Envers et contre tout (2/2)
Message des Vénusiens (suite)
La vue d'un immense entrepôt de métal gris se précise.
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Nous sommes à côté d'une installation agricole ?
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Oui, en partie, ici, ce sont des fabriques. Toutes les fabrications d'objets de la planète sont concentrées en des lieux précis, cela est plus facile pour les acheminer avec de petits vaisseaux. Ici, il s'agit d'un hangar de maintenance en véhicules stellaires, expose Ulphéniel avec un rire.
Mes yeux s'illuminent de joie, car ils savent combien tout ceci est fascinant pour moi.
Nous nous élevons alors très haut, dans l'air merveilleusement frais, et je puis admirer vue du ciel toute la gigantesque installation.
Les plus vastes entrepôts sur Terre, font environ un vingtième de la taille de ce complexe, de plusieurs kilomètres de long. Il existe des tourelles énergétiques, nimbées d'un halo jaune d'or, des centres d'énergie, entourés d'une barrière vitale, un rideau énergétique orangé, puis, en dehors de cela de hautes tourelles, qui dégagent une senteur marine.
Les édifices sont peints de couleurs vives, rose, bleu, et même rouge grenat, avec des soubassements verts. Je m'approche et constate que les décors imitent des champs de fleurs en pleine santé qui poussent tout autour. Il existe de nombreux animaux, oiseaux, et insectes qui profitent de ce lieu hautement énergétique. J'admire l'herbe en pleine santé qui irradie une belle lumière émeraude. Le ciel est d'un bleu superbe comme un jour pleinement ensoleillé chez nous.
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La vie animale n'est pas séparée de nos usines, nous l'y avons pleinement intégrée, expose Ulphéniel, en m'invitant à me poser en douceur au sommet d'une haute tour.
Il s'y trouve un vaste parapet blanc, dont le sol ressemble à du marbre. Puis, tout autour, de la végétation a été plantée, pour protéger les petits animaux du vent. Il existe de nombreuses petites maisons, pour les oiseaux, les insectes et les petits reptiles volants. Elles sont très élaborées, avec différents étages, certaines font un à deux mètres de haut. Elles ressemblent à des œuvres d'art, des maisons que l'on construit pour les villages de Noël.
Des oiseaux y nichent et couvent leurs œufs, ils ne sont absolument pas craintifs, juste surpris de nous voir. Leurs yeux sont brillants d'une grande intelligence. Il existe un oiseau tout bleu, qui ressemble à une grive, au plumage splendide. D'autres oiseaux sont jaunes, comme des poussins, mais capables de voler. Chose amusante, certains oiseaux et reptiles de grande taille, peuvent transporter leurs petits sur leur dos.
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Sur notre monde, les animaux peuvent prendre le temps de profiter de leur jeunesse, et de grandir. Il n'existe pas ce phénomène de prédation, ni de rigueur climatique qui menace leur bien être. Bien sûr, des intempéries peuvent survenir. En ce cas, ce lieu est un refuge agréable, il se referme automatiquement pour protéger les cultures et tous nos amis.
Les Vénusiens s'approchent des oiseaux et peuvent les caresser, même les poussins, qui ressemblent à des canetons. Les adultes les laissent faire en toute confiance. Je leur distribue des graines comme ils m'y invitent.
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Cette communion avec la nature et toutes les formes de vie est très importante, assure Léna, dont les yeux bruns sont habités d'un éclat pourpre brillant.
Nous descendons par un escalier qui ressemble à du marbre fin, et aboutissons à un couloir blanc en arcade, dont l'extrémité possède une fenêtre donnant sur le ciel bleu, inondé de lumière. Ulphéniel s'approche d'une porte et tape un code sur un cadran. Nous entrons à travers un fin voile d'énergie bleuté dans ce qui pourrait être une cabine d'ascenseur, mais constitue en fait un passage subtil.
Nous traversons un autre rideau énergétique, et mes guides érigent une sorte de champ protecteur autour de moi. Je suis moins déstabilisée par la radiance de ce lieu.
J'arrive à ce qui pourrait ressembler à une salle de montage automobile. Ici, des robots fabriquent des tôles de dimensions précises. L'endroit est très vaste. Il pourrait faire la taille d'un stade de foot.
Juste derrière, on aperçoit un lieu immense, dont le plafond est d'environ 40 mètres de haut. Je contemple un rougeoiement familier.
On aperçoit de loin de gigantesques fours avec une pâte liquide telle l'acier en fusion, qui s'écoule dans des canaux. Ensuite, la pâte est insérée dans des moules à antigravité, et on obtient une précision exceptionnelle pour couler toutes sortes de petites pièces, telles des vis, des écrous et tout ce qui constitue ce qu'ils nomment « l'acier grand public ».
Je voudrais bien m'approcher, mais ils m'expliquent que le lieu des fours est interdit aux êtres vivants. Seuls des automates en métal peuvent s'y déplacer.
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Nous pouvons visiter la salle de moulage, m'explique Ulphéniel en riant. L'acier que nous voyons est destiné à la population, il n'a subi aucun traitement particulier, à part contre la corrosion.
Je suis tellement heureuse qu'une immense gratitude m'envahit. On entend une douce musique un peu éthérée. Juste sur notre droite, se tient une file de petits robots qui attendent d'être inspectés par des Vénusiens. Chaque être de métal est nettoyé, lubrifié et poli par des techniciens.
Lorsque nous passons, plusieurs robots nous fixent de leurs grands yeux, mais autrement, ils restent sagement à leur place.
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Il existe une forme de conscience en ces machines, explique Lena. Cependant, elle a été limitée, pour qu'il soit plus facile de les contrôler. Chacun de ces automates possède une faible intelligence proche de celle d'un enfant, pas plus. On leur demande juste d'être de bons techniciens et ils sont traités avec respect. Ils sont semblables à ce qui se fait de mieux sur votre monde, à part que les robots comprennent nos paroles. Ils sont aussi capables de dévouement, et de protéger l'un des nôtres, ou des animaux par exemple.
Nous arrivons à une haute porte en ferronnerie noire avec de nombreuses volutes, qui pourrait appartenir à un château du 17ème siècle.
Elle s'ouvre aussitôt et révèle un lieu magnifique. La première image qui me vient à l'esprit est celle d'un atelier pour des créateurs de mode. Il existe une sorte de rail, au milieu de la pièce, tout en longueur. Il est entouré de vitrages avec des pupitres et de nombreuses commandes. Des Vénusiens de tous les âges sont assis paisiblement et écoutent une douce musique. Un son mélodieux comme un gong retentit, puis chacun semble plus alerte. Une trappe s'ouvre, et de la pâte de métal s'engouffre dans un tuyau, puis flotte littéralement en l'air, juste au dessus du rail.
Là, de leurs doigts agiles les techniciens agissent sur des commandes et en prélèvent des segments qu'ils placent dans des moules invisibles.
Je suis émerveillée, car tout ce qu'ils créent est exceptionnel de magnificence. Un vase orné et ciselé ressemble par endroits à un moule à petits cakes agrémenté de motifs. Une poêle est toute gravée d'inscriptions et de décors floraux sur son pourtour. Les ustensiles de cuisine sont élaborés avec le même talent.
Nous sortons pour ne pas troubler les techniciens. Nous pouvons admirer les produits finis disposés dans des corbeilles. La dernière pièce est une salle paisible ornée de boiseries beige clair, où des Vénusiens, parfois des familles, viennent choisir des articles. Elle ressemble à une boutique de musée.
Tout le monde est rieur et plein d'entrain.
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Ce lieu est exceptionnel, n'est ce pas ? s'amuse Léna. Les experts ne fabriquent que des pièces uniques. Il a été jugé que c'était mieux ainsi.
Je crois que je suis si heureuse que je bégaie de joie.
La visite continue, et e nous entrons en une autre salle, cette fois un vrai hangar, de taille impressionnante. Des séries de petits vaisseaux en plus ou moins bon état attendent d'être remisés. La plupart ressemblent à des avions de chasse, ou à des autobus. Il en existe en forme de sphère, de disque ou de dôme.
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Des impacts principalement, avec des débris stellaires, expose Ulphéniel en montrant plusieurs trous modestes sur la coque des navires. Notre technologie permet de mettre en place un maillage énergétique très fin en cas de brèche, pour confiner l'atmosphère et protéger les occupants. Mais un vaisseau endommagé n'a plus le droit de voler. Il doit passer sur un couloir de maintenance et être envoyé en un lieu comme celui-ci pour être intégralement inspecté.
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Cela doit être bien attristant de devoir ainsi abréger votre voyage.
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Oui, en effet. Lorsqu'il s'agit d'un petit vaisseau de surveillance, cela n'a pas de conséquence. Lorsque le vaisseau est plus grand, les passagers sont transférés à bord d'un autre esquif. Si le navire est un long courrier, il possède bien sûr tout ce qu'il faut à bord pour être réparé très vite. Les vaisseaux visibles ici, sont des vaisseaux école. Ils servent à l'instruction des jeunes pilotes. C'est pour cette raison que ces vaisseaux sont manuels. Ils comportent peu de commandes.
Je suis émerveillée, car autour des vaisseaux, des petits techniciens s'affairent. Il s'agit de jeunes Vénusiens et de petits clones, ainsi que d'aliens plus âgés et de robots.
Léna s’approche de leur groupe et leur murmure quelques mots pour les rassurer. Il existe en tout huit techniciens, ils sont supervisés par des Vénusiens adultes très affables.
Un grand homme blond aux cheveux splendides s'approche.
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Bienvenue !!! Bienvenue en notre atelier, lance-t-il avec beaucoup de cordialité.
Je le salue avec beaucoup d'émotion, car il est d'une beauté angélique. D'autres Vénusiens s'approchent d'un air joyeux. Ils m'invitent à prendre place à une petite table. Pendant ce temps, les enfants et les clones poussent un petit vaisseau biplace jusqu'à l'entrée du hangar.
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C'est un vol d'essai, précise le Vénusien blond. Ce vaisseau a été réparé de la plus parfaite manière, bien sûr. Et comment ont lieu les cours de pilotage sur Terre ?
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De la même manière qu'ici, lui dis-je timidement.
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Employez-vous toujours des fusées ?
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Hélas oui, et elles s’abîment dans l'atmosphère. Nous ne possédons pas encore l'antigravité comme chez vous. Cela manque bien à notre monde, où la pollution est de plus en plus préoccupante.
Le Vénusiens courtois comprend qu'il a touché un point sensible. Il me lance un long regard pénétrant, et ses yeux bleu azur sont si bons que les larmes me viennent.
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Je comprends, dit-il. Cela viendra. C'est aussi pour cela que nous tentons de nous rapprocher de votre monde. Il existe d'importantes différences de niveau énergétique, comme vous avez pu le constater, mais nos cœurs sont liés aux vôtres.
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Nous sommes de tout cœur avec vous, assure Lena. Nos efforts vont s'intensifier pour pourvoir à votre bien être et pour vous aider à restaurer la Terre dans toute sa magnificence.
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Nous continuerons à donner des messages, assure Ulphéniel avec une grande bonté.
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Et nous serons là, envers et contre tout, expose Orthon avec une force intense en sa voix.
Le petit vaisseau est bien dans son axe, les petits techniciens s'écartent et viennent nous rejoindre à la table. Chacun d'entre eux est un petit être d'environ quatre ou cinq ans. Les adultes leur servent des pâtisseries et les bercent contre eux.
La jeune pilote, une petite Vénusienne d'environ 8 ans prend place dans le vaisseau, aux côtés de son père. Le petit navire émet un son sifflant de plus en plus intense et agréable. Le son devient inaudible, puis le navire flotte peu à peu, à un mètre, puis quatre mètres du sol.
Les enfants présents à la table poussent de petits cris de joie et chacun applaudit. Mes larmes d'émoi coulent tant je suis émue de sentir autant d'êtres si lumineux tout autour de moi.
Le vaisseau s'élève et en à peine trois secondes, il n'est plus qu'un infime point dans le ciel. Une odeur de jasmin et de glycine imprègne les lieux. Quelques volailles viennent picorer l'herbe en toute liberté. Le beau hangar tout doré est empli de rires.
Des pensées lumineuses me parviennent à mesure que la scène s'éloigne.
Je vois Vénus apparaître, toute bleue et panachée de nuages comme notre monde.
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Courage à tous les amis de la Terre. Soyez forts, nous sommes avec vous.
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Juste derrière le voile, nous sommes là.
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Nous continuons de veiller votre monde comme il se doit, comme il me mérite. Soyez en paix et ayez confiance.
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Merci pour votre visite et revenez vite. Nous ne quittons pas vos pas. Nous sommes au courant de tout ce qui a lieu.
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Ce qui s'en vient est bien meilleur que tout ce qui a pu être de mieux en votre temps.
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