Elle recommença à tourner lentement sur elle-même.
Nous avions à cœur de reconstruire la surface, mais les choses changèrent. Les habitants de l'intérieur de notre monde vinrent à nous.
- Vous êtes prêts, nous dirent-ils. Suivez-nous.
Chacun de nous avait beaucoup perdu de poids à cause des privations, nous pouvions emporter très peu de choses. Sans le savoir, nous étions devenus bien plus énergétiques, nous n'avions plus besoin de nous nourrir autant.
- Venez donc vers le monde intérieur ! Nous invitèrent-ils. Une place existe pour chacun d'entre vous, nous vous attendions ! Tout a été prévu de longue date. Vous êtes nos frères lointains de la surface, du passé. Maintenant que les combats ont cessé, que la paix est venue, nous sommes heureux de vous retrouver.
Chacun de nous suivit les habitants de l'intérieur, il se trouva un petit groupe qui préféra rester.
Ils le comprirent très bien.
- Votre heure viendra aussi, dirent-ils simplement.
Je m'en fus avec eux, et les suivit. Je fus frappé par les étranges métamorphoses de mon corps. Tout était bien plus joyeux, aérien. Nulle peur ne me saisit face à la fournaise, aux cataractes de lave, aux eaux glacées, et aux vides périlleux qu'il nous fallut traverser.
Je pouvais bondir bien plus loin, ma vue s'était grandement améliorée et je ressentais pleinement tout mon environnement. La vie était partout, elle était amour. Juste cela. Il y avait de la vie, à l'intérieur de la roche, où des milliers d'animalcules étaient à moitié en dormance. C'était la vie première de notre monde.
Comme elle ne pouvait plus trop croître à la surface, elle avait tourné son regard vers les tréfonds intérieurs. Là, elle circulait en des eaux très pures, se mêlant aux racines des plantes, des pierres, pour les irradier puissamment. C'était un flux intelligent, parfaitement relié à tout, le minéral, le végétal, le monde animal et humain, ainsi qu'aux esprits les plus purs, puis à la vie baignant l'espace, qui est infiniment subtile.
J'étais émerveillé, comme tous mes compagnons. Tout était simple, agréable, aimant, même les cataractes de lave, qui jaillissaient en un torrent grondant. Nous pouvions ressentir la vie de notre planète, échanger avec elle. Quand nous franchissions un passage au-dessus de la lave, nous savions que nous pouvions le faire en toute sécurité.
Nous avons demandé aux habitants de l'intérieur du monde s'ils faisaient également ainsi. Ils répondirent qu'à leur niveau, tout ce qui nous semblait autrefois pénible et dangereux, deviendrait amusant et joyeux. Le changement dimensionnel engendre cela, cette facilité à être relié, puis à modifier son environnement.
Les facultés des nôtres, en prescience et en télépathie, avaient cru de manière exponentielle. Nous pouvions pleinement échanger par l'esprit, ressentir les émotions de nos proches. Tout cela se faisait aisément. Une harmonie nouvelle nous baignait du matin au soir. Il n'était plus nécessaire de dormir autant.
C'était un long voyage. Il s'était écoulé environ un de vos mois, quoique tout ceci est très approximatif. Nous sommes parvenus en une cité de lumière du monde intérieur. Tout y était infiniment brillant, propre, élégant. Les habitants, d'un raffinement extrême, nous firent bon accueil.
J'étais émerveillé par la variété de plantes qui poussait en ce lieu, et diffusait sa propre lumière. Il existait des fleurs et des fruits d'une taille prodigieuse, le triple de ce que nous connaissions. Nous pouvions les consommer, et il suffisait d'une petite quantité pour être rassasié. Le goût des boissons et des aliments, était lui aussi empli de mille parfums. Chaque demeure de pierre ou de cristal, était décorée de motifs floraux, au niveau des fenêtres, des moulures et des portes, de la végétation formait un entrelacs agréable.
Je retrouvais avec bonheur des motifs de différentes provinces, mais si habilement imbriqués entre eux que cela embellissait encore davantage les demeures.
On nous pria de monter dans des transports rapides par petits groupes. Chacun de nous, malgré sa joie, était affecté de vertiges passagers, et de vagues de chaleur.
- C'est le choc vibratoire, indiquèrent nos guides, vous avez besoin de repos à présent.
On nous mena par des tunnels plus grands, et la suite est indistincte, car je perdis conscience, comme tous mes compagnons.
Nous nous sommes éveillés plusieurs jours plus tard. Nos bienfaiteurs étaient à notre chevet.
- Vous êtes arrivés au royaume des bienheureux, nous dirent-ils.
Je peinais à y croire pleinement, mais c'était la pure vérité. Nous étions à présent à l'intérieur de notre planète.
On nous avait abrité en une jolie chambre, qui aurait pu appartenir à un château, ou un lieu touristique. A l'extérieur, l'herbe émeraude parée de mille fleurs était un spectacle incroyable. Chaque plante émettait sa propre lumière. D'ailleurs, il n'existait aucune ombre en ce lieu, quel que fut l'endroit où porte le regard.
Une forêt luxuriante avec de nombreuses fleurs formait un écrin de verdure en un beau vallon. Je compris qu'il s'agissait d'un lieu d'accueil et de passage. On nous fit boire des remèdes exquis, pour stabiliser notre niveau vibratoire. Mon teint avait changé, il s'était éclairci, et le bout de mes doigts, de mes pieds, émettait aussi de la lumière. Mes cheveux avait recouvré leur santé, comme pour tous mes compagnons. Il nous sembla à tous avoir rajeuni de manière plaisante.
Nous avons demandé si nous devions effectuer quelque travail pour nous rendre utile, mais on nous pria de nous reposer.
- Le temps viendra, exposa notre guide avec bonté.
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