La fleur des montagnes (5/6)

Publié le par Aurélia LEDOUX

La fleur des montagnes (5/6)

Message du Professeur Zolmirel (5/6)

 

Le trajet du retour me parut assez court. Le vaisseau accéléra en vitesse de pointe. Toute cette affaire avait mis nos nerfs à rude épreuve. Ce fut Erazel qui se chargea de poser le vaisseau à l'arrière de notre jardin.

 

À peine avions-nous posé le navire, que l'entrée s'illumina. Amoni invita une Limmel vacillante à entrer. Son teint était un peu plus rosé, attestant de son bien être.

 

Nous avions si bien préparé sa venue que des plats savoureux nous attendaient. Il nous suffit de les faire réchauffer.

 

Pendant ce temps, Zilmis montra la maison d'Amoni à Limmel. Il l'invita à se rendre à la salle de bains et à y rester autant qu'elle voudrait. Très prévenant, il lui avait préparé des habits de sa couleur favorite.

 

Amoni et moi-même avons plaisanté en faisant les préparatifs en cuisine. Tout ce qui fut servi ce soir là embaumait considérablement.

 

Une Limmel à demi rêveuse descendit lentement l'escalier, vêtue d'une tunique neuve toute blanche brodée de fleurs des montagnes. Elle possédait un teint saumon très pâle, qui faisait ressortir magnifiquement ses yeux bleu clair.

 

  • Cette tenue vous va à ravir, assura Amoni avec jovialité.

  • C'est bien vrai, émit Zilmis en embrassant sa sœur.

 

Encore sous le choc, Limmel parvint à articuler quelques phrases. Elle contemplait la végétation humide du jardin et les arbres épanouis d'un œil incrédule.

 

  • Tout est si beau en votre contrée. C'est la première fois que je vois autant de végétation ! Vous êtes tellement attentionnés envers moi. Je me sens presque indigne d'un tel dévouement.

  • Il n'en est rien, assurais-je. Vous faites partie de la famille. Veiller à votre bien être est un plaisir, dis-je en rosissant quelque peu.

  • Toi, assez souffert en contrée hostile à la science des femelles. Maintenant, découvrir liberté, et joie d'être ensemble ! lança gaiement Minel. Nous protéger toi.

  • Ça, je n'en doute pas, exposa timidement Limmel avec un adorable sourire.

  • Nous avons une surprise, lança Zilmis en s'avançant.

 

Chacun de nous était assez surexcité. Nous avons mené Limmel en la deuxième maison. Elle parut émerveillée devant le séjour vétuste et la cuisine aux murs moisis qui avait encore besoin de travaux.

 

  • C'est un très bel endroit ! s'extasia-t-elle face aux poutres garnies de colonies d'araignées, où des papillons de nuit avaient tissé de nombreux cocons. C'est vraiment magnifique ! Quel espace ! lança-t-elle face à la cuisine, où des animalcules mangeaient consciencieusement le moisi sur les murs.

  • Il y a encore pas mal d'insectes, prévint Amoni. Je suis vraiment navré. Nous avons encore du travail pour rendre cet endroit accueillant. Mais les pièces du haut ont été restaurées.

  • Je vous aiderai avec bonheur. Vous m'offrez une vie nouvelle, exposa-t-elle avec émotion.

 

Chacun de nous monta à l'étage, et là, nous avons guetté sa réaction. Limmel fondit en larmes en découvrant sa chambre pour la première fois.

 

  • C'est pour moi, tout cet espace ? ! s'étonna-t-elle.

  • Oui, absolument, exposa Zilmis tout aussi ému. Cette partie de la maison sera la tienne.

 

Elle se mit à sangloter, serrant son frère dans ses bras.

 

Il faut dire que nous n'avions pas ménagé nos efforts. La chambre avait été entièrement refaite. Des cadres élégants étaient posés, une commode et une armoire toute blanche trônaient près de la fenêtre, à côté d'un calorigène neuf. Le parquait luisait de brillance, les murs étaient décorés de moulures, de tons rosés et vert d'eau qui créaient une ambiance douillette.

 

Limmel s'extasia devant les lampes à plasma dorées, le lit fraîchement reverni, les tapis et les rideaux.

 

  • De toute ma vie, je n'ai jamais vu un si bel endroit ! s'extasia-t-elle. J'ai été si habituée à n'être rien du tout. Vraiment merci, vous me faites si bon accueil. Que puis-je bien vous offrir en retour ?

  • Ta présence est un grand cadeau, assura Zilmis.

  • Nous aurons la chance de mieux te connaître, ajouta Amoni. Te voir heureuse est notre récompense.

 

Elle semblait fraîche et spontanée, telle une enfant à qui l'on vient de rendre un peu de bonheur. De nouveau, elle me bouleversa.

 

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Publié dans Messages

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