Les bases stellaires
« Me voici de nouveau, votre ami, le professeur Zolmirel.
Je sens ta curiosité et la curiosité de ce monde se parachever en une grande interrogation sur la vie dans l’univers.
Votre curiosité est grande concernant Encelade, ce monde blanc que tu as abondamment décrit. Ce monde si petit et pourtant si grand puisqu’il est intégralement recouvert de glace ! »
En effet, je n’ai jamais rien publié sur Encelade car tout cela me paraissait un peu trop incroyable. Encelade est une lune de Saturne magnifique, d’environ
Il me montre une surface blanche brillante très agréable, avec un ciel bleu comme ceux que l’on voit en altitude, c'est-à-dire bleu outremer. La lumière est très vive, très brillante. Le ciel plus près de l’horizon est bleu très pâle. Je vois cette cité que l’on m’a déjà montrée en d’autres occasions. Sur la droite de la vision se trouve une falaise de glace abrupte absolument splendide, une vaste plaine au pied de celle-ci, que j’estime profonde d’environ
En soirée, il se produit des tempêtes de neige, assez spectaculaires. Le froid nocturne est très intense.Il se produit des contrastes de température assez importants en "journée", ce qui rétracte ou dilate la glace. Mais en réalité, un "jour" d'Encelade représente une durée d'environ 33 heures, donc, une période d'éclairement de 16 heures. Certaines portions de ce monde reçoivent peu d'éclairement, et d'autres bien plus.Cet éclairement est produit par Saturne, qui réverbère intensément la lumière solaire. On y voit donc très bien, parfois l'éclat du disque argenté est même aveuglant.
Sur la glace, il existe des fleurs de givre magnifiques parsemées de zones brunes et jaunâtres, peut-être du soufre, des lichens, des bactéries extrêmophiles. La glace est entrecoupée de saillies rocheuses rares, qui la traversent. Il existe une sorte de brume assez dense qui se forme lorsque la température monte.
Sur la falaise, est accrochée une citadelle, comme il en existe plusieurs à la surface de cette planète. La citadelle est de teinte bleu très clair, se mêlant harmonieusement au paysage, elle brille légèrement et les formes des tourelles sont agréablement arrondies.
Dans cette citadelle, vivent des hommes et des femmes au teint clair, blonds, roux et bruns. Ils sont très longilignes et un peu nerveux. Leur caractère est assez fier, mais avec beaucoup de noblesse, de douceur en même temps. Ils possèdent une flottille d’astronefs très rapides. Ils ont développé des cultures dans d’immenses grottes de pierre ou de glace. Leurs activités sont surtout intellectuelles et sportives. Ils sont de nature très joyeuse. Lorsqu’il fait suffisamment chaud en été, c'est-à-dire environ – 20 degrés, ils peuvent sortir à l’air libre pour profiter de leur monde. Autrement, leurs villes sont pourvues de blindages très épais pour les protéger du froid intense, environ -100 à -150 degrés la nuit.
La glace se déplace sans arrêt, tout ce monde est constitué de fissures nombreuses, de torrents saisonniers et de fleuves, la plupart du temps gelés. Les débâcles proviennent de l’activité volcanique, qui est intense.
Pour cette raison, les piliers qui soutiennent certaines citadelles sont régulièrement déplacés et reconstruits plus loin. Les habitants possèdent des technologies de pointe qui leur permettent de protéger leurs villes.
Près des zones volcaniques existent des animaux peu nombreux, quelques cervidés, des poissons de grandes dimensions, comme des espadons géants, et des sortes de lemmings de la taille d’une marmotte.
Ces habitants sont très nobles dans leur manière d’agir, d’un grand raffinement, ils sont pris en charge par les grands êtres de Saturne concernant leur chemin de vie. Les Grands Êtres de Saturne, notamment une femme très sage, Karala Tanit, les guident à chaque fois que cela est nécessaire. Cette femme est brune, de nature éthérée, et elle peut changer de taille jusqu’à atteindre la taille de
Cette vision est très précise, et bien sûr, ces cités toutes rutilantes, aux murs de cristal coloré ou blanc sont très belles à visiter. Les habitants aiment bien les constructions verticales. Autrement, les zones internes, d’habitation, sont construites en pierre, en plâtre, ou en parements de bois, ainsi que nous le faisons bien. Le bois provient de différentes variétés de champignons géants, de végétaux ligneux que les habitants arrivent à faire pousser au moyen de « terpomènes ». Ces terpomènes sont de très hautes tours énergétiques qui délivrent une éclat bleu, violet, vert, rose ou doré, tellement phosphorescent qu’il est presque insoutenable au regard.
Ces hautes tours sont très radiatives et il serait délicat pour nous de s’en approcher. Mais les habitants le peuvent sans peine, pour la plupart. Ces tours extrêmement hautes délivrent une énergie qui multiplie la croissance végétale par 200 ou 300.
Cela forme des paysages très harmonieux absolument magnifiques.
« Cette vision décrit très bien l’intérieur d’Encelade », reprend le professeur.
« J’aimerai dire que de telles inventions sont l’œuvre des Êtres de Lumière et de ceux que nous nommons les Créateurs de Mondes. Toutes les cités d’Encelade font partie des zones élevées, de hautes vibrations énergétiques et sont donc occultées pour la plupart. Cela se fait naturellement, comme a lieu l’occultation des niveaux éthérés de votre Terre, ou de Vénus. De telles inventions sont bien évidemment convoitées par les puissances avides de votre monde. C’est pourquoi, il en est ainsi, juste pour l’instant.
Nous sommes cependant réjouis que de plus en pus des vôtres s’éveillent, avec au cœur le désir de connaître bien davantage de choses sur l’univers, sur ses mystères.
Il existe évidemment beaucoup d’autres lunes, peuplées plus ou moins, de bases très agréables.»
Il me montre une lune, Néréide, en réalité un petit astéroïde, près de Neptune. Là, je vois une base immense et désaffectée. Elle est très différente de ma vision d’avant, puisqu’il s’agit d’un complexe minier et militaire délabré. L’air est très raréfié. Ce n’est pas un endroit très chaleureux. Cette base a été construite voici très longtemps et elle comporte des dizaines de niveaux souterrains. L’intérieur est constitué de blindages de métal et de pierre brute. Il a fallu utiliser d’immenses excavatrices pour creuser tout cela. Il existe un couloir qui donne sur le ciel étoilé. Le plafond fait environ six mètres de haut, et la vitre est conçue dans un matériau extrêmement résistant, qui fait comme du métal transparent. Ce métal, vu de l’extérieur, apparait opaque. Mais si l’on entre dans ce bâtiment, on voit bien le ciel étoilé.
« Il existe aussi des bases bien plus accueillantes », reprend le professeur.
Cette fois, il me montre un endroit que je connais bien également.
Il s’agit d’un satellite d’Uranus, petit et cratérisé. La surface est sépulcrale, mais tout de même assez vivement éclairée. Le sol est couvert d’une fine poussière et de petits gravillons. L’endroit révèle des milliers d’étoiles et le beau disque bleuté d’Uranus qui tombe derrière l’horizon. Il plane une lueur dorée au ras de l’horizon. Un côté du ciel est gris doré et l’autre complètement noir. C’est très déstabilisant mais magnifique, au loin on voit des sommets effilés avec des caldeiras de cratères immenses, gris nacrés, rosés et dorés. Le sol est miroitant, comme formé d’une matière cristalline légèrement irisée. La roche ressemble à du basalte compact et gris bleu, très brillant. On voit une base avec de beaux dômes arrondis. Il s’y trouve de nombreux aliens et humanoïdes souriants qui s’affairent à remiser des vaisseaux stellaires de petite taille. Cette base est assez modeste, elle abrite surtout des chercheurs, un centre de soins et des cultures très vastes en sous sol.
La base connait une activité joyeuse.
Des sorties sont régulièrement effectuées par les membres qui la composent, avec ou sans scaphandres, car certains parviennent aisément à respirer un air très raréfié. D’autres ne respirent pas et absorbent directement la lumière.
Ils se dirigent à pas légers vers un petit raidillon qui s’enfonce dans la montagne, et voici que parait une fine arche de pierre. Les aliens, qui ont le pied très souple, passent en premier. Ils bondissent joyeusement en des sauts invraisemblables et atterrissent de l’autre côté d’un gouffre très profond.
Ensuite, ils emploient des ondes antigravitationnelles et aident le reste de l’équipage, composé de trois Terriens, à franchir ce passage. Ils parviennent à une zone souterraine avec une entrée hérissée de stalactites. Ils marchent longuement, peut-être une demi-heure, et descendent assez profond, puis, une lueur vive apparait avec des sortes de lucioles. Là, tous les membres de l’expédition peuvent retirer leurs scaphandres.
On voit une petite salle dorée vivement éclairée d’une superbe lumière jaune. Il y pousse de belles algues bordeaux, vertes et bleu pâle. Des animalcules fluorescents flottent en l’air. Sur le sol humide, semble t’il de calcite, poussent des formes de vie nouvelles, de la mousse et comme des fougères très petites, des plantes grasses. Les aliens font quelques prélèvements de spores, en prenant bien garde de n’écraser aucune plante. Pour ce faire, ils flottent légèrement au dessus du sol. On voit un bassin naturel avec une eau très pure, qui s’écoule en faisant un bruit apaisant. Le fond du bassin est jaune d’or. Les membres de l’expédition ont les yeux baignés de larmes. Ce petit paradis est venu sur Umbriel spontanément. Il est venu aussi, grâce à l’amour qu’ils avaient pour cette lune sépulcrale. Les cinq botanistes effectuent de derniers prélèvements d’échantillons d’eau.
Ensuite, ils s’en retournent le cœur immensément joyeux.
Le professeur est toujours là, il parle avec un ton inhabituellement ému.
« Cette scène s’est produite des centaines de fois dans ma vie. Et pourtant, j’ai été ému à chaque fois. A chaque fois, il s’agissait d’animalcules, de plantes, différents. A chaque fois, c’était comme si une sonorité cristalline particulière m’appelait.
Nous sentons très bien de tels lieux. Notre espèce est faite pour les détecter, les cultiver, les implanter en d’autres cavernes pour les aider à s’épanouir, à coloniser tout un monde aride. Nous sentons aussi le jaillissement d’énergie souterraine du monde, qui appelle la vie à venir s’épanouir au creux de ses grottes. Il m’a été donné de voir des grottes toutes plus belles les unes que les autres, sur des mondes bien jeunes ou bien malmenés par des cataclysmes.
Nous sentons qu’il nous faut nous diriger vers de tels lieux.
J’ai été plus que ravi de vous montrer autant d’endroits.
Il me tarde de vous en montrer d’autres par le truchement de l’esprit.
Je suis avec vous tous en pensée et vous embrasse bien affectueusement, »
Le professeur Zolmirel,
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