La transmutation des êtres (2/2)

Publié le par Aurélia LEDOUX

La transmutation des êtres (2/2)

Message du Professeur Zolmirel

 

Le début de ce message est disponible ici :

 

Alors, un spectacle étonnant se révéla. Un gigantesque cratère se dessina devant nous, avec en son centre une vaste cité brillante de hautes tours majestueuses. Nous étions arrivés au centre de soins.

  • Voici Oranestivel, nous annonça le pilote. Je repasserai dans deux jours. D'ici là, vous pourrez visiter la cité et le grand observatoire, plus au Sud.

  • Merci beaucoup, ce vol était très agréable, dis-je. Vous êtes très talentueux.

  • De rien, émit le pilote en rosissant de bonheur. C'est une joie. Vous êtes d'heureuse compagnie.

 

Le vaisseau redevint plus maniable et les dispositifs à antigravité redémarrèrent faiblement, mais il se posa à bonne distance des bâtiments. Ne pouvant descendre plus, nous avons du sauter, de plus de vingt mètres, du petit esquif. Amoni tint à sauter en premier. Il atterrit avec plus de lourdeur que d'ordinaire malgré sa maîtrise de la gravité. Il nous aida à nous poser avec peine. Puis le pilote nous lança les bagages. Je reçus mon sac dans l'estomac avec bien plus de vigueur que ce dont j'étais habitué. Nous avons marché vers une petite zone avec un abri pour nous protéger du soleil et des bancs. C'était une sorte de petite gare, et un véhicule en effet, arriva bientôt. Je fixais le petit wagon avec ébahissement. Sur notre monde, les roues n'étaient plus guère utilisées. Ici, elles prouvaient toute leur utilité. Un alien de haute taille manœuvra le petit transport pour le faire passer sur les rails voisins, et nous invita à monter en souriant.

- Nous vous attendions dit-il. Soyez les bienvenus à la cité du soleil.

C'était un Kolal et son air paisible me rassura. Je déployais une ombrelle au dessus de moi et du petit Zilner d'un air résigné, puis montais dans le transport. La vitesse augmenta ce qui me contraignit à la replier. Mais le Kolal bienveillant appuya sur une commande, un toit se déploya au dessus de nos têtes, nous protégeant de l'ardeur de ce matin sur la face aride.

 

Nous sommes bientôt entrés sous une série d’arches blanches bleutées et phosphorescentes qui ressemblaient à du carrelage et à du cristal miroitant.

 

L'alien fit enjamber un pont ascendant au petit véhicule, et bientôt, nous étions à plus de 300 mètres de haut. Des câbles nous tirèrent au sommet d'une grande arcade, pour nous déposer sur la terrasse d'un bâtiment grandiose paré de jardins exotiques superbes. Nous avons remercié le sage Kolal et sommes descendus un peu hésitants, chargés de nos lourds bagages.

 

- Soyez les bienvenus, les très bienvenus, fit un grand homme aux cheveux blancs en nous accueillant.

Je reconnus un guérisseur de Mistra. Malgré sa chevelure l'être était jeune et allègre.

  • Vous venez pour le petit Nerti ? questionna t-il. Nos meilleurs soigneurs s'occupent de lui.

Nous avons suivi notre ami, et il nous mena en un beau couloir aux murs irradiant d'une vive lumière blanc bleuté qui me fit entrer en un rêve éveillé. Une ravissante femme de lumière vint à notre rencontre et nous servit des boissons fraîches délicieuses.

 

Nous sommes entrés dans une belle pièce très vaste, rose pâle. Des enfants jouaient dans une rangée de sièges, entourés de leurs familles. Plus loin, des salles de petite taille, bien plus lumineuses étaient visibles, au bout d'un couloir étincelant. Je clignais des yeux et dus enfiler un couvre chef muni d'un voile pour filtrer la lumière. Zilner également.

 

Nous avons progressé le long du couloir. Là, comme en un grand temple de lumière, une petite silhouette était visible dans la belle salle circulaire de pierre dorée. Nerti était étendu sur une dalle de pierre, et des êtres murmuraient des prières à son chevet. Un grand cristal diffusait une lueur blanche éblouissante venant du plafond. Amoni s'agenouilla et prononça des bénédictions.

 

Une main légère se posa sur son épaule et un grand être souriant nous fit signe de sortir. Il ne fallait pas interférer avec le processus de guérison.

 

Nous sommes revenus sur nos pas, et sommes entrés dans un bureau jaune d'or, agréablement frais, et d'un éclairage supportable pour mes yeux sensibles. En ce bureau se tenaient deux aliens très différents. Le soigneur de Mistra qui nous avait accueillis se retira en nous disant que tout nous serait expliqué.

 

J’observais les aliens, l'un d'entre eux était furtif et minuscule. Il était occupé à moudre des ingrédients pour élaborer des remèdes. L'autre semblait très sûr de lui et rayonnant de bonté. Je reconnus aussitôt le grand prêtre Varel de Dale Major. C'était un être de légende d'un âge immense qui avait écrit nombre d'ouvrages. Chacun de nous s'inclina en remerciant notre hôte exceptionnel.

 

Le sage serra nos mains avec bonté, une chaleur plaisante m'habita.

  • Je suis très heureux mes amis, de vous voir enfin ! lança-il avec un long rire cristallin. Voici mon épouse Mirah, dit-il en entourant la petite alien avec affection. C'est une très grande guérisseuse qui a reçu l'enseignement de nos amis les êtres de Lumière. Et voici quelqu’un que vous connaissez bien, dit-il en fixant un point derrière nous.

 

Nous nous sommes tous retournés et avons bondi de joie. L'ancienne Erazel se tenait derrière nous avec un air amusé. Nous étions comblés de la retrouver en ce lieu.

  • Je souhaitais absolument assister à la convalescence de ce cher petit ! lança t-elle avec emphase. Nous avons vécu tant de péripéties dans l'espace !

Nos retrouvailles furent très chaleureuses. Elle étreignit chacun de nous, puis elle prit place à nos côtés. Le sage commença à parler.

  • Ce n'est pas pour rien que ces deux enfants rares sont venus à vous. Vous êtes en train d'assister à la convergence de deux mondes. Ce qui se produit ici est exceptionnel. En illuminant cet enfant, c'est tout un monde que nous illuminons, nous lui permettons de rayonner et de rejoindre le chemin heureux, celui du cœur. Vous êtes très importants et ce que vous faites en semant les sphères l'est aussi. Ce n'est pas pour rien que vous avez attiré à vous des habitants de ces mondes sépulcraux privés de lumière ! Soyez en remerciés, c'est un très noble chemin.

  • Vous savez donc d'où ils viennent ?

  • Oui, fit Varel avec beaucoup de bienveillance. C'est un monde sans vie, un monde où ne résonne nul chant d'oiseau. Cette planète est située dans une galaxie très éloignée. En se dénaturant de la sorte, les aliens Denakhs ont été dans l'involution, maintenant la lumière se ravive en eux. Votre fils va être guéri, son ADN va être réorchestré en profondeur, et il retrouvera votre famille en temps voulu.

Je fixais avec stupeur la frêle Mirah. C'était vraiment une très jolie alien, mais n'était-elle pas aussi du peuple des Denakhs ?

  • Il en est bien ainsi, fit le sage Varel. Mon épouse vient de la même planète.

Mirah fixa le petit Zilner et lui adressa un regard ému qu'il lui rendit. Elle s'approcha lentement et le serra contre elle. Zilner en bégaya de joie, c'était la première fois qu'il rencontrait quelqu'un de son peuple. Les deux aliens étaient presque de la même taille, car Mirah avait à peine grandi.

  • Enfant... très courageux, émit la petite alien avec peine

  • Mirah ne parle pas très bien. Excusez-la. D'ordinaire elle est très timide. Si vous explorez ce centre vous rencontrerez sûrement d'autres Denakhs, exposa le sage Varel

 

Nous étions tous bouleversés d'avoir eu la chance de visiter cet être si exceptionnel, dont les pouvoirs de guérison avaient suscité de nombreuses recherches.

Il nous accompagna avec bonté en une autre coursive, menant vers l'observatoire, où des appartements nous attendaient. Il s'inclina pour nous saluer. Là, le paisible alien Kolal nous attendait. Cela ne nous étonna point, habitués que nous étions de la télépathie. Notre guide nous invita à entrer en des chambres douillettes, à l'éclairage agréable et d'une température positivement tempérée pour la mienne.

 

Notre voyage nocturne nous ayant fatigués, nous avons pris un temps de repos, d'un commun accord, la sage Erazel restant à lire au salon.

 

J'ai été ravi chers amis de la Terre bleue d'avoir pu délivrer ce message. Je vous adresse toute ma gratitude pour votre intérêt.

 

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