La réparation d'un vaisseau stellaire antique

Publié le par Aurélia LEDOUX

La réparation d'un vaisseau stellaire antique

Message du Professeur Zolmirel

 

En ce jour, la neige tombe sur les toits. Me voici à nouveau pour converser par la voie de l’esprit. Je me tiens avec mon petit Ylmyn.

 

C’est un jeune pilote très talentueux. Sur mon monde, vivent aussi de courageux petits explorateurs. Je les connais bien et leur rends hommage en cet instant. Oui, mon esprit est empli de souvenirs de ces voyages merveilleux, aux quatre coins de l’espace, ainsi que vous diriez.

 

Si vous souhaitez avoir une idée des possibilités exceptionnelles permises par le voyage spatial, il vous faut considérer, que le voyage galactique est à l’échelle de ce qui se fait sur votre Terre. Pour nous, il en est ainsi. Concernant la durée de ces voyages, elle équivaut à la durée approximative que vous déploieriez, pour atteindre un point de votre monde par la voie des eaux.

 

Les voyages sur l’eau par chez vous, sont bien plus longs que par la voie des airs, et bien moins confortables. Cela est un parallèle étonnant avec les voyages galactiques, savez vous ?

 

Oui, car depuis que nous avons rencontré les Êtres de Lumière, ils ont mis à notre disposition de nouveaux vaisseaux bien plus rapides et sécurisants. Ces vaisseaux ne sont pas soumis aux effets de marée des différentes étoiles, des vents stellaires et autres mers de particules ionisées. Ils peuvent voguer dans tout l’univers et même au-delà. Ces vaisseaux se dématérialisent instantanément et se rematérialisent ensuite sur la trame de l’espace-temps. Sauf qu’ils le font beaucoup plus vite que les esquifs que nous avons mis au point. Il n’existe pas de latence, de durée, entre le moment où ils partent et celui où ils émergent.

 

Amusant, n’est ce pas ?  

 

Avec mes amis, nous venons en aide à de nombreux peuples d’aliens voyageurs extrêmement instruits, vraiment agréables, qui sont ouverts aux échanges de connaissances, qui aiment à converser, et d’un très haut degré de raffinement de pensée. C’est un très grand plaisir. Ces êtres viennent de nombreuses constellations, comme celles de Sirius, de Persée, et aussi d’Orion.

 

Beaucoup de ces peuples nous ressemblent étrangement, à moi et à mes compagnons, voilà pourquoi cette mission nous est dévolue. Il existe des aliens désireux de faire alliance avec notre grande flotte galactique et certains sont un peu anxieux au départ.

 

Ils redoutent en particulier la phase de conversion de leur équipement. Voyez-vous, ces êtres sont très attachés à leurs vaisseaux, c’est leur seule maison. Certains de ces vaisseaux n’ont plus volé depuis des siècles et des siècles, ils dérivent lentement dans l’espace, le ravitaillement est effectué par d’autres machines plus petites et plus récentes. C’est ce que nous nommons des cités stellaires. Beaucoup de ces cités, sont en réalité un assemblage savant et esthétique d’épaves immensément anciennes.

 

Chacune de ces épaves a été entretenue par des générations de petits aliens mécaniciens. Comme pour votre monde, il est souvent plus simple de redonner vie à un transport ancien, plutôt que de le désassembler et d’en reconstruire un autre.

 

Je me suis rendu sur l’un de ces bâtiments, un fier croiseur cuivré de plus de 600 mètres de long, une véritable forteresse des temps anciens. Le capitaine du navire, un alien grand et très âgé, nous a accueillis avec ses seconds, trois aliens de belle taille, dont deux dames extrêmement agréables. Ces aliens font partie du peuple des Denakhs. Ils étaient bien malheureux de dériver ainsi dans l’espace, et leur croiseur menaçait d’entrer en une zone de turbulences menant à un foyer radiatif dangereux.

 

Une centaine de petits remorqueurs peinait à seulement maintenir le vaisseau loin de cet endroit. La seule solution pour eux, était d’abandonner cette épave à la zone de marées ou de nous faire confiance pour la remettre en état, en quelques jours seulement.

 

Il vous faut savoir que les anciens navigateurs construisaient des vaisseaux extrêmement lourds, ils ne connaissaient pas les parois métalliques alvéolaires. Voilà pourquoi cela a posé des problèmes.

 

Aussi, ils étaient ravis de notre aide. Ils avaient besoin de mécaniciens très talentueux et d’aliens capables de faire des projections très complexes.

 

Les projections permettent de connaître à l’avance l’issue d’une expérience. Si l’expérience est dangereuse, cela ne vibre pas correctement. Elles sont systématiquement employées pour remettre en état des croiseurs anciens en toute sécurité. 

 

Une équipe de très jeunes mécaniciens est montée à bord de ce navire. Il s’agissait pour la plupart de très jeunes petits clones accompagnés d’hommes et de femmes. Ces jeunes êtres sentent naturellement les pannes et connaissent parfaitement les plans de construction de chaque navire. Ces plans sont mémorisés directement par leur esprit brillant, un peu comme une carte en trois dimensions.

 

Ici, le vaisseau était si ancien que ces petits n’avaient qu’une modélisation approchante. Ils peinaient à appréhender la disposition exacte de chaque élément.

Ils contrôlèrent plusieurs armoires de câblage, en tout une dizaine, et ressoudèrent des fils, d’autres durent être remplacés. Il vous faut réaliser que cela est une tâche presque impossible, ces armoires contiennent des milliers de contacts. Mais les clones sentent l’énergie, ils savent instantanément quels câbles sont défectueux.

 

Une fois accompli ce travail efficace, les opérateurs de la timonerie constatèrent que des voyants commençaient à s’allumer un peu partout. Il y a eu une très grande acclamation. Le vaisseau reprenait vie !

 

Les différents circuits hydrauliques étaient cependant défectueux. Ces circuits sont essentiels, ils servent au refroidissement des zones critiques du navire, notamment les turbines.

Il a fallu remplacer de nombreux tuyaux usagés.  

Les jeunes clones marquaient les endroits où ils sentaient un problème, épargnant beaucoup de travail. Des techniciens plus grands, hommes et femmes, remplaçaient aussitôt les ouvrages de plomberie à cet endroit.

 

Ce vaisseau fantastique possédait en tout, seize réacteurs fonctionnant au deutérium et à l’hydrogène. Ici, le principe de la fusion lente de l’hydrogène est appliqué. Cette fusion est engendrée par la rencontre de plusieurs atomes d’hydrogène lourd, qui vont former une molécule d’hélium, en toute harmonie. La réaction engendre parfois une radioactivité légère qui est absorbée par « inertion ». Les ions et les particules à haute énergie sont absorbés par des collecteurs d’électrons, qui recombinent chaque corpuscule en un nouvel atome d’hydrogène. Et la réaction recommence.

 

Cette réaction engendre un très haut rendement énergétique, les vaisseaux laissent derrière eux une simple trainée de photons.

 

Pour que cela puisse fonctionner, il ne faut cependant aucune fuite. Nos chers petits mécaniciens avaient lancé une phase d’autotest d’allumage, sur la chaufferie de tout le vaisseau. Les réacteurs étaient en parfait état. Les chaudières marchaient depuis des siècles et des siècles, mais pour faire bouger cet esquif énorme, il allait falloir passer à un tout autre niveau de réaction.

 

Nous nous sommes dirigés dans la salle de collusion du réacteur principal. Une fenêtre montrait l’intérieur de la salle de molécularisation. Celle-ci était au rouge, elle passa peu à peu au orange, puis au jaune d’or. Les techniciens étaient tous très satisfaits.

 

Il fallut ensuite contrôler les rotors. Ce qui impliquait une sortie dans l’espace, au moyen de vaisseaux plus petits.

 

Ce navire, je l’ai dit, était antique. Il nous a fallu retirer de nombreux débris de glace, de mousses stellaires et de poudre spatiale. La poudre spatiale est un ensemble de petites pierres et de sable, qui peut obstruer un moteur en causant de très graves avaries.

 

Il fallut, pour ce faire, plus d’une centaine de volontaires, maniant avec dextérité divers instruments d’aspiration. Ensuite, une vingtaine de clones relièrent des câbles de rupture au rotor géant. Les câbles de rupture sont utilisés pour mettre en mouvement un équipement lourd. Ils possèdent un contact magnétique et se détachent automatiquement une fois qu’un certain vecteur est atteint.   

 

Le nettoyage et le graissage de certaines pièces immenses nécessite de tels câbles. Un petit vaisseau tira sur les câbles et fit bouger l’immense rotor. Nous étions tous très émus. Les câbles se détachèrent. L’opération avait fonctionné ! Les techniciens contrôlèrent les vecteurs de poussée qui avaient été nécessaires et les jugèrent satisfaisants.

 

Sur un vaisseau dernier cri, les rotors sont si légers et si bien assemblés qu’une vingtaine de petits clones pourraient parvenir à les faire osciller.

 

Il nous fallut répéter cette opération sur les autres rotors géants de cet immense navire.

La vue depuis l’espace était splendide. Les quartiers d’habitation du vaisseau luisaient d’un éclat doré qui se réverbérait à l’infini sur les parois cuivrées. Nous étions placés au dessus d’une zone où des valets brossaient des parements, remplaçaient des plaques de blindage, et inspectaient les recycleurs en atmosphère reliés à la grande serre du navire. Des clones minuscules sinuaient entre eux, reliés par des filins de sécurité, pour ressouder des poutrelles métalliques avec précision, colmater des fissures et étaler de la résine d’étanchéité. Les êtres les plus jeunes et les plus âgés regardaient ce spectacle étonnant par les hublots. Les enfants, observant en hauteur, adressaient de nombreux petits signes de la main aux clones mécaniciens pour les encourager.

 

Le soir venu, nous étions parés pour les tests suivants. Tous les vaisseaux de maintenance furent éloignés.

L’autotest d’allumage fonctionna, les réacteurs toussèrent et s’éteignirent, puis se rallumèrent, acceptant de traiter un flot de particules supplémentaires. Les réservoirs d’hydrogène venaient d’être remplis.

 

La réaction hésita, puis se stabilisa. Les agents de contrôle de charge du réacteur, étaient placés dans une salle à part. En récitant des bénédictions et en projetant des ondes télépathiques brillantes, ils activaient la charge des collecteurs. La matière conscientisée acceptait de réagir au mieux. Les générateurs antigravité se mirent en mouvement, les uns après les autres. Il y eut une poussée brutale. Le navire se déporta vers le bas, et dériva lentement. Plusieurs alarmes retentirent.

 

Les différentes poussées étaient dé corrélées. Beaucoup d’entre nous tombèrent ou purent se raccrocher au mobilier. Le vaisseau plongea vers le bas et fit un demi-tour sur lui-même.

 

Les pilotes, en experts consommés, agirent aussitôt sur les gouvernails magnétiques et inversèrent la poussée. Le vaisseau cessa peu à peu de tanguer et revint à sa position initiale.

Cet incident était prévisible, il aurait été très étonnant que notre entreprise réussisse du premier coup, étant donné l’âge immense de ce navire.

 

Des ingénieurs de vol analysèrent les courbes complexes des différents tests de démarrage de l’immense structure.

Les deux réacteurs principaux devaient être reprogrammés pour s’équilibrer parfaitement. Nous n’avions point le temps pour nous occuper des autres. Ce furent à nouveau des enfants, aidés d’androïdes, qui inscrivirent des donnés dans le séquenceur mémoriel de chaque réacteur géant, d’environ 300 mètres de long et d’une cinquantaine de mètres de diamètre.

 

Les petits êtres agirent avec rapidité sans se tromper, puis comparèrent leurs données. Tout était juste. Mais l’un des clones hésitait. Il tentait d’expliquer quelque chose.

 

  • Je n’arrive pas à voir ce qui se passe avec le réacteur N°2, ditil. Il y a quelque chose qui l’empêche d’être à son plein régime.
  • Cela est normal, ce vaisseau est très ancien, répondit un valet chargé de la timonerie. Il n’a plus volé depuis des millénaires.
  • Il y a une fuite quelque part au niveau de la pluie photonique, expliqua avec hésitations le jeune clone

 

Nous nous sommes regardés, très impressionnés. La pluie photonique jaillissait avec force vers l’arrière du vaisseau, lui donnant sa vitesse exceptionnelle. Ce courant permettait de mettre en mouvement les gigantesques turbines à plasma de l’immense navire, lui conférant une charge énergétique immense. L’énergie était ensuite envoyée dans les systèmes de chauffage, de ventilation, de régénération de l’atmosphère et principalement, dans les générateurs antigravitationnels de distorsion spatio-temporelle.

Une déperdition d’énergie à cet endroit pouvait être très grave.

 

Une nouvelle expédition de maintenance dut être organisée à la hâte, alors que nous étions sur le rebord d’un puits gravitationnel. Mes sens d’alien ne détectaient cependant point de menaces directes. Mes qualités de prescient et de pilote furent très appréciées, puisqu’il nous fallut entrer à l’intérieur du réacteur géant.

 

Nous avons progressé, jusqu’au bout de la tubulure géante, et là, effectivement, un gros bloc de roche d’environ 1m de long était visible. Nous ne comprenions pas comment cela avait pu se produire. Cela était sûrement arrivé lors du démarrage de ce navire. Nous étions après tout, dans un endroit riche en astéroïdes et en petites pierres. Le bloc était coincé dans la paroi métallique, le flot de plasma l’avait poussé avec force, engendrant des dégâts assez importants. Le réacteur géant avait été arrêté juste à temps grâce au problème de tangage.

 

Il fallut une grue pour retirer ce roc de là. Puis, d’autres clones mécaniciens vinrent poser de nouveaux parements métalliques en toute hâte, à l’intérieur de la tubulure.

 

Le danger de l’espace se rapprochait. Nous étions au moins sûrs, s’il fallait abandonner ce navire vétuste, d’avoir fait tout ce qui était en notre pouvoir. Le jeune clone mécanicien fut longuement félicité.

 

Nous avons effectué de nouvelles projections, plus fastes que les précédentes. Tout nous semblait opérationnel. Il y avait une chance sur deux que tout remarche correctement, mais aucun risque pour nos vies.

 

Les pilotes redémarrèrent le bâtiment. Le capitaine était sur le point de fondre en larmes. Il était terrifié de l’avancée d’heure en heure vers ce puits de gravité, qui nous attirait, tel un aimant.

 

Le navire vibra de toutes parts. Il émit de nombreuses plaintes, les réacteurs toussèrent puis s’éteignirent.

  • Envoyez toute l’eau de réserve, ordonna le capitaine

Le timonier hésita et obéit.  Il était quelquefois nécessaire d’agir ainsi.

L’eau entra dans le séparateur prévu à cet effet et se mêla au flux d’hydrogène. Les réacteurs acceptèrent de se rallumer. Le vaisseau se mit alors à vibrer de plus en plus fort. La conversion augmentait de minute en minute. Nous sentions que la charge du dispositif gravitationnel s’opérait. Nous étions tous très émus.

 

Le vaisseau émit plusieurs bips satisfaits.

  • La charge est optimale capitaine, déclara le timonier avec soulagement
  • Très bien. Félicitations, fit le vieil alien. Alors filons d’ici !

Il appuya lui-même sur la manette du générateur antigravité.

 

Le vaisseau a aussitôt bondi vers l’espace. Nous étions figés à nos sièges par une poussée immense. Quelle joie nous a envahis alors !

 

Une pluie de petits signaux a retenti dans le communicateur. Nos amis, restés sur les esquifs de maintenance, avaient bondi à notre suite et nous escortaient joyeusement.

Nous avons évacué la zone dangereuse à toute allure.

 

Au bout de deux heures, nous étions déjà bien loin.

 

Puis vint un croiseur de lumière, tout argenté. Le capitaine du navire n’en croyait pas ses yeux.

 

Notre vitesse décéléra. Il fit un long discours de remerciement, en citant les noms de ceux qui avaient réussi brillamment à remettre son vaisseau en état.

Il complimenta chacun des enfants. Notre équipe fut aussi remerciée. On nous remit les échantillons séculaires de végétaux, présents sur la coque du navire. Il vous faut savoir que de telles formations sont extrêmement rares. J’en bégayais de joie.

 

L’immense vaisseau-lumière aspira notre croiseur, comme s’il eut été un frêle insecte.

Nous sommes descendus, les uns après les autres, dans le grand hall d’arrivée. Une délégation d’Êtres de Lumière tout vêtus d’habits splendides, étincelants de couleurs vivantes, vinrent nous accueillir. Nous avons remercié nos bienfaiteurs.

  • Je ne comprends pas, fit le capitaine. Vous avez été en mesure de nous remorquer. Pourquoi ne pas avoir agi plus tôt ?
  • Il faut une certaine vie à l’intérieur d’une épave pour qu’elle soit transmutée en lumière pure. Il faut aussi votre amour. Votre attachement pour ce navire est très vif. Nous l’avons vu. Vous avez aussi montré combien vous étiez noble d’esprit, en remerciant tout votre équipage. Nous aidons toujours les esprits tels que les vôtres. Si vous n’aviez pu achever vos réparations, nous serions venus, bien sûr, expliqua un Être de Lumière avec un large sourire
  • Vous m’en voyez ravi, fit le capitaine. J’ai eu tellement peur.
  • Cela est bien normal. Prenez le temps de vous remettre et admirez le spectacle de la voûte étoilée ! répondit l’être avec allégresse
  • Il est préférable que vous soyez parvenus à vous tirer d’affaire seuls, cela a permis de renforcer votre estime les uns envers les autres, exposa un autre Être de Lumière. Nous admirons beaucoup les aliens de votre ordre. Nous avons vu combien vous étiez dévoués et vaillants.

Tant de sagesse nous comblait de joie. Nous nous sentions euphoriques. Le fier vaisseau cuivré des temps anciens, arrimé dans le grand hall, semblait nous faire un clin d’œil. Le navire héroïque avait gagné lui aussi le droit à une nouvelle vie. Il allait intégralement être transmuté en lumière !

 

Avant cette étape, il devait être longuement expertisé. Dans les jours qui suivirent, les techniciens aliens réalisèrent que le vaisseau avait décollé de manière quasi-miraculeuse et autrement inexplicable. Beaucoup de tubulures d’admission présentaient des avaries.

 

Nous étions absolument ravis, tout à fait admiratifs des voies que trouvait la matière pour manifester sa personnalité ou son intelligence. Tout cela nous prouvait une fois de plus que la vie aspirait à gagner tout ce qui existait, d’une manière ou d’une autre.

 

J’ai été très heureux de converser en votre compagnie,

 

Je vous dis à très bientôt,

 

Le Professeur Zolmirel,

 

 

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