Les complexes (3/3)

Publié le par Aurélia LEDOUX

Les complexes (3/3)

Message du Professeur Zolmirel (suite et fin)

 

 

Nous avons apprêté le repas du soir. C'était un jour de fête, car les enfants étaient de retour chez nous pour quelques jours. Leur inséparable amie, une petite alien au teint mauve, avait également été invitée après l'accord de sa famille. Elle se prénommait Ilvina, et chacun de nous lui fit bon accueil. Pour l'occasion, elle avait apporté des entremets et des spécialités épicées cuisinées par sa famille.

 

Ilvina était une petite alien de nuit, et ses prunelles bleu ciel magnifiques étaient très sensibles à la lumière. Amoni baissa l'éclairage pour ménager son bien être. Je la trouvais adorable, avec un teint lilas, parfois bleuté, ou bleu azur, suivant les régions de son visage. Notre monde comportait peu d'aliens de nuit, qui vivaient surtout dans des grottes.

 

Au grand institut, Ilvina avait été plutôt isolée. Les enfants s'étaient très vite intéressés à elle. Elle leur rappelait immanquablement leurs cousins, deux petits aliens bleutés.

 

  • Merci pour cette invitation, fit-elle à Amoni avec quelque émoi.

  • Merci à toi d'être venue, répondit-il. Ces mets sont absolument délicieux. Ta famille est très attentionnée.

  • Nous avons pour habitude d'être plutôt... à l'écart, émit-elle avec embarras.

  • J'ai des collègues aliens de nuit, qui sont d'excellents guérisseurs exposa Amoni. Ils ne sont pas nombreux, mais très appréciés. Il existe aussi de nombreux astronomes, des pilotes. En certaines régions, comme la contrée des grands lacs, votre peuple a un rôle essentiel. Il permet le maintien des lignes aériennes dans l'obscurité parfaite. Nous pourrions faire voler des esquifs avec tous leurs feux allumés, mais cela créerait une perturbation au niveau du sommeil des animaux. Il pourrait aussi y avoir des incidents avec des nuées de phalènes.

  • Ces lignes aériennes servent à quoi ? demanda le petit Zilner avec curiosité.

  • Elles servent principalement à transporter des blessés, à acheminer des denrées périssables, ou simplement à surveiller des inondations. Les experts en mouvements de l'eau doivent pouvoir anticiper les crues, lorsque le niveau monte trop vite. Votre peuple qui y voit dans l'obscurité permet de guider toutes les manœuvres périlleuses.

 

Je souris largement. C'était vrai. Les nôtres pouvions voir aisément dans l'obscurité, pour marcher en forêt par exemple, mais l'acuité visuelle fantastique des aliens de nuit leur permettait de poser un vaisseau avec un degré de précision inégalé.

 

Notre monde était ouvert aux peuples différents. Les aliens de nuit étaient arrivés sur ce monde en même temps que nous, créant des cités fastueuses en sous-sol. Peu d'entre eux se mêlaient aux « habitants de la surface ». Ils étaient indispensables, car leurs experts échangeaient avec les nôtres, au niveau de la surveillance des fleuves de lave et des eaux souterraines par exemple.

 

Chacun de nous passa là un fort bon moment. Nous nous étions entretenus des événements de la journée en cuisine avec Amoni et Zilmis, pour ne pas importuner les enfants. Mon si sage ami embrassa sa bien aimée, la félicitant pour son action. De mon côté, je réconfortais Zilmis de mon mieux.

 

  • Ils vont revenir, dit-il sombrement. Peut-être en plus grand nombre...

  • Rien auquel Erazel et nos amis ne puissent remédier, exposais-je. Tu oublies les autres anciens, leur fluide est propre à soulever une frégate stellaire.

  • Je n'en doute pas, fit Zilmis. Je suis très touché de votre soutien à tous. Mais c'est à moi d'aller parler à ma famille.

  • Leur parler n'est certes pas une très bonne idée, exposa Amoni. Pour l'instant, du moins. Pourquoi ne pas leur écrire ?

  • En voici une bonne idée ! lança Zilmis avec allégresse.

 

Et peu après le repas, il fila pour se placer devant une console sondoscopique, dédiée au transfert des informations. De telles informations pouvaient être expédiées dans n'importe quelle contrée, bien au delà de notre monde, vers nos planètes amies. Les senseurs érigés au niveau des tourelles à l'entrée de chaque ville recevaient ces messages. Cela ressemblait un peu à ce que vous appeliez télégraphe, mais avec une puissance comparable à la fibre optique internet. Les messages transitaient par des sortes de miroirs, des ondes radio réamplifiées, et également, au niveau de grands câbles qui se divisaient à l'entrée de chaque cité.

 

Zilmis se connecta au terminal de ses oncles, qui proposaient la réparation de vaisseaux en tout genre. Je posais une main apaisante sur son épaule. L'image d'un entrepôt rouillé et branlant se profila sur l'écran. Plusieurs experts en soins des cultures avaient été dépêchés sur place, car le frêle hangar n'était pas aux normes, au niveau du ruissellement des eaux pluviales.

 

Erazel m'avait appris que l'oncle de Zilmis avait refusé tout net la construction gracieuse d'un nouveau hangar dernier cri, aux normes environnementales, par fierté. L'obstination forcenée des Galmols des montagnes me sidérait.

 

Les experts en décontamination environnementale étaient très embarrassés de cette situation.

 

De nuit et en grand secret, les anciens avaient soulevé le hangar, disposant en dessous un bac de collecte des eaux impures, avec un radier spécialement aménagé à cet effet, et un recycleur.

 

Ces travaux étaient insoupçonnables. Les jours suivants, un transbordeur géant était cependant venu excaver trois champs situés au dessous, sur trois mètres de haut, car ils avaient été contaminés, principalement par des huiles et des oxydes métalliques. Les terres impures avaient pu être nettoyées et remises en place le soir même. Le propriétaire du champ, averti au préalable, avait vu son champ réaménagé, avec des yeux incrédules. Fort heureusement, en cette saison, les champs ne comportaient nulle plantation.

 

Nous étions émerveillés de ce que les anciens pouvaient accomplir pour préserver la santé des aliens des montagnes. Malgré tout ce dérangement, l'oncle de Zilmis avait persisté dans son refus aveugle.

 

Je laissais mon ami à sa lettre, et filais retrouver les enfants. Erazel distribua quelques petits biscuits moelleux, et chacun se mit à sommeiller. Elle commença alors à conter une histoire aux enfants. La mine satisfaite, Zilmis nous rejoignit précisément à cet instant.

 

Nous nous sommes installés, serrés les uns près des autres, vivement émus en pareil instant. Erazel relatait une fois de plus un périple stellaire des plus mouvementés. Installé sur un fauteuil rebondi, je me trouvais des plus comblés. Nous étions fort aise d'apprécier de telles histoires, blottis en notre salon douillet.

 

Erazel ponctuait son récit d'images animées qui dansaient sur les murs. Chacun entra dans un doux contentement.

 

Je vous souhaite à tous de vivre de pareils instants très précieux. De là où je me trouve, je vous adresse toutes mes pensées de joie, et de bien être !

 

Vous pouvez reproduire ce texte et en donner copie aux conditions suivantes : 

 

 

Publié dans Messages

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Bonjour chere Aurelia et chers doux Aliens precieux<br /> des ce matin, encore blottie dans les couettes, ce bain me reconforte et pose.ses effets dans toutes mes cellules, accompagné de l'incidence de la Nouvelle Lune en Sagittaire<br /> cela donne un boost delicieusement enrobant<br /> gratitude<br /> et<br /> mercisss<br /> Joie !
Répondre
A
Chère Liz, <br /> <br /> Ton message me touche beaucoup. Je suis très heureuse que cette ambiance de nos amis puisse être aussi la tienne. Merci de manifester autant de bien être en ces jours de grisaille !<br /> <br /> Il est vrai que les visiteurs aiment cette ambiance douillette et sereine. A l'approche des fêtes, elles est bienvenue pour nous également ! L'élément végétal est très présent sur leur monde et les plantes d'intérieur participent à cela. <br /> <br /> Je t'envoie plein d'heureuses pensées et te souhaite de passer de très bons moments avec tes proches, reçois de même toute ma gratitude, <br /> <br /> Aurélia