Les complexes (1/3)

Publié le par Aurélia LEDOUX

Les complexes (1/3)

Message du Professeur Zolmirel

 

Une erreur s'est glissée dans le dernier message qui été dupliqué par erreur et je tiens à m'en excuser.

Voici le texte du sage Zolmirel qui aurait dû être publié. En vous remerciant pour votre fidélité, je vous souhaite une très bonne lecture !

 

Chers habitants de la Terre bleue, je suis très heureux de vous retrouver !

 

 

Mon aventure s'était bien terminée, et j'avais pu regagner le cocon douillet de ma vie d'avant. Retrouver mon monde, mes occupations favorites, était un bienfait, après les émotions dues à notre séjour dans l'espace.

 

Amoni en était le plus affecté, car il avait dû soigner de jeunes enfants atteints de brûlures. Malgré ses années d'expérience, c'était un spectacle bien éprouvant pour lui. Pour l'aider à surmonter cela, les soigneurs du centre de soins des Galactiques, situé à quelques années lumière de notre planète avaient organisé une visite.

 

Le sage Amoni y était convié, ainsi que tous ceux qui avaient assisté à la scène. De cette manière, ils pourraient voir agir les êtres de Lumière, et les soigneurs de l'esprit qui traitaient les plaies les plus effroyables. Ici, il s'agissait de faire repousser l'épiderme d'une bonne partie du visage.

 

Amoni partait de bon matin, et revenait le soir venu. Les êtres de Lumière avaient eu la bonté de ménager une fenêtre entre le centre de soins, et ce lieu éloigné situé dans l'espace. Les fillettes meurtries avaient été endormies et placées sous des lumières particulières destinées à la prophylaxie, et à la stimulation des cellules endommagées. Le résultat prendrait environ deux jours. Les êtres de lumière complétaient ces soins en prodiguant leurs fluides bienfaisants. Le visage des deux enfants se colora d'une nouvelle peau rosée pour la jeune humaine, et blanche pour la petite alien.

 

Amoni parlait bien plus volontiers de cette guérison exceptionnelle à laquelle il pouvait assister.

 

  • Je les ai vues blessées et mourantes, sans pouvoir rien faire. C'est là le plus terrible châtiment pour les nôtres. Je suis comblé de les voir renaître. Cela m'apaise beaucoup.

  • Lorsque l'esprit voit une telle guérison se produire, cela lui procure un grand sentiment de contentement. Même si vous n'en êtes pas l'auteur, l'esprit est satisfait et parvient à trouver le repos. Votre esprit est si vif et si prompt à aider autrui, qu'il lui est insoutenable de ne pouvoir rien faire, exposa Zilmis.

  • C'est tout à fait cela. Les autres soigneurs me disent d'agir avec plus de détachement, mais j'en suis incapable lorsqu'il s'agit d'enfants.

     

Amoni fixa les portraits de Nerti et du petit Zilner occupés à chahuter dans l'herbe. Nous comprenions tout cela au delà des mots. Minel émit un murmure d'encouragement, je resservis Amoni en gelée de fruits, et Zilmis conversa avec lui de gastronomie. À nous trois, nous étions très déterminés à lui faire oublier ces terribles instants.

 

Le lendemain, Amoni repartit de nouveau pour le centre de soins. Son expression un peu larmoyante nous émut beaucoup, mais nous savions que cela était nécessaire à son bien être. Orel et Dorian l'accompagnèrent, heureux de rendre visite à d'autres êtres de lumière.

 

Nous sommes restés seuls, Minel et moi-même, Zilmis devant se rendre au centre de remisage d'astronefs. De mon côté, je m'occupais des denrées qui poussaient au jardin, ainsi que de l'écriture d'un nouvel ouvrage sur les champignons.

 

Minel fixait avec émerveillement mes dessins de différents spécimens de moisissures au goût excellent, qu'elle avait appris à reconnaître et à cuisiner. Ses progrès pour converser demeuraient stupéfiants, même pour les nôtres qui sommes à l'aise pour passer d'une langue à l'autre. Minel et moi-même étions habitués à converser directement par télépathie, chose qui nous procurait un doux contentement.

 

Ce jour là, je m'occupais de cueillir, et elle de cuisiner. En notre absence, nos plus proches voisins et amis avaient visité le potager, avec notre assentiment. Les courges et autres fruits sirupeux plantés par Amoni avaient mûri à point. Je m'occupais de récolter des plantes médicinales, afin de confectionner l'après midi venue des remèdes, pour le centre de soins.

 

Notre monde est fort différent du vôtre. Plutôt que d'avoir de multiples petites entreprises un peu partout, les sages avaient jugé qu'il était bien mieux de réunir nos activités et nos efforts en un unique lieu géographique. Des centres variés avaient fleuri un peu partout. Nous les appelions complexes. Les complexes étaient édifiés pour tout. Ils se trouvaient à la pointe du progrès, surtout concernant le vol spatial. Il s'agissait de centres universitaires d'apprentissage, de centres agricoles ou culinaires, avec des lieux de guérison, de repos, d'assistance aux hors mondes. Il existait de même des centres de recherches archéologiques, des complexes liés aux loisirs, au repos, ou à la prière, la méditation.

 

Tous ces lieux communiquaient directement entre eux. Par exemple, le centre agricole pouvait envoyer directement des denrées périssables au centre culinaire le plus proche, qui se trouvait en général à côté. De cette manière, des plats cuisinés pouvaient être produits à toute heure et réfrigérés. Les experts les envoyaient ensuite aux colonies des hors mondes qui en avaient le plus besoin. Les récoltes excédentaires, de même tout ce qui concernait les habits, les objets du quotidien, étaient redistribués à tous ceux qui en avaient besoin. Ainsi, tous les habitants de notre quadrant, même ceux qui habitaient sur des astéroïdes, vivaient de manière confortable.

 

Concernant le monde végétal, il en était fait de même. Les anciens se chargeaient de déplacer les maisons et les arbres endommagés par des crues, par exemple.

 

À la saison des pluies, il arrivait que des ravines s'ouvrent dans la montagne. Les experts anticipaient cela, en déplaçant toute construction à l'avance. Des arbres étaient parfois précipités au bas de certaines falaises. C'était une chose contre laquelle nous nous efforcions de lutter. Les arbres jeunes et vigoureux qui manifestaient le désir de vivre étaient recueillis à bord de transbordeurs géants, et replantés en des lieux plus hospitaliers. Ceux qui étaient trop vieux et affaiblis, désirant s'abandonner au repos, étaient emmenés un peu plus tard, pour que le bois puisse être séché et débité. Nous agissions toujours avec harmonie lorsqu'il était question du monde végétal. Il nous le rendait bien, et sur ma planète, les arbres atteignaient une hauteur prodigieuse de parfois 500 mètres de haut.

 

Pour ces sujets âgés, un soin très particulier était pris, ils bénéficiaient d'une protection constante de la part des forestiers, tout comme sur votre monde.

 

 

Les arbres n'étaient pas notre seule préoccupation. Les experts prenaient également soin des plantes épineuses qui poussaient près du rebord du monde. Cette région située près de la zone interdite du grand désert, recevait des expéditions d'étudiants. Il s'agissait de recueillir les plantes les plus fragiles pour pouvoir les soigner et les multiplier dans des serres géantes.

 

Ces plantes nous intéressaient beaucoup, car elles demandaient peu de soins. Elles étaient idéales à bord des vaisseaux ou sur les astéroïdes, pour maintenir une atmosphère viable.

 

Ce jour là, j'avais pu écrire un paragraphe conséquent pour mon livre. Je préparais de nombreux remèdes, qu'il fallait réduire en poudre fine, avant des les mettre dans des bocaux et de les étiqueter.

 

Minel avait fini de préparer le repas du soir qu'elle mit à réfrigérer. Elle vint me rejoindre, et m'aida aussitôt. Je lui laissais le soin d'écrire les étiquettes, chose qu'elle trouva très amusante. Vraiment, j'étais très ému de la voir agir ainsi, de son écriture fine et régulière.

Il y a quelques mois encore, qui aurait cru qu'elle puisse agir de la sorte ?

 

Vous pouvez reproduire ce texte et en donner copie aux conditions suivantes : 

 

 

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