Le retour chez nous (1/2)

Publié le par Aurélia LEDOUX

Le retour chez nous (1/2)

Message du Professeur Zolmirel

 

Nous nous trouvions dans l'espace pour quelques jours encore, bientôt de retour sur notre monde verdoyant.

 

Une cérémonie eut lieu à cette occasion, afin de remercier les puissances célestes de cette grande moisson de découvertes.

 

Elle visait aussi à établir un contact fort avec l'être éthéré qui se trouvait au cœur de notre vaisseau.

Cet être était pour ainsi dire son esprit, et le vaisseau, son corps. Les prêtres entamèrent des chants joyeux magnifiques. Un agréable défilé d'aliens en habit de fête eut lieu, Amoni et moi-même y participions. Plus timides, Zilmis et Minel préférèrent demeurer en retrait.

 

La belle Ellakhi commença à apparaître par le vitrage. Un profond sentiment d'amour nous saisit à la vue de notre monde bleu vert couvert de jungles épaisses. Nous étions de retour chez nous !

 

Le voyage avait été un réel succès. Tous les systèmes automatisés avaient répondu à la perfection.

 

Bien que nous nous soyons rendus en une région de l'espace fort dangereuse, le vaisseau s'était comporté avec beaucoup d'à propos. Nous avions secouru deux vaisseaux en péril, ce qui était assez exceptionnel. D'ordinaire, les avaries sont bien plus rares. Je félicitais Erazel, qui, avec les autres anciens, avait œuvré à nous ramener sains et saufs.

 

  • Par instants, cela n'a pas été une mince affaire, nous avoua-t-elle en riant. Heureusement que les êtres de Lumière ont aussi été là.

 

Il nous restait à emballer quelques effets. Amoni fit agir son esprit, et les différents objets amenés par les enfants s'envolèrent dans un sac. Le petit Nerti en eut la responsabilité, ce qui le remplit de fierté. Il souleva le sac imposant et le posa sur un chariot à répulsion. Nous étions parés !

 

Nerti et Zilner poussèrent le chariot avec des rires, tandis qu'Amoni et Minel se chargeaient des deux autres, bien plus grands. Zilmis et moi-même avons protesté quelque peu, car nous avions juste très peu de bagages restants. Ils s'en amusèrent.

 

Devant nous, un petit croiseur suborbital attendait, précisément le vaisseau d'Erazel. Nous l'avons aperçue, manœuvrant un chariot de la taille d'un petit transport, empli de jeunes plantules soigneusement emballées. Les végétaux restants qui n'avaient pas été amenés sur le monde à naître devaient revenir sur le nôtre, il en était toujours ainsi.

 

Ces plantes allaient embellir la serre et être transportées vers d'autres lieux. Erazel déposa délicatement le chariot dans la soute, et arrima le chargement avec des câbles de sécurité, qui se déployèrent tout autour. Le conteneur était empli d'un gel spécial, évitant aux tiges de casser lors de la rentrée atmosphérique. Cela faisait un poids considérable malgré tout.

 

Notre ancienne nous invita à prendre place. Les enfants s'installèrent près des fenêtres, très excités de notre retour.

 

Des bips résonnèrent, avec un codage électronique dans le transpondeur. Chacun s'arrima à son siège.

 

  • Tout est-il bon pour vous ? demanda notre ancienne.

 

Zilner récupéra sa poupée qui avait malencontreusement glissé de son siège et chacun assura que oui.

 

  • Nous sommes parés, exposa Erazel au contrôleur de vol.

 

Des petits rectangles clignotèrent sur le tableau de bord, le vaisseau émettant un doux sifflement.

 

  • Quand vous voulez, exposa le contrôleur avec une sorte de paix mystique dans la voix.

 

Notre vaisseau se souleva avec grâce, presque imperceptiblement, puis, il s'éloigna du géant en orbite. Les enfants ont contemplé le beau croiseur qui avait été notre maison pendant des semaines une dernière fois, un peu tristes de le quitter.

 

  • Le croiseur va être inspecté, puis la sécurité renforcée. Ensuite, il sera apprêté pour de nouveaux voyageurs, les rassura Amoni.

 

Chacun se tut, car notre monde se rapprochait. Mes yeux se gonflèrent de larmes à la vue de son atmosphère bleutée, et de ses cimes si blanches au milieu des zones glaciaires du Nord. Un volcan crachait un nuage de fumée régulier.

 

Erazel accéléra, nous propulsant au dessus de la zone interdite, précisément la zone ardente de notre monde. Elle était habitée d'un vortex très dangereux, qui pouvait paralyser un astronef. Seuls les dirigeables et les pilotes des airs pouvaient la franchir. Je contemplais le désert safran couronné de montagnes dorées avec bonheur.

 

 

Notre vaisseau ralentit de lui même, et la station de décontamination fut visible. Elle avait été édifiée en bordure du vortex qui ceinture notre monde, là où la gravité est très faible, pour faciliter les manœuvres d'appontement. Un berceau de lumière apparut, et notre esquif se rangea docilement au centre d'un hangar de maintenance flottant. Il franchit plusieurs champs de décontamination lumineux, bleus, jaunes et roses.

 

Je frémis, alors qu'une énergie très vive me traversait entièrement, de même que mes compagnons. C'était un peu surprenant, mais pas désagréable. Chacun de nous fut prié de descendre.

 

Nous sommes entrés dans un couloir bleuté très sombre. Puis, on nous désigna à chacun une cabine. Une eau tiède et parfumée nous attendait. Nous avons retiré nos habits, franchissant des barrières énergétiques colorées. Un peu craintive au départ, Minel nous imita. Avec leur prévenance habituelle, les agents de décontamination avaient fait en sorte qu'Amoni et Minel puissent rester l'un près de l'autre.

 

Avec détermination, je franchis le dernier champ d'énergie crépitant de couleur turquoise. Une électricité bénéfique m'habita.

 

Chacun de nous resta dans la baignoire pendant un moment prolongé. C'était merveilleusement relaxant après nos péripéties. Puis, nous sommes sortis de l'eau, franchissant de nouveaux voiles lumineux, plus ténus cette fois. J'enfilais des habits confortables parfaitement à ma taille, puis, je rejoignis mes compagnons en salle d'inspection.

 

Un alien biologiste de haute taille nous salua poliment et nous invita à prendre place sur un fauteuil moelleux. Il nous servit des breuvages apaisants, pendant qu'un petit alien Ilstirr contrôlait nos paramètres vitaux.

 

  • Vous êtes tous en très bonne santé, nous assura-t-il. Vous avez juste besoin d'un peu de repos. Vous avez eu beaucoup d'émotions au cours de ce voyage. Quant à vous, fit-il avec amusement aux êtres de lumière, vous n'apparaissez pas sur nos instruments, mais je suppose que cela est normal.

  • Nos paramètres vitaux sont visibles sur cette console, fit Dorian au biologiste, en lui tendant un senseur étrange.

  • C'est parfait en ce cas, vous êtes tous parfaitement sains et en mesure de repartir.

     

Et il nous fut permis de regagner notre esquif.

 

 

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